© Pascal Xicluna / Min.Agri.Fr

22 juin 2016 Actualité

Pour une France plus autonome en protéines végétales

Le comité de suivi du plan protéines végétales 2014-2020, qui a pour ambition de réduire la dépendance protéique de la France et renforcer la compétitivité des cultures de légumineuses, s’est réuni le 22 juin 2016 pour faire un premier bilan de l’avancement du plan. Il intervient durant l'année 2016 déclarée « année internationale des légumineuses » par la FAO.

Lancé fin 2014, dans le cadre de la déclinaison du projet agro écologiee porté par le ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, le plan protéines végétales 2014 - 2020 a pour ambition de réduire la dépendance protéique de la France (dont le poids des importations est estimé à 40 %) et renforcer la compétitivité de ces cultures. Il repose sur trois grands axes : le développement de la production de protéines végétales et le renforcement de l'autonomie fourragère, la poursuite des efforts de recherche - formation et le renforcement de la gouvernance de la filière.

La relance de la production de protéines végétales

Selon Stéphane Le Foll, « L’autonomie fourragère de nos élevages est un enjeu majeur des filières d’élevage ; les éleveurs de Nouvelle-Zélande les plus compétitifs du monde n’investissent ni dans le matériel ni dans le bâtiment mais surtout dans l’optimisation de leur pâturages ! Et l’Irlande fait pareil. La France a du potentiel en dépassant ses barrières culturelles : un groupement d’éleveurs du Grand Ouest français m’a démontré qu’il est possible de dépasser les 90% d’autonomie sur l’alimentation de son troupeau ». La fragilité économique des filières élevage français souligne le besoin de maîtriser les coûts d’alimentation dees animaux et de réduire la dépendance aux importations (de soja d’Amérique notamment) et des tensions sur les prix.

Le plan œuvre ainsi à renforcer l’autonomie fourragère de l'élevage français et à poursuivre le développement de la production des légumineuses à graines telles que le pois, la féverole, le soja ou le lupin dont le débouché principal est celui de l’alimentation animale.

Des leviers incitatifs et réglementaires ont ainsi été mis en place par la nouvelle PAC à la fois sur le premier pilier (aides couplées dans le cadre des 2 % protéines, paiement vert) et sur le second pilier (mesures agro-environnementales et climatiques, plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles).

Ces outils ont eu des répercussions positives sur l'augmentation des surfaces entre 2013 et 2015 notamment sur le soja marqué par un doublement des surfaces (de 42 000 ha à 100 000 ha) et sur les protéagineux avec des surfaces qui sont passées de 190 000 ha à 250 000 ha.

De plus, sur le plan national, près d’un tiers des GIEE mis en place depuis 2015 se sont rassemblés autour des thématiques de recherche d’autonomie azotée et de développement des légumineuses.

La poursuite des efforts de recherche et formation

Le volet recherche-expérimentation constitue un élément clé pour le développement des protéines végétales. De nombreux projets associant différents partenaires (recherche fondamentale, instituts techniques...) sont en cours de mise en œuvre. Ils bénéficient notamment de soutiens publics dans le cadre du compte d’affectation spéciale « développement agricole et rural » (CASDAR).

Le renforcement de la gouvernance de la filière

La fusion des interprofessions des producteurs d’huiles et de protéines végétales l'UNIP (union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines) et l'ONIDOL (organisation nationale interprofessionnelle des graines et fruits oléagineux) au sein d’une interprofession unique Terres Univia a été réalisée en 2015 et a permis de structurer et renforcer la filière des oléoprotéagineux.

Depuis cette fusion, des initiatives interprofessionnelles on ainsi vu le jour en vue de la mise en place d'une filière « soja français tracée et de qualité ».

De nombreux défis sont encore à relever notamment en matière de recherche (sélection variétale, lutte conte les maladies) et de consolidation des outils industriels.

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