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Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr

24 octobre 2022 Info +

Le Conseil national de l’alimentation publie ses recommandations pour mieux prévenir et lutter contre la précarité alimentaire - Avis n° 91 du CNA

Suite la crise covid-19, le CNA s’est autosaisi en 2021 pour mener une réflexion pour réduire la précarité alimentaire. L’avis 91, adopté lors de la plénière du 19 octobre, est issu des travaux d’un groupe de concertation qui ont débuté en octobre 2021.

Les constats et les recommandations sont structurés autour de quatre axes :

  • le phénomène de la précarité alimentaire est massif mais mal connu car il est principalement appréhendé à travers la mesure de la pauvreté et de l’aide alimentaire distribuée ; plusieurs recommandations ont donc pour objet de mieux connaître les diverses formes de la précarité alimentaire et les personnes qui la subissent et de mieux suivre les actions et les politiques visant à la prévenir et à la combattre ;
  • les politiques publiques de prévention et de lutte contre la précarité alimentaire mises en œuvre aujourd’hui en France sont structurellement centrées sur l’aide alimentaire ; il convient de la rendre plus accessible sur l’ensemble du territoire, d’améliorer les conditions d’accueil et d’accompagnement des personnes, de garantir la qualité des denrées qui leur sont distribuées, de mieux coordonner les acteurs et de leur assurer un financement durable ;
  • l’aide alimentaire n’ayant pas vocation à répondre à tous les enjeux de la précarité alimentaire, les initiatives complémentaires ou alternatives doivent être développées ; il convient de les recenser (car elles sont multiples et mal connues), de les soutenir et les coordonner (notamment dans le cadre des projets alimentaires territoriaux) et de leur donner un cadre financier pluriannuel, prolongeant les efforts exceptionnels consentis dans le cadre de la crise sanitaire ; la restauration collective a un rôle essentiel à jouer dans ce cadre ;
  • la précarité alimentaire est un problème multidimensionnel qui appelle une approche systémique des enjeux, dans le cadre d’une démocratie alimentaire à construire ; elle ne peut être éradiquée qu’en agissant sur les déterminants généraux de la pauvreté, notamment le pouvoir d’achat des ménages, sur la disponibilité physique et économique d’une offre alimentaire suffisante, durable et de qualité sur tous les territoires, en associant les personnes concernées à la conception des politiques publiques et en luttant contre les stigmatisations dont ces personnes sont victimes.

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