Zoom sur le pis d'une vache dans un champ
Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

10 novembre 2021 Info +

Tout ce qu'il faut savoir sur la brucellose

La brucellose est une maladie contagieuse des animaux d’élevage. Elle est due à différentes bactéries appartenant au genre Brucella.

Qu’est-ce que la brucellose ?

La brucellose est une maladie contagieuse des animaux d’élevage due aux bactéries du genre Brucella, qui touche les bovins, les porcs, les ovins et les caprins, les équidés, les camélidés et les chiens. Elle peut également atteindre d’autres ruminants, certains mammifères marins et l’Homme. La brucellose est aussi une maladie importante des animaux sauvages, touchant le porc retourné à l’état sauvage, le bison, le wapiti et le lièvre européen, les cervidés, et les rongeurs. C’est aussi une zoonose (maladie animale transmissible à l’homme) et une maladie humaine à déclaration obligatoire.

Quels sont les symptômes chez l’animal ?

La brucellose est une maladie infectieuse commune à de nombreuses espèces animales et à l’Homme ; elle touche notamment les bovins, les porcs, les ovins et les caprins, les équidés, les camélidés et les chiens. Elle peut également atteindre d’autres ruminants, certains mammifères marins et l’homme.
Elle est due à des bactéries de différents biovars appartenant au genre Brucella .
C’est à la fois une zoonose grave pour l’Homme à déclaration obligatoire (maladie se transmettant de l’animal à l’homme lors de la manipulation de matériel contaminé ou par contact avec des animaux contaminés) et une maladie très contagieuse pour les animaux d’élevage avec un impact économique important (pertes de production et entraves aux échanges commerciaux). En effet, la brucellose fait partie des maladies soumise à certification pour les échanges d’animaux vivants, et l’exportation des animaux vivants et leurs produits. La perte de statut indemne entraine des tests préalables aux échanges intracommunautaire pour les animaux vivants, et potentiellement la perte de marchés à l’exportation pour les animaux vivants.

Chez les animaux, les symptômes sont souvent discrets. Cependant, elle donne lieu à des avortements ou à un échec de la reproduction. L’avortement peut survenir quelques semaines (une femelle infectée pendant la gestation peut avorter au bout de 3 à 6 semaines voire poursuivre sa gestation jusqu’au terme) à plusieurs mois (ou années) après l’infection. Généralement, les animaux guérissent et réussiront à donner naissance à une descendance vivante après un premier avortement, mais les animaux peuvent continuer à excréter la bactérie et donc à la transmettre.

Chez les animaux, les Brucella se concentrent préférentiellement dans les organes génitaux. Après contamination, un bovin peut être porteur de la bactérie, sans symptômes et sans réaction immunitaire, les brucelles pouvant rester jusqu’à plusieurs années dans les ganglions de l’animal.

L’infection persiste toutefois jusqu'à l'âge adulte chez environ 5 à 10% des veaux nés de mère brucellique, sans susciter de réaction sérologique décelable. Les signes cliniques (avortement éventuel) et la réaction sérologique n'apparaîtront, chez les jeunes femelles infectées, qu'à la faveur de la première gestation, voire plus tard.

Comment se transmet la maladie ?

La brucellose se propage généralement au moment de la reproduction et lors de l’avortement ou de la mise bas ; on trouve des concentrations élevées de bactéries dans les produits d’avortements et les eaux fœtales provenant d’un animal infecté. Les bactéries peuvent survivre pendant plusieurs mois hors de l’organisme de l’animal, dans le milieu extérieur, en particulier dans des conditions froides et humides. Ces bactéries dans l’environnement restent une source d’infection pour les autres animaux qui s’infectent par contact proche (voie respiratoire ou conjonctivale voire par ingestion).
Les bactéries peuvent aussi coloniser le pis et contaminer le lait.

La contamination de l’environnement (locaux d’élevage, pâturages…) et la conservation de jeunes femelles nées de mère infectée (5 à 10% hébergent des brucelles) sont à l'origine d'une résurgence de la maladie dans les cheptels assainis.

Comment la maladie touche-t-elle l’Homme?

La contamination de l’homme s’opère de différentes manières. Le plus souvent, la transmission à l’homme se produit par ingestion de produits laitiers frais (lait cru) provenant d’animaux infectés par la bactérie.

Elle peut aussi se produire par contact avec des animaux ayant la brucellose : c’est le cas surtout des éleveurs, des vétérinaires et du personnel des abattoirs exposés à l’infection en manipulant les animaux infectés, les avortons et les placentas. La manipulation de fumier ou d’autres produits souillés, l’ingestion de légumes provenant de sols traités avec du fumier ou encore l’inhalation de poussières de litières souillées peuvent aussi contaminer l’homme.

Le meilleur moyen d’éviter les cas de brucellose humaine est d’éradiquer la maladie des élevages et donc la transmission à l’homme.

Quels sont les symptômes de la maladie chez l’Homme ?

La primo infection peut se manifester sous la forme de symptômes frustes et passer inaperçue. L’infection peut ensuite demeurer silencieuse durant plusieurs mois, voire plusieurs années, et se réactiver à l’occasion d’une autre maladie ou évènement de santé. L’incubation après la primo-infection dure de quelques jours à 1 mois. La maladie chez l’homme se manifeste par des signes non spécifiques allant de la fièvre isolée ou du syndrome pseudo-grippal banal jusqu’à des infections focalisées des articulations (arthrites), des testicules (orchites) ou du système nerveux central (méningites). Non traitée, la brucellose peut devenir chronique et être responsable d’une atteinte invalidante des articulations en particulier.

Combien compte-t-on de cas humains en France ?

En France, le nombre de cas humains déclarés chaque année depuis dix ans est de l’ordre de 30. Les sources de contamination autochtones ont disparu en France du fait des mesures de maitrise de la brucellose animale.

La majorité (80%) sont des cas « importés », contaminés lors d’un séjour dans un pays où la maladie animale est présente et non maitrisée. 30% des malades rapportaient des contacts directs avec des ruminants au cours de leur séjour. Onze (55%) sur 20 rapportaient la consommation de lait cru ou de fromage au lait cru dans le pays de séjour.

L’unique cas humain « autochtone » identifié en France en 2011 correspondait à la réactivation d’une infection ancienne contractée alors que la brucellose animale était encore présente en France.

Quel traitement doit suivre une personne malade ?

Une fois le diagnostic confirmé, le traitement de la brucellose humaine repose sur l’administration d’antibiotiques spécifiques pendant plusieurs semaines.

Il n’existe pas de vaccin commercialisé pour l’homme.

Comment éviter d’être contaminé lorsqu’on est éleveur ou vétérinaire ?

Il faut réduire les sources de contamination possibles (déjections animales, mises bas…) et respecter les règles d’hygiène classiques (lavage des mains, désinfection des plaies et des vêtements de travail …). Il est fortement recommandé aux femmes enceintes d’éviter de participer aux mises bas. Dans un élevage où la maladie a été mise en évidence, il faut interdire la présence de femmes enceintes au contact des animaux ou des produits souillés. La brucellose est une maladie professionnelle indemnisable.

Le consommateur court-il un risque ?

La viande du bétail abattu peut être commercialisée sans risque pour l’homme. La bactérie n’est pas présente dans la viande.

Les produits laitiers (lait cru et fromages frais non fermentés) présentent un risque de transmission de l’infection à l’homme, surtout lorsqu’ils proviennent de chèvres infectées. Ils doivent être retirés de la vente.