Agriculture biologique : "grandir vite et bien !"
Partager la page
La 9e édition des Assises nationales de l'Agence Bio, qui s'est tenue le 14 novembre 2016 à Paris, regroupait les professionnels du secteur. L'occasion pour eux de répondre à la question « Comment grandir vite et bien ? ». Car l'agriculture biologique en France va bien, voire très bien.
En effet 93% des consommateurs interrogés à la fin de l'année 2015 voulaient maintenir sinon développer leur consommation de produits bio (source : prévisions élaborées par le baromètre de l'Agence Bio à la fin de l'année 2015). De quoi satisfaire la filière : depuis le début de l'année 2016 la consommation de produits bio a augmenté en moyenne de 20%, soit une croissance record. Reste à assurer le développement de la production et la structuration des filières.
Une multitude d'acteurs et de projets
Forte de son succès, l'agriculture biologique suscite donc de plus en plus de conversions. Chaque jour, ce sont 21 nouvelles fermes qui passent à l'agriculture biologique. De nombreuses filières sont concernées : en premier lieu les grandes cultures et les élevages de bovins (viande et lait), mais aussi œufs, fruits et légumes, vin...
Cette croissance, accompagnée par l'Agence Bio, suppose un véritable travail d'équipe mené entre pléthore d'acteurs de statuts différents (pouvoirs publics, collectivités, organismes professionnels, interprofessionnels, associations…). Stéphane Le Foll, ministre en charge de l'Agriculture depuis 2012, a d'ailleurs mis en place, en concertation avec l'ensemble de ces acteurs le programme Ambition Bio 2017. Il souhaite maintenant prolonger ce programme afin de pérenniser la dynamique lancée. Son avantage : prendre en compte à la fois les problématiques territoriales et les spécificités des filières. Le programme Ambition Bio prévoit des actions à tous les stades des filières (production, transformation, consommation) mais aussi sur la recherche, la formation et la réglementation.
En effet, toutes les filières ne sont pas confrontées aux mêmes obstacles, et tous les territoires n'affichent pas le même degré de développement de ce mode de production. Face à ces différences, ce sont les acteurs de terrain qui sont les mieux à-même de proposer une formule sur-mesure :régions, départements, communes, agences de l'eau ...
Et demain ?
Passer à l'agriculture biologique implique donc d'adhérer à une logique de proximité. Mais pas seulement. Les représentants pointent d'autres défis, tels que le coût financier de la conversion, le manque de formation des producteurs, les freins techniques à lever via la recherche, l'évolution de la réglementation...
Mais l'agriculture biologique reste dans son ensemble un formidable pari sur l'avenir. Avec un tel niveau de croissance en 2016, de multiples projets voient le jour. Parmi eux une meilleure prise en compte du bio et du local dans la restauration collective, un enseignement agricole exemplaire, l'investissement dans des projets innovants ou encore le pilotage au niveau régional du Plan Ambition Bio... Autant de chantiers qui témoignent du dynamisme de l'agriculture biologique en France. Un vrai souffle pour un secteur agricole souvent soumis aux crises et aux difficultés.
Voir aussi
Florent Guhl : « Une bio pour tous et rémunératrice pour l’agriculteur »
30 juin 2016Production & filières
Agriculture biologique : quelle règlementation ?
08 septembre 2017Transition agroécologique