23 octobre 2014 Info +

Gaec Ursule: Reproduire la nature à l'échelle de l'exploitation.

En Vendée, dans une région où 5% des surfaces agricoles utiles sont certifiées bio*, le Gaec Ursule de Marie, Jacques, Sébastien et Sylvain demeure exemplaire. Il remporte le prix "exploitant" des trophées de l’agriculture durable 2014. Petit tour du propriétaire.

Dans la commune de Chantonnay, tout semble leur appartenir. Et pour cause, le Gaec Ursule possède 270 hectares de terres. Casquette vissée sur la tête et grand sourire, Marie Schwab raconte avec fierté l’évolution de l’exploitation de polyculture-élevage. « Le Gaec a été fondé en 1983 par mes parents, Jacques et Pierrette Morineau, et deux autres associés. » Aujourd’hui, Jacques Morineau fait toujours partie de l’aventure. Mais 3 jeunes ont remplacé les membres originaux. « Sylvain s’est installé en 2009, puis Sébastien mon mari s’est installé en 2011 et j’ai remplacé ma mère en 2013 », raconte la jeune femme de 26 ans.

Des valeurs écologiques dès les années 1980

« Dès les années 1980, nous avons eu une démarche écologique », explique Jacques Morineau, avant d’ajouter, « En 88/89, le climat a été très mauvais et nous nous sommes aperçus que les intrants n’aidaient en rien. Ce qui fait le rendement c’est le soleil et la pluie. Nous avons alors été tentés par le bio et nous avons commencé avec la volaille. » Devant le succès du poulailler de 400 m2 abritant des centaines de poulets bio, le Gaec Ursule pousse plus loin les réflexions, jusqu’à passertoute l’exploitation en bio dans les années 2000. Qui plus est, les membres du Gaec ont toujours fait partie de groupes d’agriculteurs biologiques. « Nous faisons même des formations en agriculture durable à la ferme », commente Jacques.Le GAEC Ursule est aujourd’hui un exemple réussi et abouti d’agro-écologie. Il est considéré comme l’une des quelques références en France en la matière.

©Xavier.Remongin/Min.Ag­ri.Fr

Un système agro-écologique performant
Toutes les parcelles sont cultivées avec des associations de variétés de céréales et d’associations prairiales. « Nous avons une centaine d’hectares de céréales (blé meunier, pois, féverole, lupin, orge) que l’on vend directement à des agriculteurs. Tout est cultivé en mélanges, du coup, quel que soit le climat, il y a forcément une espèce qui s’en sort bien », explique Marie.

Et pour préserver la biodiversité, les parcelles ne font pas plus de 6 hectares et sont toutes entourées de haies. « Mon père équilibre les ilots de culture pour maintenir les auxiliaires (coccinelles, carabes...). Nous reproduisons ce qui se passe dans la nature mais à l’échelle d’une production agricole », s’enthousiasme Marie.

Le Gaec Ursule élève également une centaine de vaches laitières nourries à l’herbe en pâturage, et fabrique ses huiles bio de colza et de tournesol. Un système bien rôdé et performant tant au niveau écologique qu’économique. « Le gros avantage de notre structure est que nous avons plein d’activités. S’il y en a une qui plante, on assure quand même un revenu grâce au reste », explique Jacques. Et pour ne rien gâcher, les membres du Gaec s’octroient une réelle qualité de vie. « Très vite mes parents ont eu une réflexion sur l’emploi. Nous avons des salariés, des apprentis, des stagiaires, ce qui nous permet de prendre presque 5 semaines de vacances... », confie Marie dans un sourire.

*(part de la Surface Agricole Utile en bio dans les Pays de la Loire : 5,17%- 8 e région sur 23 - source Agence bio 2013)