13 septembre 2019 Info +

Didier Guillaume : « Construire ensemble des solutions durables pour lutter contre le changement climatique »

Le 12 septembre 2019, AgroParisTech a organisé une conférence intitulée « Le changement climatique, l'utilisation des terres et la sécurité alimentaire » pour présenter les conclusions du rapport du GIEC. Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Didier Guillaume, y a délivré un message et décliné les politiques mises en place pour lutter contre le réchauffement climatique.

« En tant que ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, je souhaite que l'agriculture, l'élevage, l'agroalimentaire et les forêts françaises contribuent à relever le défi climatique d’aujourd’hui et de demain. Ces secteurs sont au centre des enjeux de développement durable : il s’agit de lutter contre le changement climatique, d’assurer la sécurité alimentaire mais aussi de stopper l'érosion de la biodiversité. Ce rapport, spécialement dédié aux terres, met aussi en avant les solutions que les sols peuvent apporter.

L’agroécologie, l’agroforesterie, l’agriculture biologique sont citées dans le rapport comme des solutions

Il existe des scénarios vertueux, avec un usage modéré des ressources par habitants ; des inégalités réduites ; un système alimentaire bas carbone et moins de gaspillage. À l’échelle mondiale, un quart à un tiers de la nourriture produite est aujourd’hui perdue ou gaspillée, ce qui représente 8 à 10% des émissions globales mondiales.

Le rapport souligne les mérites d’un régime alimentaire équilibré, riches en produits végétaux, mais également avec des produits animaux issus d’élevages résilients, durables et à faibles émissions. Il faut une gestion durable des terres ! L’agroécologie, l’agroforesterie, l’agriculture biologique sont souvent cités dans le rapport comme des solutions.

Et en tant que ministre de l’agriculture, je soutiens particulièrement la transition agroécologique. Il faut une bioéconomie plus résiliente ; il faut travailler activement à la reconquête des sols ; il faut lutter contre l’artificialisation de ces sols et privilégier leur fertilité pour la production végétale.

Ce rapport conforte donc nos choix tournés vers l’avenir mais aussi vers le présent car notre action à tous est indispensable et elle doit déjà commencer. Tout retard dans la réduction des émissions pourrait entraîner la dégradation d’écosystèmes !

Ce rapport est là pour nous rappeler que notre inaction conduirait à un bouleversement des équilibres planétaires et ce n’est pas ce que nous voulons, ce n’est pas ce que veut le gouvernement français.

Les impacts du changement climatique sont en effet déjà observés dans l'agriculture et les forêts françaises. La sécheresse qui sévit en ce moment même en France nous le rappelle chaque jour.

Des réponses et des solutions sont proposées

Au niveau national, nous proposons des réponses et des solutions dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone. Et également dans la feuille de route qui déclinera le nouveau plan national d’adaptation au changement climatique. Aux niveaux européen et international, je suis engagé dans la négociation d'une nouvelle PAC ambitieuse face à ces enjeux. La France soutient aussi l’agroécologie à l’international, à travers la FAO et la mise en œuvre de l'initiative internationale 4 pour 1000 pour les sols notamment.

Tout ceci se traduit par une plus grande implication des acteurs économiques et territoriaux. Et je me réjouis de l'engagement des professionnels agricoles et forestiers, qui montrent leur implication, leur volonté d'agir pour mettre en oeuvre au quotidien des solutions via notamment l'agroécologie ou la gestion durable des forêts.

Agir sur le secteur des terres seul est insuffisant. Ce n’est qu’en construisant des solutions durables, ensemble, que nous pourrons limiter les émissions de gaz à effet de serre. Et je me réjouis que la session d'aujourd'hui puisse amener un maximum d'acteurs à contribuer à l'ambition de la France pour le climat. »

[Re]voir la totalité de la conférence, et l'intervention du ministre de l'Agriculture (2''00'00), sur YouTube.

Le rapport du GIEC

La 50e plénière du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) s’est tenue en Suisse, du 2 au 7 août 2019. Elle a permis l’adoption du rapport spécial sur le changement climatique et les terres le 8 août dernier. Les 195 États ont discuté et approuvé le « résumé pour décideurs » et accepté le rapport sous-jacent.
Il porte sur les enjeux clés liés aux terres : désertification, dégradation des terres, gestion durable des terres, sécurité alimentaire et leurs interactions avec le changement climatique.
Ce rapport spécial suit celui sur un réchauffement mondial de 1,5°C, publié en octobre 2018. Il précède celui sur les océans et la « cryosphère », qui devrait être publié le 23 septembre prochain.
Retrouvez les principales conclusions du rapport.