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Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

Caroline Hébert a créé il y a huit ans GAIA Consulting, organisme de formation au service de l’agro-écologie. L’entreprise vulgarise auprès des agriculteurs, installés ou en phase d'installation, les techniques novatrices respectueuses du sol et de l’environnement.

« La biochimie du vivant, que ce soit celle corps humain ou celle du sol, a un socle commun de mécanismes, c’est passionnant de faire les liens entre ces disciplines » explique Caroline Hébert, ancienne chercheuse en biochimie qui passe allègrement de la communication intracellulaire à celle du sol et de la plante à la communication sur les pratiques innovantes entre agriculteurs !

Après une thèse de doctorat en biochimie et douze années passées à la tête d'un labo de recherche en immunologie de la Silicon Valley, elle découvre en 2005 le Gers… Son art de vivre, ses paysages… et ses initiatives locales bouillonnantes autour de l’agroforesterie et de l’agro-écologie. Témoin de ce qu’elle imagine comme « la nouvelle agriculture du XXIe siècle », ancrée dans les fondements agronomiques de la fertilité biologique et biochimique des grands cycles du carbone et de l'azote, Caroline Hébert lance en 2010 GAIA Consulting. Cette entreprise forme des groupes d’agriculteurs aux « nouvelles » pratiques agronomiques : semis sous couvert, inclusion de l’arbre dans le paysage, arboriculture en association avec du maraîchage, …

Innover grâce aux échecs

Catalyseur d’une vingtaine de formations financées par les fonds publics VIVEA /FEADER chaque année, GAIA Consulting fait appel aux spécialistes français comme étrangers autour de rencontres en salles, sur le terrain, voire même sur le net. « J’ai lancé en 2012, avec quelques collègues passionnés, l'association nationale "Maraîchage Sol Vivant" dont le site est devenu un forum d’échange et de diffusion de vidéos sur les nouvelles pratiques : en 6 mois, près de 8 000 heures de vidéos avaient été vues ! Les maraîchers téléchargent les podcast et les écoutent au travail… C’est un levier de changement extraordinaire ! » Mais, selon elle, l’essentiel est encore le terrain, ses succès et ses échecs : « C’est grâce aux erreurs que l’agriculteur progresse voire même qu’il innove ! On a imaginé une formation pour agriculteurs qui veulent se lancer dans le semis-direct sans passer par la case apprentissage théorique. Ils se testent directement sur quelques-uns de leurs hectares… Et sont suivis et parrainés par un agriculteur expert ! ».