26 mai 2021 Publication

Lutte intégrée contre le « court-noué » de la vigne et du vin

  • Alain Joly et Marc Duvauchelle

Le CGAAER a été chargé de réaliser l'audit du programme de lutte intégrée contre le court-noué, une maladie virale de la vigne qui frappe les deux tiers des parcelles en France.

Yanitch A. (INRA)

Rapport de mission d'audit n° 20015-06

Janvier 2021

Mots-clés : court-noué, repos du sol, jachère, lutte, dépérissement, hypo-agressivité, prémunition, bio-contrôle

Enjeux

Le « court-noué » est une maladie de dépérissement de la vigne, d'origine virale et présente avec divers degrés de gravité dans les deux tiers des parcelles françaises. Elle peut conduire à l’arrachage prématuré des vignes après avoir causé pendant des années des pertes quantitatives et qualitatives. Dans le monde, on connaît 16 népovirus susceptibles de produire les symptômes de cette maladie, dont les vecteurs sont des nématodes du sol qui vivent parfois à de grandes profondeurs.

Il n’existe aucune méthode de lutte curative contre le court-noué. Il faut impérativement agir préventivement en cultivant des sols présentant une population la plus réduite possible de nématodes vecteurs et en renouvelant le vignoble avec des ceps sains.

Le programme de recherche 2014-2020 de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) a pour objectif de préconiser des méthodes (préventives et curatives) et des pratiques culturales adaptées afin de limiter l'incidence du court-noué. Les recherches suivent deux principales pistes de lutte : l’utilisation de matériel végétal sélectionné et le recours à une jachère semée avant plantation.

L’année 2016 a constitué une année de transition pour les acteurs de la lutte contre le court-noué avec la mise en place du « plan national dépérissement du vignoble ».

Une mission du CGAAER a été chargée de réaliser l'audit de conformité de l'utilisation des crédits CASDAR pour le financement de l’appel à projets 2016 « Vers une lutte intégrée contre le dépérissement majeur des vignobles français : le court-noué de la vigne » de l'IFV supervisé par FranceAgriMer (FAM).

Méthodologie

La procédure d'audit a été la suivante :

  • prise de connaissance du dossier auprès de FAM,
  • rencontre de la structure auditée, l'IVF,
  • rédaction d'un rapport provisoire transmis à l'IVF et à la DGER dans le cadre de la procédure contradictoire,

publication du rapport final portant en annexe les avis de FAM et de la DGER.

Résumé

Le cadrage de l'appel à projets 2016 « Vers une lutte intégrée contre le dépérissement majeur des vignobles français : le court-noué de la vigne » par les services de l’État et le suivi de l’emploi des crédits CASDAR par FAM ont été efficients.

Le montant total des dépenses réalisées s’élève à 91 025,44 €. Le projet a bénéficié d’une subvention CASDAR de 70 140,82 € représentant 77 % du coût du projet.

Les activités conduites par l’IFV et ses partenaires ont été cohérentes avec le projet déposé. Les résultats de 2016 avec les Nanobodies ont permis d’envisager leur utilisation pour des campagnes de tests sur la prévalence du court-noué dans le vignoble.

Le suivi et les tests avec des plantes nématicides ont été réalisés sur des parcelles à divers niveaux d’avancement. L’expérimentation a montré la nécessité de poursuivre le suivi avant d’en tirer des conclusions.

Les résultats 2016 ont confirmé que le porte-greffe NemadexAB donne satisfaction dans l’ensemble des parcelles caractérisées par des sols non contraignants, non chlorosants.

L'analyse des réalisations montre qu'elles sont conformes aux prévisions budgétaires et aux effectifs impliqués. Toutefois, la mission a émis quatre recommandations relatives à :

  • la mise en place d’un plan de contrôle pour les projets pluriannuels ;
  • l'intégration systématique d'un dispositif de suivi-évaluation dans le dossier du projet ;
  • la tenue d'une réunion de restitution auprès du commanditaire ;
  • la rédaction par FAM d'un avis argumenté sur la conformité des documents budgétaires et comptables présentés par l’IFV.

Les auditeurs donnent une assurance raisonnable quant à la bonne utilisation des fonds CASDAR.

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