Albane Blandel, éleveuse laitière dans son étable, caressant une vache
agriculture.gouv.fr

05 mars 2024 Info +

Albane Blandel, de la transmission familiale à la transition d’une exploitation laitière

À travers leur installation en exploitation laitière dans le Morbihan, Albane Blandel et son mari Sébastien incarnent une vision de la transmission et de la transition des pratiques agricoles. Les prises de décisions à deux, la juste répartition des tâches et la recherche de rentabilité – sans déni du bien-être animal – sont les priorités de ce couple de jeunes agriculteurs. Albane raconte le moment clé des premières années d'installation.

Albane Blandel, 26 ans, et son mari, Sébastien, sont à la tête d’une exploitation laitière de 105 vaches située à Surzur, dans le Morbihan. La reprise s’est faite progressivement dans le cadre d’une transmission intergénérationnelle. Dans un premier temps, c’est Sébastien qui a rejoint le père d’Albane en 2019 pour former un groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC). La jeune femme s’est ensuite installée avec son mari en 2021, après la retraite de son père et une formation préalable, à l’instar de son conjoint. « Lors de notre installation, nous avons eu la chance d’être bien accompagnés par le conseiller de la chambre d’agriculture, qui nous a aidés pour le plan d’entreprise, par la banque ainsi que par un syndicat d’agriculteurs. Chaque partenaire a apporté sa plus-value », précise Albane.

Le couple a mis un point d’honneur à prendre les décisions à deux et se répartir les missions de l’exploitation de manière équilibrée. « La répartition s’est aussi faite en fonction des affinités avec les tâches de la ferme », ajoute Albane. Ainsi, Sébastien s’occupe des missions liées aux cultures et à l’alimentation des bovins, tandis qu’Albane se concentre sur la gestion du troupeau, sur l’administratif et le soin du cheptel. La comptabilité est, elle, externalisée. « Nous avons toujours un œil sur les missions de l’autre pour pouvoir connaître les enjeux globaux et reprendre la partie de l’autre si un imprévu le rend indisponible », insiste Albane.

« Bâtir une exploitation facilement transmissible »

Les jeunes éleveurs ont profité de leurs débuts à la direction du GAEC pour identifier les axes d’amélioration de l’exploitation avec un objectif clair : augmenter la production laitière sans augmenter l’effectif du cheptel. Le bien-être des animaux était également un paramètre important pour le couple. Et c’est avec ce critère en tête qu’ils ont fait construire un bâtiment intégrant une nouvelle salle de traite. Cet équipement leur permet une économie de temps de travail, en réduisant les astreintes, ainsi qu’un gain de confort pour les vaches, dont l’attente est réduite durant le processus. Albane et Sébastien ont aussi choisi de passer d'un fournisseur unique à plusieurs, en dissociant la fourniture d’alimentation pour le cheptel et la fourniture de cultures.

L’ensemble des ajustements opérés a permis une optimisation des coûts et, surtout, une augmentation du rendement, avec une production quotidienne s’élevant désormais à 35 litres de lait par vache contre 21 litres avant la reprise. « À long terme, nous souhaitons transmettre l’exploitation à notre tour. Dans cette perspective, nous avons optimisé plusieurs paramètres afin de la rendre plus performante, sans qu’il faille être plus de deux à y travailler », conclut Albane.

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