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Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

09 février 2021 Info +

Hauts-de-France, une agriculture performante et diversifiée

Toute jeune région issue du rapprochement du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie en 2016, les Hauts-de-France se démarquent par leur agriculture très développée, productive et diversifiée. Ses atouts naturels (sols fertiles et limoneux, nappes souterraines et pluviométrie favorable) ont fait très tôt de cette région une championne agricole sur de nombreuses productions qui ont progressivement constitué des filières fortes et compétitives.

6 millions d’habitants peuplent les 3 800 communes des Hauts-de-France. Ils constituent un bassin de consommation directe important et en plein redéveloppement pour l’agriculture qui est aussi très tournée vers la transformation (sucre de betterave, lait, légumes, pommes de terres,...) et vers l’export (céréales notamment) du fait d’une production largement excédentaire par rapport aux besoins.
Si le grand public retient aisément que l’agriculture des Hauts-de-France est tournée vers les grandes cultures, il est moins connu que 2/3 des pommes de terre et 10% du lait français provient de la région.

Au total, ce sont plus des deux tiers du territoire de la région qui ont une vocation agricole (2,1 millions d’hectares de terres) et contribuent à l’emploi de 110 000 femmes et hommes.

L’agriculture régionale s’appuie sur des compétences et un niveau technique élevés des exploitant.e.s. qui ne cessent d’évoluer vers une agriculture plus sobre en intrants et en accord avec l’environnement de leurs territoires. En témoigne le succès des collectifs d’agriculteurs engagés dans l’agroécologie et de l’agriculture biologique, les conversions qui regroupent en 2020 près de 2 200 exploitations. Le réseau d’enseignement est dense et reconnu : 62 établissements d’enseignement agricole publics ou privés maillent le territoire. Les agriculteurs sont accompagnés par un réseau technique important sur la recherche, l’expérimentation, le transfert et le conseil, en lien avec plusieurs pôles de compétitivité.

La région dispose en outre d’un réseau d’infrastructures dense et multi-polaire (route, réseau ferré, voie d’eau, équipements portuaires). L’industrie agroalimentaire régionale est forte et bien ancrée, avec la présence de grands groupes comme Bonduelle, Téreos, Roquette, Mc Cain, Lactalis et Nestlé. De nombreuses PME et TPE complètent le secteur et contribuent à la grande variété des métiers et des produits. La filière halieutique est bien développée autour de Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français occupant une position clé sur le marché international de la pêche et des produits de la mer.

Un produit, un lycée agricole, une forêt, un événement, une initiative...

Retrouvez ci-dessous les spécificités de la région avec, au choix :

Les Hauts-de-France, champions de la patate !

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© Xavier Remongin / Min.Agri.Fr

On ne le sait pas forcément, mais presque 2 pommes de terres sur 3 produites en France viennent des Hauts-de-France. Les 5 800 producteurs de la région alimentent aussi bien les filières du frais, de la fécule (amidon) ou de la transformation et de la conservation. À Harnes (Pas-de-Calais), ce sont par exemple 15 à 20 tonnes de frites qui sortent chaque heure de l’usine d’un grand nom du secteur. Lorsqu’on sait qu’un cornet de frites pèse 125 grammes…

Les Hauts-de-France sont également reconnus à l’international pour la qualité de ses plants de pomme de terre et l’expertise de la filière qui exporte en Angleterre et un peu partout en Europe.

Le nombre de variétés très important, non loin de 200 présentes en région, vise à répondre aux besoins et goûts diversifiés des filières. Pour les consommateurs français, la variété de la région la plus emblématique est sans doute la ratte du Touquet reconnaissable à sa forme de cornichon. Retrouvée dans les années 60, elle est régulièrement mise à l’honneur par de nombreux gastronomes en France et au-delà comme au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis.

À Dunkerque, un lycée leader dans la formation aux métiers des terrains de sports

Le centre de formation pour adultes (CFPPA) des Flandres développe depuis 30 ans au Lycée agricole de Dunkerque des formations spécialisées dans l'entretien des terrains de sports. Elles sont reconnues en France et à l'étranger pour leur exigence et leur grande technicité. On ne compte plus les jardiniers et green keepers gérant de grands équipements sportifs nationaux et internationaux (Suisse, Maroc, États-Unis, Australie, etc) passés par l'école de Dunkerque.
Illustration avec l’exemple de Thomas, jardinier du club de football du Paris Saint-Germain.

Pour répondre aux besoins croissants des entreprises du paysage à la recherche de personnels compétents, le lycée a initié un ambitieux projet de cluster espaces sportifs. Fort de son expérience, le lycée agricole de Dunkerque est un lieu de ressources scientifiques et techniques d'excellence au cœur d'un réseau national des professionnels des terrains de sports.

Cette année est par ailleurs un tournant pour l’établissement. Après l'ouverture en septembre 2018 d'un nouveau BTS « aménagements paysagers » spécialisé dans l'entretien des terrains de sports, l'école ouvrira dans quelques mois sur son site un plateau technique golfique de 7 hectares (compact golf urbain ouvert au public), sur lequel les apprenants de la voie scolaire, de l'apprentissage ou de la formation continue pour adultes découvriront ou se spécialiseront dans des techniques de gestion écologiques et innovantes des sols sportifs.
À Dunkerque on ne perd pas le Nord ! Avec un taux d'insertion professionnelle proche des 100%, la formation assure aux apprenants un job à la clé.

Plus d'infos sur l'Établissement public de formation agricole

La forêt de Compiègne, intimement liée à l'Histoire

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© DRAAF / Hauts-de-France

La région Hauts-de-France est peu boisée. Mais elle dispose de beaux massifs forestiers. La forêt de Compiègne, qui couvre 14 400 hectares, en est l’un des plus emblématiques : préservée par les souverains français comme domaine de chasse à courre, depuis François 1er jusqu’à Napoléon III, elle est restée intimement liée à l’histoire de France. Nul n’ignore notamment que c’est dans une clairière à Rethondes que fut signée la convention d’armistice mettant fin à la première guerre mondiale le 11 novembre 1918.

Ses allées en étoile, débouchant sur des carrefours équipés d’élégants poteaux indicateurs (il y en a plus de trois cents !) constituent autant de liens entre la forêt, le château de Compiègne et les villages environnants, et mettent en valeur les boisements hérités des plantations des XVII et XVIIIèmes siècles.

Comme toutes les forêts appartenant à l’État, elle est gérée par l’Office national des forêts. Mais l’ONF n’assure pas que l’exploitation des bois : il assure une gestion multifonctionnelle, dans laquelle l’environnement et l’accueil du public ont toute leur place. Il est vrai que la forêt accueille de nombreux visiteurs qui viennent apprécier ses majestueuses routes et sillonner ses nombreux chemins de traverse.

La forêt de Compiègne est candidate à la labellisation Forêt d’exception®. C’est dans ce cadre que la remise en état d’origine de l’avenue des Beaux Monts a été engagée depuis 2011. Après la restauration de la grille des Beaux Monts, c’est aujourd’hui la réhabilitation des ferronneries du Berceau de l’Impératrice qui mobilisent tous les acteurs locaux du territoire.

Collectifs locaux d’agriculteurs : « relever ensemble le défi de l’agroécologie ! »

Depuis fin 2017, les quatre financeurs régionaux que sont la DRAAF, la Région et les Agences de l’eau Artois-Picardie et Seine-Normandie, ont affirmé leur volonté d’apporter un soutien clair et cohérent aux collectifs locaux d’agriculteurs engagés dans la transition agroécologique. Cette démarche d’affirmation, initiée autour d’un premier appel à projets conjoint GIEE-groupes 30 000 (Ecophyto), s’est traduite par un séminaire éponyme le 3 avril 2018 associant l’ensemble des structures susceptibles d’accompagner les collectifs d’agriculteurs dans leurs projets.

Au-delà, les objectifs partagés sont ambitieux : fédérer encore davantage les financeurs régionaux et les collectivités intéressées, faciliter et appuyer le montage des projets, mobiliser les structures de conseil sur les territoires en mode coopératif au service des agriculteurs, communiquer auprès des agriculteurs et valoriser leurs projets pour amplifier la dynamique et montrer au grand public que le monde agricole est en mouvement.

La région Hauts-de-France en chiffres

  • 68% du territoire régional utilisé par l’agriculture ;
  • 25 340 exploitations agricoles ;
  • 52 400 hommes et femmes travaillent de façon permanente sur les exploitations agricoles ;
  • Première région productrice en blé tendre, pommes de terre, betteraves sucrières, endives et légumes pour la transformation ;
  • 524 000 hectares de forêts ;
  • 14% de la surface agricole utilisée toujours en herbe ;
  • 10% des exploitations pratiquent une activité de diversification ;
  • 3 600 exploitations commercialisent des produits en circuits courts ;
  • 55 600 salariés dans les secteurs agroalimentaire et de commerce de gros ;
  • 654 établissements agroalimentaires ;
  • 12 800 élèves répartis dans 62 établissements de la classe de quatrième à la classe préparatoire aux grandes écoles ;
  • 3 800 apprentis.

Retrouvez le site de la Direction régionale de la région Hauts-de-France

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