14 mars 2019 Publication

Éducation alimentaire de la jeunesse

  • Marie-Anne Richard

Une mission interministérielle a été chargée d’apporter un éclairage sur la mise en œuvre de l’axe « éducation alimentaire de la jeunesse » du programme national pour l’alimentation et sur les partenariats à développer dans ce domaine.

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Draaf Bretagne

Rapport de mission interministérielle de conseil n°17079

Octobre 2018

Mots-clés : alimentation de la jeunesse, éducation, politique alimentaire

Enjeux

Les pratiques alimentaires ont connu ces dernières décennies de profondes évolutions.

En 2010, une politique publique de l’alimentation a été engagée par le ministère en charge de l'Agriculture. Elle est définie dans le programme national pour l’alimentation (PNA).
Il n’y a pas d’âge pour découvrir et comprendre les différents aspects et impacts de l’alimentation. L’enfance est une période de la vie propice à des modifications du comportement alimentaire. L’éducation alimentaire de la jeunesse constitue une des quatre priorités du PNA. Elle recouvre de nombreux enjeux de société : santé publique, environnement, aménagement du territoire, économie agricole, justice sociale et citoyenneté, culture et patrimoine.

Méthodologie

La mission a été conduite par Sabine Carotti et Monique Dupuis de l’Inspection générale de l’éducation nationale (IGEN), Philippe Sultan de l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR) et Marie-Anne Richard du CGAAER.
La mission s’est limitée au contexte scolaire, de la maternelle au lycée.
Après un travail bibliographique, la mission a réalisé des enquêtes sur tout le territoire français. Elle a interrogé toutes les directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) et tous les rectorats.
Elle a rencontré des responsables institutionnels aux niveaux national, régional et communal, et des représentants des filières agricoles et alimentaires, de la restauration, des parents d’élèves et du monde associatif.

Résumé

Afin que chacun puisse choisir son alimentation et que celle-ci soit favorable à son bien-être et à sa santé, il doit disposer des savoirs, savoir-être et savoir-faire, nécessaires. Transmis d’abord par la famille, ceux-ci sont très rapidement confrontés aux connaissances acquises tout au long de la scolarité et aux informations reçues par d’autres canaux et dans d’autres sphères.

La politique publique de l’alimentation concerne de nombreux ministères. Les signatures de plusieurs conventions interministérielles traduisent une volonté de coopération qui ne gomme cependant ni les différences de culture, ni la diversité des objectifs poursuivis par chacun.

La déclinaison territoriale de cette politique reste inégale, selon les régions et les territoires. La lisibilité de l’action publique est brouillée par le grand nombre de plans et programmes nationaux qui intègrent la dimension de l’alimentation et par l’impression de concurrence qui en ressort parfois.

Par ailleurs, l’augmentation des pathologies chroniques d’origine alimentaire représente aujourd’hui une lourde charge économique et sociale pour le pays.

La créativité et l’engagement des très nombreux acteurs locaux ne sauraient suffire pour faire face aux défis que la société doit relever en la matière.

Pour réguler le travail interministériel, encourager les actions territoriales et conforter les partenariats entre acteurs publics et privés, la politique de l’alimentation fait l’objet d’une gouvernance forte et d’une évaluation régulière.

La mission a identifié plusieurs leviers pour renforcer et améliorer l’éducation alimentaire de la jeunesse :

  • réaffirmer son importance au niveau interministériel,
  • dynamiser l’éducation alimentaire de la jeunesse par la création d’une section dédiée dans les CRALIM,
  • garantir la qualité pédagogique des outils utilisés,
  • développer les formations inter-catégorielles des intervenants,
  • renforcer le rôle des comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté à toutes les échelles territoriales et veiller à leur articulation,
  • clarifier les textes institutionnels régissant la préparation et la consommation d’aliments en milieu scolaire, hors restauration scolaire,
  • faciliter la diffusion des conclusions des travaux scientifiques et des recherches-actions en milieu scolaire.

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