Organisation d’un service d’autopsie des animaux dans l’Yonne
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Le CGAAER a été chargé d'une mission sur l’organisation d'un service d’autopsie des animaux en France à partir du 1er septembre 2020, date de la vente du site de Champignelles dans l'Yonne par l’École nationale vétérinaire d’Alfort.
Vet-alfort.fr Rapport de mission d’expertise et de conseil n°19066
Juin 2020
Mots-clés : élevage, surveillance des maladies, autopsie, Yonne, Bourgogne Franche-Comté
Enjeux
En vendant son site de Champignelles dans l'Yonne en 2020, l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA) devait fermer l’activité d’autopsies qui y est exercée depuis 45 ans. Celle-ci est appréciée des vétérinaires et des éleveurs locaux. C’est aussi un outil de l’animation du territoire rural de cette partie de l’Yonne et ses zones limitrophes.
Ce retrait de l’ENVA est survenu après la fermeture en 2015 du laboratoire départemental d’analyses vétérinaires. Élus, éleveurs et vétérinaires ont manifesté leur inquiétude vis-à-vis de la disparition des structures nécessaires à la qualité de la surveillance sanitaire des cheptels dans leur région à laquelle contribuent les autopsies.
Le CGAAER a été chargé d'inventorier les capacités d’autopsies d'animaux en France disponibles à partir du 1er septembre 2020 et d'identifier les moyens de compléter et améliorer le dispositif de surveillance sanitaire.
Méthodologie
La mission a consulté les responsables de l’ENVA, les élus et les professionnels concernés de l’Yonne et de Bourgogne Franche-Comté.
Des enquêtes auprès des équarrisseurs et des laboratoires vétérinaires d’analyses ont contribué à identifier les principales disponibilités actuelles en matière d’autopsies d'animaux en France. Les publications afférentes aux autopsies dont le rapport de Vetagro Sup ENSV (Guiral-Treuil V. Évaluation des besoins en autopsies des animaux de rente dans l’Yonne et les secteurs limitrophes ; options pour répondre à ces besoins) de mars 2018 ont été exploitées.
Résumé
Aucune caractéristique de l’élevage ne justifiait la présence dans l'Yonne d’un service d'autopsies d'animaux. Toutefois sa fermeture, après celle des laboratoires vétérinaires d’analyses de l’Yonne et du Loiret, est vécu amèrement par les acteurs locaux qui devront mobiliser les services d’autopsies disponibles sur le territoire national : les autopsies à la ferme, en laboratoire ou à l’équarrissage.
C’est au niveau de la grande région d’élevage de Bourgogne Franche-Comté que devrait être menée la réflexion sur les besoins en autopsies et la surveillance sanitaire des animaux.
L’État, bien que très rarement demandeur en matière d’autopsies, conserve une place incontournable et structurante. Il doit préciser la nature de ses commandes et leurs volumes dans un cadre national pour permettre aux différents acteurs de s’engager, notamment en termes d’investissements.
Il est aussi important de clarifier les compétences et responsabilités des collectivités territoriales, principalement des départements et des régions, pour leur permettre de s’investir pleinement dans la surveillance en santé animale et définir leurs besoins locaux.
Une valorisation collective de cette forme originale de surveillance qu’est l’autopsie devrait être généralisée comme c’est déjà le cas dans certaines filières.
Enfin, les vétérinaires praticiens rencontrés par la mission ont exprimé le besoin de rétablir des collaborations plus régulières avec les enseignants des écoles vétérinaires, comme c’était le cas lorsque l’ENVA était propriétaire du site de Champignelles.