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Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

22 septembre 2020 Info +

La résilience de la Martinique face au Covid-19

Sophie Bouyer, inspectrice générale de santé publique vétérinaire, est arrivée à la tête de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) de la Martinique début mars. Elle revient sur ces mois de crise sanitaire, les spécificités liées à ce territoire insulaire et à l’adaptation des différents acteurs pour y répondre.

Que retenez-vous de la crise du Covid-19 ?

Confrontée à cette crise dès mon arrivée, j’ai pu rapidement mesurer l’attachement des agents à leurs missions et leur volonté de continuer à les exercer avec investissement.

Dans ce contexte très particulier, les filières alimentaires ont été particulièrement réactives. Elles ont adapté leurs circuits de commercialisation afin d'assurer la continuité de l’approvisionnement de la population martiniquaise.

Pour l'enseignement agricole, après une année 2019-2020 compliquée, la rentrée scolaire s’est bien déroulée.

Enfin, j’ai découvert les contraintes géographiques, l’éloignement et l’insularité. Elles ont été particulièrement exacerbées durant le Covid-19. J’ai pu mesurer très rapidement l’importance du fret aérien dans la continuité de certaines filières.

Quels sont les enjeux du plan de relance pour la Martinique ?

La déclinaison du volet agricole du plan de relance est notre priorité. Le comité de transformation agricole sera installé très prochainement.
L’enjeu est double pour l’agriculture martiniquaise : reconquérir son indépendance alimentaire et soutenir la compétitivité de ses filières d’exportation. Les défis à relever sont nombreux : accès à l’eau, diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires, renouvellement des générations.

Sècheresse, recensement agricole, quels sont les autres grands dossiers ?

Pour la deuxième année consécutive, la Martinique a été confrontée à une sécheresse extrême par sa durée. L’agriculture martiniquaise n’est pas préparée à résister à des sécheresses de plusieurs mois comme en 2020. C’est un des dossiers majeurs pour les agriculteurs.

Par ailleurs, le dossier chlordécone est un sujet sensible en Martinique. Le plan IV qui devrait être arrêté d’ici la fin de l’année fixera la feuille de route de la DAAF pour les années à venir.

Parmi les autres sujets majeurs qui mobiliseront la DAAF dans les prochains mois figurent le recensement agricole, la PAC 2021-2027 ainsi que le programme régional forêt-bois.

Quelles sont les caractéristiques de l’agriculture en Martinique ?

Petit territoire, la Martinique n’en est pas moins une terre agricole : avec des filières tournées vers l’exportation, comme la canne et la banane - piliers de l’économie locale : très organisées et très structurées, elles emploient une main d’œuvre importante – et des filières de maraîchage, arboriculture et d’élevage qui ont pour objectif de répondre aux besoins de la population martiniquaise.

Enfin la Martinique se caractérise par son territoire montagneux avec une forte pression de l’urbanisation. L’accès au foncier agricole est une contrainte majeure.

Plus d'informations sur la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) Martinique