04 mars 2022 Info +

#SIA2022 : nos forêts, précieuses alliées pour lutter contre le changement climatique

Le 4 mars, la forêt française était à l'honneur au Salon international de l'agriculture. Sur le stand du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie a notamment participé à une table-ronde consacrée aux forêts et au changement climatique avec Philippe Mauguin, président-directeur général de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), Bertrand Munch, directeur général de l'Office national des forêts (ONF), et Anne-Marie Barreau, présidente du Centre national de la propriété forestière (CNPF).

Comme l'a rappelé Julien Denormandie en ouverture de la table-ronde : « La forêt n'a jamais été aussi grande depuis l'ère industrielle. Aujourd'hui, on a un massif forestier qui est exceptionnel dans notre pays, en métropole et en outre-mer. Cependant, il doit faire face à de grands défis à relever ».

Si plus de 30% de notre territoire national est couvert de forêts – et cette superficie ne cesse de croître chaque année –, la forêt se trouve être fortement impactée par le réchauffement climatique. Maladies, scolytes, incendies, tempêtes… Aucun massif forestier français n'est épargné.

Pour le ministre, la question principale est de savoir quelles espèces planter aujourd'hui, en sachant qu'elles devront être, demain, à la fois résistantes au changement climatique et valorisables pour différents usages, comme la construction bois par exemple. « C'est une question où il faut avoir une vision à 60, 80, 100 ans ».

Pour ce faire, deux stratégies d'action – auxquelles tous les acteurs de la filière sont associés – sont conduites concomitamment pour lutter contre le changement climatique :

  • l'atténuation du changement climatique par une valorisation des usages du bois comme « matériau décarboné » ;
  • l'adaptation de nos forêts au changement climatique pour sécuriser sur le long terme notre puits de carbone forestier.

En effet, les forêts et le bois qu'elles produisent sont des éléments clés pour lutter contre le changement climatique, avec la séquestration de carbone par la photosynthèse et dans ses sols, mais aussi pour décarboner notre économie et nos consommations (construction, emballage, énergie...).

Des outils innovants pour suivre l'état des forêts et mieux anticiper

« L'adaptation de nos forêts au changement climatique est un enjeu majeur pour notre pays, mais aussi pour la planète », a précisé Philippe Mauguin lors de son intervention.

Il a ensuite présenté les différents outils mobilisés par INRAE en France et dans le monde afin de mieux connaître l'évolution des forêts : réseaux d'observation, diversité de collections et de ressources génétiques, télédétection, observation de l'état des sols... Autant d'outils pour accompagner les forestiers publics et privés français dans cette lutte. L'Institut développe également des partenariats internationaux lui permettant de disposer de situations contrastées et, ainsi, de faire des projections.

Enfin, un programme prioritaire de recherche est en cours de préparation avec tous les partenaires scientifiques français.

Quelle stratégie pour adapter les forêt au changement climatique ?

Bertrand Munch a quant à lui tenu à rappeler l'urgence de la situation : les mécanismes d'adaptation naturelle sont trop lents face aux phénomènes rapides et puissants du changement climatique. « En ce moment même, sur 10% du territoire, des arbres disparaissent ».

Pour lutter contre les effets du changement climatique, l'action de l'ONF consiste à intervenir sur l'espace forestier pour lui apporter plus de résilience. C'est le concept de la « forêt mosaïque » : renforcer la diversification des essences par des expérimentations et varier les modes de sylviculture. « Il faut risquer, faire des essais… et en même temps il faut aller vite », conclut Bertrand Munch.

Les propriétaires forestiers, acteurs de l'atténuation du changement climatique

Anne-Marie Barreau a souligné le rôle joué par les propriétaires forestiers privés – qui détiennent 75% de la forêt française – dans la lutte contre le changement climatique. C'est notamment le cas à travers les coupes de bois, qui permettent d'utiliser le bois en lieu et en place de matériaux ou d'énergie plus émetteurs : c'est la substitution.

Elle a ensuite expliqué comment le CNPF accompagne les propriétaires forestiers : « Le reboisement, le remplacement des essences en place, est de fait devenu un enjeu majeur. Le CNPF accompagne les propriétaires forestiers avec des outils d'aide à la décision sur ce sujet-là. »

À ce titre, Julien Denormandie a rappelé le lancement, dans le cadre du plan de relance, d'un plan de repeuplement massif de nos forêts, qui représente la plantation de 50 millions d'arbres.

Le ministre sur les stands de Fransylva et de l'ONF

Un peu plus tôt dans l'après-midi, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation a signé, sur le stand de la Fédération des syndicats de forestiers privés (Fransylva), le Contrat d'objectifs et de performance 2022-2026 du Centre national de la propriété forestière (CNPF) en présence de sa présidente, Anne-Marie Barreau.

Ensuitre, sur le stand de l'Office national français (ONF), le ministre a signé, en présence de Bérangère Abba, secrétaire d'État chargée de la Biodiversité, de Sarah El Hairy, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, et de Béatrice Angrand, présidente de l'Agence du Service Civique, la convention cadre du grand programme national de Service Civique « Jeunes et nature ». Objectif : mobiliser 1 000 jeunes en Service Civique en 2022-2023 pour des missions en faveur de la nature.

En images, l'après-midi dédié à la forêt

https://ministre-en-images.agriculture.gouv.fr/post/677813409811660800/table-ronde-sur-le-sujet