Développer l’attractivité des métiers et services du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
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Le ministère chargé de l’agriculture, ses services déconcentrés et ses établissements publics rencontrent de plus en plus de difficultés de recrutement. Quelle est la situation exacte ? Quelles en sont les causes ? Comment développer l’attractivité des métiers et des services du ministère, notamment pour les jeunes générations ? Une mission de conseil a été confiée au CGAAER pour répondre à ces questions.
Rapport de mission de conseil n°23082
Mai 2024
Enjeux
Le marché de l’emploi est devenu très concurrentiel avec de nombreux secteurs en tension et un rapport de force recruteur/recruté qui s’est inversé. Les attentes des jeunes ont évolué, la sécurité de l’emploi n’est plus un argument et, a contrario, pourrait être vue comme une atteinte à leur liberté. Les secteurs agricole et agro-alimentaire, ainsi que leurs métiers, souffrent d’une représentation négative. Enfin, l’image de l’État employeur est écornée par une ambiance de « fonctionnaire bashing ».
Le ministère doit intégrer cette nouvelle donne, sans quoi il s’expose à un risque majeur : celui de ne pas disposer à moyen terme (5 ans) des personnes nécessaires pour assurer ses missions en tant en nombre qu’en compétences.
L’enjeu pour lui est d’attirer, de recruter et de fidéliser
Méthodologie
Pour réaliser l’état des lieux, les missionnés ont procédé au traitement et à l’analyse des données fournies par le service des ressources humaines du ministère chargé de l’agriculture. Ces données ont été enrichies d’éléments qualitatifs recueillis par enquête, et par des entretiens avec de nombreux acteurs du ministère chargé de l’agriculture, d’autres ministères, et du marché de l’emploi.
La mission est allée à la rencontre de jeunes scolarisés dans des établissements d’enseignement relevant du ministère, de stagiaires en formation, et de trentenaires en poste au ministère. Au total, elle s’est entretenue avec 350 personnes.
Résumé
Le manque d’attractivité de certains métiers et services du ministère chargé de l’agriculture n’est pas une question nouvelle, mais la situation s’aggrave ces dernières années avec des difficultés de recrutement, tant par la voie des concours que par la mobilité.
Dans un marché désormais très concurrentiel où la sécurité de l’emploi n’est plus considérée comme un avantage, notamment par les jeunes générations, l’attractivité du ministère peut être accrue par :
- une prise de conscience généralisée de la situation et de ses conséquences ;
- la définition d’une stratégie et la construction d’une fonction recrutement forte et structurée, qui mobilise l’ensemble des services et des agents du ministère pour la mettre en œuvre ;
- l’amélioration de la connaissance du ministère, de ses métiers, des postes proposés et de leurs modalités d’accès par une communication plus offensive, diversifiée et adaptée aux différents publics cibles ;
- l’augmentation de l’efficacité des recrutements de contractuels grâce à une doctrine claire, simple et plus adaptée au marché de l’emploi, en simplifiant les procédures et en donnant une plus grande autonomie à tous les services recruteurs ;
- un recrutement facilité par une évolution des modalités de recrutement par concours, et de formation et de première affectation, ainsi que par une politique d’accueil en détachement ;
- une fidélisation des agents, qui mise sur l’accompagnement, soigne les étapes-clés de la gestion des ressources humaines (arrivées, départs, retours), et traite spécifiquement le cas des agents sur des postes peu attractifs ;
- une prise en compte des attentes fortes des jeunes générations en matière de management et de qualité de vie au travail.
Le ministère possède des atouts qu’il doit exploiter et faire valoir davantage :
- il dispose de son propre système d’enseignement, ce qui facilite l’accès des apprenants formés à ses métiers ;
- il peut s’appuyer sur l’APECITA, structure spécialisée dans l’emploi des cadres, ingénieurs et techniciens en agriculture, agro-alimentaire et environnement, pour la recherche de candidats et la promotion des métiers ;
- il possède un dispositif d’accompagnement structuré et de qualité, et une culture managériale d’attention à l’humain ;
- enfin, il porte des sujets à fort enjeu et des valeurs susceptibles de répondre aux attentes des jeunes générations en quête de sens et d’utilité.