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Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

26 août 2019 Info +

Changer ses pratiques d'élevage pour le bien-être animal

Éleveur en Bretagne, Gilles Fassot a toujours pris soin de ses porcs. Avec sa coopérative, il développe des nouvelles méthodes d'élevage pour le bien-être de ses animaux. Interview.

Qu’évoque pour vous la notion de bien-être animal ?

La notion de bien-être animal a toujours eu beaucoup d’importance pour moi. J’utilise beaucoup moins d’antibiotiques et pour soigner mes bêtes, j’ai recours à l’homéopathie ou aux huiles essentielles. J’ai toujours eu à coeur d’aller vers une agriculture raisonnée soucieuse de la relation que l’on entretient avec les animaux. Je tiens compte de ces valeurs dans mon activité quotidienne. Moins j’inflige de stress à mes bêtes, et mieux c’est.

Gilles Fassot, éleveur de porcs

Depuis 2013, vous ne pratiquez plus la castration des porcs. Pourquoi ?

Sur les 5 000 porcs que j’élève de la maternité à l’engraissement, en passant par le post-sevrage, je ne castre plus les porcelets mâles. J’ai participé avec d’autres éleveurs volontaires à une expérimentation proposée par la coopérative (Cooperl). Au-delà de l’abandon de la pratique douloureuse de castration, le porc souffre moins d’arthrite, ce qui entraîne aussi une baisse de la consommation d’antibiotiques. Cela a également un impact sur la manière dont les salariés travaillent dans mon élevage et sur l’image que l’on renvoie à nos clients en tant que producteurs. Le bien-être animal va de pair avec celui des salariés que j’emploie.

Autre petite révolution, dans l’enclos, vous ne séparez plus les mâles des femelles ?

Il est assez facile de gérer les épisodes passagers d’agressivité dûs au stress ou à un inconfort, en modulant l’environnement de vie des porcs. J’utilise aussi des matériaux d’enrichissement pour les faire jouer.

Comment réagissent les éleveurs autour de vous ?

Tous les éleveurs se posent les mêmes questions.
C’est pour cela que mon expérience personnelle est intéressante pour inciter d’autres à rejoindre cette démarche. Et je constate qu’elle suscite de plus en plus de curiosité. Nous avons la chance par le biais de la coopérative, d’agir sur l’ensemble de la filière, structurée de l’amont jusqu’à l’aval.

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