L’Agri’Pôle Saint-Hilaire-du-Harcouët forme aux métiers du cheval et de l’agriculture. Sur l’exploitation qui sert de support pédagogique, les pratiques culturales favorisent le respect de l’environnement et le bien-être animal.
Agri’Pôle Saint-Hilaire-du-Harcouët

02 août 2024 Info +

L'agriculture durable au cœur de la formation de l’Agri'Pôle Saint-Hilaire-du-Harcouët

L’Agri’Pôle Saint-Hilaire-du-Harcouët forme aux métiers du cheval et de l’agriculture. Sur l’exploitation qui sert de support pédagogique, les pratiques culturales favorisent le respect de l’environnement et le bien-être animal. Les élèves s’engagent aussi pour le développement durable. Rencontre avec Marie-France Tapon, directrice de l’établissement.

Pouvez-vous présenter votre établissement et son contexte local ?

Marie-France Tapon, directrice : L’Agri’Pôle Saint-Hilaire-du-Harcouët forme depuis plus de soixante ans aux métiers de l’agriculture et du cheval, une spécialité pour laquelle il est reconnu que ce soit en activités hippiques ou en maréchalerie, avec un recrutement au-delà de la seule Normandie. Pour les formations agricoles, une exploitation sert de support pédagogique. Elle compte un atelier vaches laitières, un atelier ovin avec des brebis avranchines, une race locale et un verger cidricole en agriculture biologique.

Quel événement était organisé dans le cadre du Printemps des transitions ?

Une journée, organisée par les élèves, a eu lieu le 16 mai 2024 autour des transitions en agriculture et des gestes éco-citoyens. Avec la participation de professionnels du territoire, la santé animale a fait l’objet de deux conférences : « Soigner autrement les troupeaux ovins » et « Limiter l’impact des vermifuges sur l’environnement en filière équine ». Des démonstrations de matériel de désherbage, une alternative à l’emploi des pesticides, étaient organisées avec des semis de sorgho fourrager ainsi qu’un débat sur l’installation en élevage ovin. Les élèves de seconde générale et technologique avaient mis en place une marche écoresponsable pour ramasser les déchets. Aussi, un vélo à dynamo capable de recharger les téléphones portables, a été inauguré dans le cadre de la rénovation du foyer des élèves. Il a été conçu par les élèves avec l’appui de l’enseignant en agroéquipements.

Comment votre établissement intègre-il la thématique des transitions de façon générale ?

L’établissement est tourné vers le développement durable depuis longtemps. Il compte des éco-délégués et une option EATDD « Écologie, Agronomie, Territoire et Développement Durable »en seconde générale et pour les bac pro STAV « Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant ». Il est, depuis mars 2024, labellisé Établissement en démarche de développement durable (E3D) de niveau 1. L’exploitation agricole est certifiée Haute Valeur Environnementale. Réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, pâturage tournant dynamique, implantation de cultures moins gourmandes en eau… Les démarches en cours sont nombreuses. Elles s’inscrivent en faveur d’une santé globale : qualité des produits, respect de l’environnement et du bien-être animal.

Que retenez-vous de l’événement Printemps des transitions pour aujourd’hui et demain ?

Aller vers les transitions est un enjeu qui concerne les élèves en tant que futurs professionnels mais aussi comme citoyens. Le Printemps des transitions fédère les équipes autour d’un projet. Et alors que l’enseignement agricole est en première ligne dans la mise en œuvre des politiques publiques, il permet de s’ouvrir sur le territoire et de communiquer sur les dynamiques en cours.

« Durant la journée du Printemps des transitions, on a pu présenter les évolutions de l’agriculture d’aujourd’hui, les nouveautés techniques en lien avec l’agroécologie comme des démonstrations de désherbage mécanique ciblé. Avec ce type de robot, on traite seulement les plantes adventices, ce qui limite les quantités de produits de traitement et réduit les coûts. Ils peuvent être utilisés sur prairies et légumes de plein champs pour l'instant. Les techniques qui se développent en agriculture répondent à la demande du consommateur. Il veut de la qualité et préserver l’environnement. Limiter les produits phytosanitaires a forcément un impact. Les nouvelles technologies, les GPS, la cartographie mais aussi l’agronomie actuelle sont l’avenir. »

Raphaël Boule et Guillaume Deroyan, terminales CGEA

« Sur l’exploitation, les transitions agroécologiques concernent d’abord les cultures. Nous développons des techniques applicables par tous et rentables économiquement. Le désherbage mécanique par exemple, a un impact économique direct sur l’utilisation de produits phytosanitaires. Globalement sur nos cultures, nous avons réduit de moitié le recours à leur utilisation, le but étant de s’en passer. Pour les vaches laitières, nous implantons dans nos prairies des plantes aromatiques et à valeur médicinale, favorables à la santé du troupeau. Quand les animaux pâturent, la charge de travail est moindre. Et l’herbe qui pousse naturellement est équilibrée d’un point de vue nutritionnel, ce qui évite d’acheter des compléments. En matière de biodiversité, nous avons planté deux kilomètres de haie sur deux ans et poursuivrons ce chantier chaque année avec les apprenants. Quant aux ovins, ils pâturent dans le verger cidricole en agriculture biologique et nous avons un projet d’écopâturage avec la commune. C’est un ensemble d’actions en faveur de l’environnement et du bien-être animal. »

Loïc Gobe, directeur d’exploitation