Colloque interministériel : "Quelle communication sur l'antibiorésistance ?"
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Le colloque annuel consacré à la résistance bactérienne aux antibiotiques a eu lieu le 16 novembre 2017. Objectifs : faire un état des lieux des enjeux de la communication sur l’antibiorésistance, échanger sur les différentes stratégies et actions de communication mises en œuvre en France et au niveau européen et réfléchir, ensemble, à « quelle communication sur l’antibiorésistance » à l’avenir ?
Ce colloque s'est tenu dans le cadre de la semaine mondiale pour la préservation des antibiotiques et de la journée européenne de sensibilisation à l’antibiorésistance. Il a été ouvert par Laurence Monnoyer-Smith, Commissaire générale au développement durable, Benoît Vallet, Directeur général de la Santé et Patrick Dehaumont, Directeur général de l’Alimentation.
Benoît Vallet, Directeur général de la Santé a indiqué que « selon l’OCDE, la consommation des antibiotiques en santé humaine reste anormalement élevée en France, avec un excès de 45% par rapport aux autres pays de l’OCDE. L’un des cinq axes de la feuille de route interministérielle pour la maitrise de l’antibiorésistance, adoptée en novembre 2016, porte sur la "sensibilisation et la communication auprès du public et des professionnels". La première étape de cet axe se fait donc aujourd’hui, avec ce colloque sur la communication sur l’antibiorésistance ».
« L’antibiorésistance est d’abord liée à l’usage excessif et inapproprié des antibiotiques en médecine humaine et animale. Mais elle est également liée à la contamination des milieux naturels et de la faune sauvage. Plusieurs actions sont en cours pour améliorer la connaissance de ce phénomène de contamination des milieux (revue systématique de la littérature scientifique, saisine de l’ANSES, financement de projets de recherche) », a précisé Laurence Monnoyer-Smith, Commissaire générale au développement durable.
Une réduction des antibiotiques de 37%
« Les actions de communication mises en œuvre au cours des cinq dernières années autour du Plan Ecoantibio ont largement contribué à la réduction de l’exposition des animaux aux antibiotiques de 37%. Il faut pérenniser ces bons résultats en renforçant la sensibilisation des éleveurs et des vétérinaires », a déclaré Patrick Dehaumont, Directeur général de l’Alimentation. Il a aussi souligné qu’« à l’heure de la COP23, les inquiétudes et les alertes pour l’avenir de la planète sont majeures. L’antibiorésistance en fait partie et la mobilisation doit être globale pour éviter d’écrire une nouvelle page tragique de notre histoire ».
Les résultats de l’enquête d’opinion, menée par l’institut IFOP à la demande du ministère de la santé montrent que si la majorité des Français (87%) déclarent avoir déjà entendu parler de la résistance aux antibiotiques, et reconnaissent que l’usage excessif des antibiotiques chez l’homme y contribuent, les autres causes - usage trop important des antibiotiques dans l’élevage ou chez les animaux de compagnie, diffusion de résidus d’antibiotiques dans l’environnement ou baisse de la vaccination dans la population - et les conséquences de l’antibiorésistance restent largement méconnues.
Sensibiliser sur le bon usage des antibiotiques
Des professionnels de santé et des vétérinaires ont présenté les actions mises en œuvre, sur le terrain pour sensibiliser leurs pairs, ainsi que les éleveurs, au bon usage des antibiotiques.
L’hôpital de Nice, en charge pour la France de l’animation du portail européen « e-bug », destinés aux enseignants des sciences de la vie et de la terre ainsi qu’aux jeunes, a souligné l’importance de renforcer l’information et l’éducation sur ce sujet dès le plus jeune âge.
Les échanges ont également porté sur le bilan des précédentes campagnes de communication en santé humaine et animale, sur les dispositifs de communication innovants mis en œuvre par les autres pays de l’Union européenne ainsi que sur l’opportunité de s’inspirer des campagnes de la Sécurité Routière pour informer et sensibiliser sur l’antibiorésistance.
Le colloque a mis en évidence la nécessité d’une forte volonté politique, pour permettre une mobilisation efficace des citoyens comme des professionnels, le besoin d’inscrire les actions de communication dans la durée et de mettre en œuvre, à l’avenir, une communication équilibrée (recours à la sensibilité collective et l’information factuelle) pour favoriser l’engagement de tous dans une optique « une seule santé », c’est-à-dire prenant en compte les enjeux en matière de santé humaine, animale et d’environnement.
Sur la base de ces premières recommandations, les ministères de la Transition écologique et solidaire, des Solidarités et de la Santé et de l’Agriculture et de l’Alimentation ont annoncé la mise en œuvre d’une grande campagne interministérielle (« One Health ») d’information visant à renforcer la mobilisation des prescripteurs (professionnels de santé, vétérinaires…) et la sensibilisation du grand public sur cet enjeu majeur.
Cette campagne devra en outre s’articuler avec d’autres défis relatifs au climat ou à la biodiversité.
Voir les présentations du colloque et la synthèse de l’étude IFOP
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