30 janvier 2023 Info +

Vœux du CGAAER 2023

Bandeau cgaaer

L’année 2023 sera, je l’espère, l’année du renouveau.

D’abord parce que le nouveau CGAAER, issu de la réforme de la haute fonction publique, a été porté sur les fonts baptismaux par un nouveau décret d’organisation le 1er janvier 2023.

La réforme précédente qui avait réuni sous la même bannière Inspection Générale de l’Agriculture, Conseil Général Vétérinaire et Conseil Général du Génie Rural, des Eaux et des Forêts, date de 2006.

17 ans ! Nous étions arrivés à maturité et nous entrons dans une nouvelle période marquée par le défi des transitions.

L’année écoulée nous a permis de finaliser plus de 120 missions de conseil sans compter l’ensemble des missions d’audit, d’inspections, de jurys de concours, de suivi interministériel des DDI qui concourent à la bonne marche de notre administration, ainsi que les missions de représentation.

Le Ministre, qui nous a fait le plaisir et l’honneur d’assister à notre première assemblée générale de l’année le 5 janvier, est revenu sur nos travaux marquants de 2022. Deux d’entre eux lui ont été personnellement présentés, sur le coût du changement climatique pour notre agriculture et sur la revue des missions de nos services déconcentrés et de nos établissements publics.

Il faut y rajouter les missions d’appui qui sont désormais inscrites dans notre nouveau décret d’organisation. Elles se déclenchent souvent dans des situations de crise qui sont le lot quotidien de ce ministère en charge du vivant. Elles nécessitent une grande réactivité, un engagement fort et un grand professionnalisme.

2023 s’annonce tout aussi animé avec un programme de travail roboratif axé sur les politiques structurantes du ministère dont l’intitulé a été enrichi du terme « Souveraineté alimentaire ». Souveraineté alimentaire donc, mais aussi transition agro-écologique, résilience face au changement climatique, sécurité sanitaire, bien-être animal, création de valeur, répartition de cette valeur, innovation, recherche, attractivité de notre appareil de formation, efficacité et efficience de nos politiques publiques et de notre organisation.

Une mention particulière pour le pacte et le projet de loi d’orientation et d’avenir de l’agriculture. Le Ministre a placé ce projet sous le thème de la souveraineté alimentaire. Associer notre alimentation à la souveraineté c’est redonner à nos agriculteurs et à l’ensemble de la chaîne agroalimentaire une importance stratégique. Ce serait folie que de déléguer à d’autres notre alimentation a dit le Président de la République pendant le Covid. La guerre en Ukraine en illustre les conséquences et l’on retrouve aujourd’hui dans les échanges internationaux la notion d’arme alimentaire.

La France, avec son climat tempéré, ses terres agricoles parmi les plus riches de la planète et ses terroirs variés, paraissait naturellement destinée à assurer son autosuffisance alimentaire mais aussi à être durablement exportatrice. C’était le « deal » initial de la construction européenne. À la France l’agriculture, à l’Allemagne l’industrie.

Aujourd’hui notre excédent commercial ne tient qu’à quelques produits et nous nous interrogeons sur la façon de reconquérir des pans entiers de notre alimentation.

Plus inquiétant, le dérèglement climatique produit ses effets beaucoup plus rapidement que cela était envisagé. 2022 aura été l’année la plus chaude jamais enregistrée en France avec une moyenne de 14,5°C et un saut de +0,4°C par rapport au précédent record de 2020. Elle aura aussi été la deuxième année la plus sèche. Le continent européen est celui qui se réchauffe le plus rapidement. Au cours des 30 dernières années, le réchauffement y a été d’environ 0,5 C par décennie, soit deux fois plus que la moyenne mondiale.

Sous la bannière de la souveraineté alimentaire, le renouvellement des générations, la résilience face au changement climatique, l’accès à l’eau et au foncier, le besoin d’innovations pour s’adapter et atténuer les dérèglements s’avèrent une priorité absolue et doivent guider l’ensemble de nos travaux.

Quant au nouveau CGAER, nous avons privilégié la continuité dans notre organisation, ce qui a valu au ministre de nous dire en assemblée générale : « Il faut que tout change pour que rien ne change ». La continuité dans notre organisation est liée à sa robustesse. Les nouveaux textes devraient permettre d’assurer l’indépendance, l’impartialité et naturellement la qualité des travaux.

Le principal changement résidera dans les modalités de recrutement avec la possibilité d’intégrer des membres plus jeunes dans un vivier interministériel plus large. La concurrence sera plus rude entre les diverses inspections et notre conseil général pour attirer de nouveaux talents.

Je vous présente mes vœux de très bonne et heureuse année 2023.

Alain MOULINIER

Vice-président du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux