La fièvre aphteuse
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Généralités sur la maladie
Cette maladie d’origine virale, connue sous le nom de " fièvre aphteuse " (foot and mouth disaease en anglais), est l’une des maladies animales les plus contagieuses. De ce fait, elle peut entraîner des pertes économiques considérables. C’est une maladie de catégorie A de la Loi Santé Animale européenne (règlement (UE) 2016/429) soumise à déclaration obligatoire et dont les mesures de gestion sont déclinées dans un plan d’intervention d’urgence (PISU).
Elle touche tous les mammifères bi-ongulés (bovins, ovins, caprins et porcins) et se caractérise par l’apparition d’aphtes ou vésicules puis d’ulcères sur les muqueuses buccales, nasales et mammaires et sur les onglons (au niveau des bourrelets coronaires des pieds et entre les espaces interdigités).
Ces lésions entraînent une salivation intense et filante (signe caractéristique de la maladie), des troubles de la mastication, des boiteries (pertes d’onglons) et des chutes de production du fait de la fièvre et des difficultés à s’alimenter.
Souvent bénigne chez les animaux adultes, l’évolution de la maladie peut être mortelle chez les plus jeunes. Les animaux guéris constituent un réservoir de cette maladie en devenant porteurs sains du virus. A ce titre, ils représentent un risque potentiel de persistance et de diffusion.
Le temps d’incubation varie entre 2 et 14 jours.
La transmission de la maladie peut s’effectuer :
- par contact direct et indirect entre animaux (toutes les excrétions et sécrétions d’un animal infecté contiennent du virus) ;
- par l’intermédiaire de vecteurs vivants (personnes ou animaux comme les chiens, les chats ou les chevaux) ou inanimés (véhicules, outils agricoles) ;
- par transmission aérienne via des goutelettes de salive.
La prophylaxie sanitaire repose sur les mesures suivantes :
- la protection des zones indemnes par le contrôle et la surveillance des déplacements d’animaux à l’introduction dans ces zones ;
- l’application stricte de mesures de police sanitaire y compris la mise à mort systématique de tous les animaux de l’exploitation en cas de confirmation de l’infection par le virus aphteux.
Des vaccins contre la FA sont disponibles mais il est nécessaire que la souche en cause soit connue. La vaccination préventive est interdite dans l’Union européenne depuis 1991. Néanmoins, une vaccination d’urgence peut être envisagée.
La fièvre aphteuse n’est pas transmissible à l’homme selon l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA).
Mesures à mettre en oeuvre en cas d'apparition d'un foyer de fièvre aphteuse
Dès confirmation par le laboratoire de référence de l’infection par virus aphteux, le préfet de la zone concernée prend un arrêté portant déclaration d’infection et s’appuie sur le plan d’intervention d’urgence qui entre dans le cadre des plans ORSEC "épizooties" :
- mise en place d’une cellule de crise au niveau préfectoral
- l’arrêté préfectoral définit un périmètre d’interdiction qui comprend 2 zones :
- 1 zone de protection (rayon 3 km)
- 1 zone de surveillance (rayon 10 km)
Sur l’exploitation infectée :
- Mise à mort rapidement et destruction des cadavres du troupeau atteint (animaux des espèces sensibles)
- Destruction des produits présents sur l’exploitation
- Décontamination : Nettoyage et désinfection de l’exploitation en plusieurs temps
- Enquête épidémiologique
Dans la zone de surveillance (10 km) :
- Tous les troupeaux sont recensés, séquestrés et isolés
- Les mesures de biosécurité de ces élevages sont renforcées
- Les rassemblements et le transport d’animaux sont interdits ou réglementées selon les espèces
- Désinfection de tous les véhicules à risque (véhicules concernés par le transport d’animaux vivants ou morts, de produits animaux, d’aliments… )
Levée des mesures :
- La zone de protection est libérée au plus tôt 14 jours après la première désinfection de l’exploitation infectée. La zone de protection devient zone de surveillance.
- Les mesures dans la zone de surveillance sont levées 30 jours après la destruction des animaux et la première désinfection.
Voir aussi
Maladies animales
14 janvier 2025Santé / Protection des animaux