RobAgri : l’association qui regroupe les acteurs de la robotique agricole en France
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Fondée en 2017 à l’initiative de l’INRAE et de l'Axema, l’association RobAgri réunit tous les acteurs engagés dans le développement de la robotique agricole en France : industriels, start-ups, équipementiers, instituts techniques, laboratoires et formation, pôles de compétitivité…
La robotique est déjà une réalité dans le monde agricole, en particulier dans l’élevage, et depuis 2017 les acteurs de la filière sont réunis au sein d’une structure commune. L’association RobAgri rassemble aujourd’hui plus de 75 membres : industriels et start-up (Kuhn, AGCO, AgreenCulture, Manitou, Naïo, Vitibot…), équipementiers, instituts de recherche (ACTA, INRAE, Institut Pascal, ISIR…), mais aussi pôles de compétitivité et plusieurs écoles agricoles (UniLaSalle, INP Purpan, Vesoul AgroCampus…).
Le rôle principal de l’association ? Accélérer les transferts de compétences et de technologies entre les différents acteurs de la filière. « Aucun des acteurs, public ou privé, n’a les capacités pour intégrer toutes les connaissances », précise Stéphane Duran, responsable de projets au sein de RobAgri. « Nous organisons des groupes de travail pour mutualiser les connaissances, mener par exemple des réflexions sur l’impact des robots sur l’écosystème, ou sur la sûreté et la sécurité de leur usage. »
Faire décoller la filière robotique nécessite aussi de s’appuyer sur une analyse fine des besoins des agriculteurs sur le terrain. Désherbage de la betterave bio, des plantes à parfum, récolte des asperges ou des tomates, ramassage des pommes… Pour réaliser ces tâches parfois pénibles, où la main d’œuvre manque, les robots pourront faire une vraie différence à l’avenir. Mais le chemin à parcourir est encore long : en juin 2022, on ne compte, selon Stéphane Duran, qu’environ 400 robots en activité dans les champs en France.
"Nous devons insister sur les services écologiques, et sur l’amélioration des conditions de travail permise par les robots"
Stéphane Duran, responsable de projets
Le défi, pour ce secteur, est multiple : une fois déterminé ce que la robotique peut apporter au secteur agricole végétal, une fois mises en place des technologies fiables et éprouvées, il faudra attirer les investissements privés, puis les acheteurs, et ainsi progressivement passer de la phase expérimentale à la phase industrielle et commerciale. « Pour cela, nous devons raisonner à l’échelle des territoires », résume Stéphane Duran. « S’appuyer sur des structures collectives, comme les CUMA, pour que le coût du matériel soit partagé entre plusieurs exploitations. Et, bien sûr, nous devons insister sur les services écologiques, et sur l’amélioration des conditions de travail permise par les robots. »
Dans son action, RobAgri collabore de façon étroite avec l’État : l’association a notamment porté la voix de la filière lors des concertations qui ont abouti aux stratégies d’accélération agricoles et alimentaires du 4e programme d’investissements d’avenir (PIA4). Annoncé en novembre 2021, le PIA4 prévoit de déployer 877,5 millions d’euros sur 5 ans, en complément des 2 milliards d’euros prévus dans le plan France 2030 pour accélérer la révolution agricole et agroalimentaire et aller vers une agriculture plus résiliente et plus durable. Dans ce cadre, RobAgri contribuera de façon décisive au Grand défi Robotique, doté de 20 millions d’euros, afin de structurer et d’accélérer le développement de la filière.
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