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Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

09 février 2021 Info +

Bourgogne-Franche-Comté, une région à caractère agricole et rural

Avec sa partie montagneuse (massifs du Jura, Vosges et Morvan) et sa situation en amont de trois bassins versants Seine-Normandie, Loire-Bretagne et Rhône-Méditerranée-Corse, la région Bourgogne-Franche-Comté est garante de la préservation de ses ressources naturelles, puisque le premier bassin alimente en eau la ville de Paris.

L’agriculture régionale repose sur 4 grandes productions :

  • la vigne avec 3 milliards d’Euros de chiffre d’affaire, et qui s’étend sur 34 000 hectares à 99% en Appellation d’Origine Protégée (AOP) dans le Jura et les départements de l’ex région Bourgogne ;
  • le lait (majoritairement des bovins de race Montbéliarde) avec près de 760 millions d’Euros de chiffre d’affaire est essentiellement valorisé dans la production de fromages dont un volume important provient du Massif du Jura ;
  • la viande bovine (bovins de race Charolaise) réalise un chiffre d’affaire de 790 millions d’Euros avec des exploitations principalement tournées vers l’activité de naisseur. Elles sont situées majoritairement dans la Saône-et-Loire et dans la Nièvre ;
  • les grandes cultures (blé, orge, maïs) quant à elles réalisent 920 millions d’Euros de chiffre d’affaire et sont principalement concentrées sur les plateaux de la Côte d’or, de l’Yonne, de la Nièvre et de la Haute-Saône.

Une région sous signes de qualité

Au sein de ces différentes productions, la Bourgogne-Franche-Comté compte plusieurs filières de qualité. Parmi celles-ci on trouve les vins AOP « Grands Crus », mondialement reconnus comme le Pommard, l’Aloxe-Corton ou le Gevrey-Chambertin (Côte d’Or), des Pouilly-Fumé (Nièvre), des Château-Chalon, Côtes du Jura ou Arbois (Jura)….

Les AOP fromagères sont également présentes : Comté et Morbier (Jura et Doubs), Mont d’Or (Doubs) dont la particularité est de n’être produit qu’entre le 15 août et le 15 mars, Bleu de Gex (Jura) seul fromage d’appellation à pâte persillée de la région, Époisses (Côte d’Or), Chaource (Yonne)...

La production locale des blés se caractérise par une qualité panifiable très recherchée par les meuniers au-delà même du territoire national. Les céréales (blé, orge et maïs) servent également pour la biscuiterie, la brasserie et l’alimentation animale. La région dispose également de productions locales de niches comme la moutarde ou le cassis.

À l’image de ses filières d’excellence, l’agriculture doit créer dans tous les secteurs plus de valeur ajoutée en développant les productions sous signe de qualité comme la production de viande bovine sous indication géographique protégée (IGP) Charolais de Bourgogne, la production en agriculture biologique (AB)… ainsi que la commercialisation de proximité.

Réduire les intrants, respecter l'environnement

64 Groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE), soit 880 exploitations agricoles ou viticoles, sont engagés dans des systèmes de productions économes en intrants (réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires). Les démarches sont nombreuses et les actions variées en fonction de la situation géographique : dans l’Autunois par exemple, le GIEE travaille sur l'autonomie des élevages avec un ancrage territorial fort et un projet filière dans le but de pérenniser les exploitations dans leur fonctionnement, en valorisant un mode d'exploitation respectueux de l'environnement mais aussi pour participer à une dynamique économique globale sur le territoire.

La région compte également des collectifs agriculteurs engagés dans la réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires que ce soit au sein de groupes 30000 ou de groupes Dephy. Ces collectifs organisent de nombreuses journées d'échanges permettant au grand public et aux professionnels de découvrir des pratiques alternatives comme la gestion de l’enherbement.

Le secteur agricole peut également s’appuyer sur un riche écosystème dédié à la recherche et à l’innovation (Inra, AgroSup, Vitagora, Agronov) couvrant l’ensemble des maillons de la fourche à la fourchette.

Un produit, un lycée agricole, une forêt, un événement, une initiative...

Retrouvez ci-dessous les spécificités de la région avec, au choix :

Le Comté, une AOP très productive !

Premier fromage à recevoir une AOC (Appellation d’origine contrôlée) en 1958, le Comté, fromage à pâte pressée cuite, est aujourd’hui le premier fromage AOP (Appellation d'origine Protégée) en volume de production (61 000 tonnes produites en 2016). Son terroir est le Massif du Jura, une région de moyenne montagne qui s’étend notamment sur les départements du Jura et du Doubs.

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Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

Produit uniquement avec du lait cru de vaches Montbéliarde et Simmental françaises nourries à partir d’herbe et de foin, le Comté est élaboré chaque jour dans près de 150 fromageries artisanales appelées « fruitières », puis affiné au moins 4 mois dans des caves d’affinage. C’est le respect d’un cahier des charges rigoureux qui permet à la filière de préserver la diversité des goûts du Comté issue de la flore des pâturages, du savoir-faire des maîtres fromagers, des caves où il est élevé et de sa durée de maturation qui peut aller jusqu’à 36 mois.

Produit gastronomique, le Comté est incontournable sur un plateau de fromages et entre dans l’élaboration de nombreuses recettes. Le saviez-vous ? Pour produire 1 meule de Comté de 40kg, il faut 400 litres de lait !

La filière peut également s’appuyer sur un réseau d’établissements de formation adaptés pour assurer la pérennité et la transmission de ces savoir-faire artisanaux. L’Enil (École nationale d’industrie laitière) forme en effet les futurs professionnels de cette filière depuis 130 ans !

Les autorités sanitaires rappellent que le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants ; il faut préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé.
La même recommandation vaut pour les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

Vesoul Agrocampus : un établissement dédié aux agroéquipements

Vesoul Agrocampus accueille chaque année plus de 300 apprenants sur son pôle agroéquipement (du CAP à la licence) dans les trois voies de formation (scolaire, apprentissage et formation continue).
L’établissement s’est doté d’installations de qualité et accueille les apprenants sur un hall technique de 3 200 m² divisé en 8 ateliers spécialisés (électricité, moteurs, transmissions, métallerie, hydraulique, matériels d’espaces verts, robotique et diagnostic).

Des conventions de partenariat mises en place avec des constructeurs permettent aux apprenants de participer à des essais au champ de prototypes et à la mise au point de matériels agricoles.
Des journées techniques sont organisées avec des constructeurs et concessionnaires. L’établissement a également développé une offre de prestations qu’il réalise chez les concessionnaires et exploitants situés à proximité de l’EPL (passage de tracteurs au banc de puissance moteur, contrôle de pulvérisateurs, contrôle de climatisations, contrôle d’injecteurs…).

Vesoul Agrocampus travaille actuellement à la mise en place d’un Campus des Métiers et des qualifications et ouvrira en septembre 2019 un Master Agroéquipement à l’international en partenariat avec l’Université de Bologne (Italie) et l’Institut Technique de Tralee (Irlande).

La Nièvre, un département producteur de chêne de qualité

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DRAAF / Bourgogne-France-Comté

La Bourgogne-Franche-Comté est la 1ère région française productrice de chêne. La récolte annuelle de chêne à sciages et à tranchage (production de merrain pour la tonnellerie) est de plus de 660 000 m3 (données 2016 source Agreste) soit près du tiers de la récolte nationale.
Deux départements présentent une ressource en chêne particulièrement remarquable en quantité comme en qualité : la Haute-Saône (155 000 m3/an) et la Nièvre (145 000 m3/an). Cette dernière qui s’étend sur 233 000 hectares présente par ailleurs la particularité de fournir plus des ¾ des merrains produits en région.

Les merrains - planches qui servent à façonner les douelles des fûts - ne peuvent provenir que de la partie la plus qualitative du bois d’œuvre de chêne. Seul le bois de cœur (appelé également « duramen » ou « bois parfait ») des parties de grumes de diamètre suffisant, sans nœud et avec un fil droit, pourront être utilisées pour la tonnellerie. Pour garantir l’étanchéité des fûts, le bois n’est pas scié mais fendu pour être certain de respecter le fil du bois.

Le saviez-vous ? L’essence utilisée influe sur la qualité du vin mis dans les fûts, sur la couleur de sa robe et sur son bouquet.

Au-delà de son activité économique, la forêt nivernaise abrite une faune et une flore variées. De nombreux circuits permettent des randonnées qui peuvent se pratiquer à pied, à vélo ou à cheval.

De la culture... à l’agriculture

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EPL de Montmorot

Il y a une agitation plus qu’à l’habitude au lycée agricole de Montmorot (Jura)... Des cars venant de toute la région déchargent leurs élèves avec des instruments étranges, des cadres photos, des guitares... Ils sont accueillis dans une ambiance « funky » assurée par une fanfare qui déambule. Ce 24 avril 2018, ça bouillonne ! La journée s’annonce ensoleillée : les « Rencontres Culture(s) et territoires » seront festives, conviviales, riches en projets et en ateliers artistiques !

Le réseau d’action culturelle de Bourgogne-Franche-Comté organise annuellement ces rencontres qui permettent aux élèves de l’enseignement agricole ayant vécu un projet artistique dans le cadre des cours d’Éducation Socio-Culturelle, de le présenter à leurs pairs… Le souvenir des éditions précédentes est encore vif et le réseau souhaite que les élèves revivent cette émulation. Grâce au soutien financier de la DRAAF et du Conseil régional, ces rencontres peuvent se dérouler.

Avec 12 établissements présents soit 250 élèves, 15 projets artistiques présentés, 15 artistes pour accompagner les projets et animer la journée autour d’ateliers, ces rencontres ressemblent à un « festival des lycées agricoles ». Cirque, photographie, chant, vidéo, arts plastiques, théâtre et musique… : autant de démonstrations de la diversité des expressions artistiques abordées par les artistes en herbe ! Les rencontres permettent de valoriser les créations des élèves, de partager des expériences de création artistique et de renforcer la cohésion entre les jeunes.

Pour preuve, la vidéo réalisée par l’un des professeurs à visionner ici.

La Bourgogne-Franche-Comté en chiffres (2019)

  • 26 400 exploitations agricoles ;
  • 51 000 actifs permanents en exploitations agricoles ;
  • 2 557 000 hectares de SAU dont 47% de surface toujours en herbe ;
  • 2 600 exploitations en agriculture biologique ou en conversion ;
  • 1,79 million d'hectares de forêt, soit 31% du territoire régional ;
  • 4 630 établissements et 19 200 salariés dans la filière forêt-bois ;
  • 1 065 établissements dans l'industrie agroalimentaire, hors artisanat commercial, dont un quart dans l'industrie laitière ;
  • 17 800 personnes travaillent dans l'industrie agroalimentaire ;
  • 135 produits sous indication géographique, dont 78% pour les vins ;
  • 10 450 élèves et 2 900 apprentis dans l'enseignement agricole.


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