Enseignant et étudiants entourés de vignes
Institut Agro Montpellier

11 octobre 2024 Info +

La France, terre attractive pour se former aux métiers de la vigne et du vin

La France est reconnue à l’international pour son vin, issu de ses 800 000 hectares de vignobles. Et depuis plus d’un siècle, les formations des grandes places de l’enseignement supérieur agricole, très dynamiques en matière de formations viti-vinicoles – telles que Bordeaux, Montpellier ou Dijon – ont su s’adapter aux évolutions du secteur et aux défis de l’avenir tout en s’ouvrant à l’international en attirant des étudiants du monde entier.

L’attractivité de l’enseignement supérieur agricole viti-vinicole français s’appuie sur la synergie entre différents pôles locaux comme Montpellier, Toulouse, Bordeaux et Dijon. Ils participent à leur niveau à répondre à la volonté gouvernementale plus large d’accueillir 500 000 étudiants internationaux en France, en 2027, dans le cadre de la stratégie « Bienvenue en France » présentée en 2018. Pour faire rayonner son expertise en matière d’enseignement supérieur agricole à l’international, la France peut compter sur la filière viti-vinicole. Elle figure en effet parmi les plus attractives auprès des étudiants internationaux, grâce à la multiplication des initiatives universitaires qui proposent une offre claire, solide et ouverte, de la licence au doctorat, avec des formations dispensées en français et/ou en anglais.

« Il y a une forte attractivité auprès de pays qui cherchent à développer leur filière viti-vinicole. La Chine envoie des flux importants d’étudiants car elle souhaite consolider ses compétences viticoles. Elle mobilise aussi l’expertise de l’enseignement agricole français dans le cadre de missions sur place. D’autres pays, comme la Hongrie ou la Roumanie souhaitent, eux, investir dans une filière plus qualitative ou plus structurée. » précise Philippe Renard, chef du bureau des relations européennes et de la coopération internationale au sein de la direction générale de l'enseignement et de la recherche (DGER) du ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt. Pour ce dernier, « les établissements supérieurs sont génétiquement tournés vers l’ouverture et l’international ».

Des liens historiques entre l’Organisation internationale de la vigne et du vin et l’Institut Agro Montpellier

L’Institut Agro Montpellier illustre particulièrement cette dynamique d’ouverture et a noué un lien singulier avec l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), qui célèbre cette année son centenaire. Les relations entre la France et l’OIV ne sont pas nouvelles. En 1986, le partenariat entre l’OIV et les universités les plus pointues au monde dans les domaines de la vigne et du vin – parmi lesquelles « l’Agro de Montpellier » – donne naissance à l’OIV Master of Science in Wine Management, un diplôme d'études spécialisées en management de la vigne et du vin, à valeur internationale.

« Cette formation répond au besoin, déjà identifié il y a près de 40 ans, de traiter au plus haut niveau, dans toute leur spécificité, et par une démarche internationale, les questions de business, de stratégie, de management et d’économie du vin. Aujourd’hui, près d’une bouteille sur deux franchit une frontière. Cette formation offre donc une vision globale des enjeux pour mieux appréhender les spécificités du vin comme produit culturel », explique Hervé Hannin, responsable de la formation et expert auprès de l’OIV.

Le OIV MSc in wine management accueille des candidatures d’étudiants issus de tous les continents, ce qui témoignent de la forte attractivité du diplôme et de la formation. Durant 18 mois, la quinzaine d’étudiants s’inscrit dans un parcours de 30 modules consacrés chacun à un thème spécifique et qu’ils vont pouvoir suivre dans plusieurs pays. « Les visites au sein d’universités et d’entreprises à l’international offrent aux étudiants une compréhension affinée des différents rapports au vin qui existent dans le monde. Ainsi, ils ont une meilleure connaissance de la dimension culturelle des différents marchés », ajoute Hervé Hannin. Six mois de stage viennent conclure la formation pour accéder à des métiers dans la production, le négoce, l’encadrement de la filière et le conseil. Les diplômés sont associés au sein de « OIV MSc Alumni », réseau très actif de plus de 500 membres de près de 50 nationalités.

C’est la création, dès 1987, de l’Association universitaire internationale du vin et des produits de la vigne (AUIV) qui a permis la mise en place d’un réseau international d’universités pouvant accueillir les étudiants du diplôme OIV MSc in wine management. Hervé Hannin, vice-président de l’association, précise : « L’Institut Agro de Montpellier est central dans ce réseau car, en plus de gérer la formation et de garantir son contenu pédagogique, il accueille les étudiants durant un mois, puis leur délivre un diplôme d’études spécialisées (DES) en management de la vigne et du vin, reconnu par l’OIV, qui remet ensuite aux étudiants le diplôme. »

Vinifera, un diplôme au carrefour des synergies françaises et européennes

L’Institut Agro propose un parcours spécifique anglophone, initié en 2006 par des universitaires européens, dont des experts de l’OIV. Intitulé Master Vinifera, il s’agit d’un master en sciences de la vigne et du vin porté par le consortium EMaVE, consortium qui regroupe six établissements dont l'Institut Agro Montpellier, en charge de la coordination, l'Université de Hochschule Geisenheim (Allemagne) et les Universités de Lisbonne (Portugal), de Madrid (Espagne) ainsi que de Turin et d’Udine (Italie). Le label « Erasmus Success Story », décerné à la formation par l’Union européenne, témoigne de cette attractivité et renforce l’accès aux étudiants européens et extra-européens. Une trentaine d’étudiants est accueillie en première année. Les cours sont dispensés à l’Institut Agro Montpellier mais aussi à Bordeaux Sciences Agro. Selon l’orientation professionnelle de l’étudiant, la seconde année du diplôme a lieu dans une des universités européennes du consortium.

« L’Euromaster bénéficie d’une grande attractivité, non seulement au niveau européen, avec des étudiants venant d’Italie, d’Espagne ou du Portugal, mais aussi avec le recrutement de dossiers américains, africains et asiatiques. » déclare Patrice Lallemand, coordinateur pédagogique du master Vinifera à Montpellier et chargé de la coopération internationale du pôle vigne et vin de l’Institut Agro. « Pour permettre le travail collectif avec un effectif multiculturel, l’enseignement s’appuie sur une pédagogie par projets et un accompagnement personnalisé, avec un entretien individuel chaque année pour les projets des étudiants. » ajoute Patrice Lallemand. Régulièrement de nouveaux projets de collaboration sont mis en place au sein du master. Un exemple récent est le Projet Newclim, en partenariat avec la Suède, l’Allemagne et le Chili sur la question du changement climatique qui impacte également les cultures viticoles.

Le master Vinifera donne accès à des postes à haut niveau de responsabilités dans la gestion de la filière et le commerce viticole. Les atouts scientifiques du diplôme en font également un tremplin pour être conseiller auprès de laboratoires ou accéder au monde de la recherche. « Il est vrai qu’être une école doctorale est aussi une source d’attractivité auprès des étudiants étrangers et offre un débouché supplémentaire aux étudiants Vinifera », conclut Patrice Lallemand. La dernière enquête d’insertion des diplômés Vinifera montre que 96% d’entre eux occupent un emploi de cadre ou poursuivent des études de doctorat dans la filière, et 70% dans leur pays d’origine.

Au total, le pôle vigne vin de l’Institut Agro accueille chaque année, à Dijon et à Montpellier, près de 400 étudiants dans les formations vigne et vin, dont une centaine d’étrangers.

L’enseignement supérieur agricole du secteur viti-vinicole

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Les formations :

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