Accompagnement du volet élevage du PACTE de la Nièvre
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Le CGAAER a été chargé d’accompagner le préfet de la Nièvre dans l’accomplissement du volet « élevage » du Pacte de développement territorial de la Nièvre signé par le département, les collectivités territoriales et l’État.
Rapport de mission de conseil et d'expertise n° 19059
Août 2020
Mots-clés : Élevage bovin, engraissement, abattoir
Enjeux
Le CGAAER a été chargé d’accompagner le préfet de la Nièvre dans l’accomplissement du volet « élevage » du PACTE (Pacte de développement territorial) de la Nièvre signé par le département, les collectivités territoriales et l’État.
La caractéristique de zone intermédiaire de la Nièvre impose que la création de valeur résulte, soit de scénarios de rupture, soit d’une construction de valeur rénovée de l’élevage bovin à viande.
La mission apportait son conseil et son expertise pour que se réalisent les objectifs retenus par l’ensemble des acteurs du PACTE Nièvre élevage, notamment la création de valeur en bovins à viande engraissés.
Méthodologie
L’accomplissement de cette mission territoriale s’est réalisée en trois temps.
Un temps bibliographique, complété d’une série d’échanges collectifs avec les acteurs de l’élevage nivernais, qui a permis de définir les orientations du travail, les objectifs à poursuivre et de cadrer la mission.
Un second temps a reposé sur la conduite d’entretiens bilatéraux sur les outils permettant de porter un diagnostic partagé, d’identifier les difficultés à surmonter et de nouer des contacts utiles à leur résolution.
L’achèvement de la mission a abouti à deux séminaires organisés par le préfet avec l’ensemble des organisations professionnelles de l’élevage et les collectivités territoriales. L’un portant sur la création de valeur et le développement des démarches contractuelles, l’autre sur la question des zones intermédiaires et du changement.
Résumé
La mission a vite pris la mesure des difficultés à traiter, qui étaient concentrées sur l’avenir, incertain, des trois outils d’abattage du département et sur le développement d’outils de valorisation. Elle a démontré qu’il était possible de construire de la valeur en élevage sur ces territoires, y compris avec des outils d'abattage de taille modeste, sous réserve de moderniser ces outils, de pousser la transformation des viandes et de développer la contractualisation en élevage.
Cet accompagnement a conduit la mission à formuler des constats et recommandations portant sur quatre éléments de la politique de valorisation de l’élevage qui prennent un relief particulier dans le contexte du Plan France Relance et de son volet agricole :
- s'agissant de valorisation, raisonner strictement l'abattage, seul, sur des outils de petite taille a peu de sens ; le lien contractuel de l'abattage avec la transformation est déterminant ;
- l'abattage et la transformation, sous réserve d'engagements qualitatifs, de bien-être des animaux et de niveaux de valorisation effective des signes de qualité, doivent pouvoir faire l'objet d'une nouvelle politique publique d'accompagnement financier ;
- le renforcement du cahier des charges IGP Charolais de Bourgogne apparaît nécessaire pour lier qualité supérieure et origine, afin de permettre une différenciation réelle ;
- aborder raisonnablement le développement et la valorisation sous forme d’engraissement de gros bovins, tout en consolidant la vocation de département « naisseur » et limitant la décapitalisation du cheptel femelle qui produit les broutards destinés à l’exportation et les animaux destinés à l’engraissement.
La contractualisation dans le secteur des viandes bovines engraissées constitue un élément essentiel de la construction de valeur et de la sécurisation des élevages et des outils. Elle contribue au cercle vertueux de renforcement de la filière, au même titre que sa structuration et sa segmentation.