ligne de conditionnement de compote dans des bocaux en verre
Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

17 mars 2023 Info +

Tout savoir sur les additifs alimentaires

Qu’est-ce qu’un additif ?

Les additifs alimentaires sont des substances ajoutées intentionnellement aux aliments pour exercer certaines fonctions technologiques spécifiques, telles que la coloration ou la conservation des aliments. Ils ont le statut d’ingrédient alimentaire et figurent donc dans la liste des ingrédients.

A titre d’exemple, le citrate de sodium entraîne la solubilisation des protéines du lait pour éviter leur précipitation et certains antioxydants permettent de limiter le rancissement des matières grasses.

Le professionnel a l’obligation d’utiliser, parmi les additifs autorisés, l’additif alimentaire qui est le plus adapté à la fonction recherchée, et qui ne peut pas être satisfaite par d’autres moyens. Il tient compte des caractéristiques de fabrication et de la nature de la denrée alimentaire. Il est tenu de respecter les conditions d’utilisation de l’additif, notamment de ne pas dépasser une valeur seuil ou utiliser davantage d’additif que nécessaire pour atteindre l’effet recherché.

Réglementation applicable aux additifs

Dès 1905, une loi réglemente, en France, les ingrédients utilisés pour jouer une fonction spécifique. En 1910, un arrêté est publié qui répertorie les colorants et les matières végétales colorantes autorisés dans les confiseries et les sucreries. En 1912, un arrêté fixe les règles vis-à-vis des additifs alimentaires utilisés pour la coloration et la conservation des denrées alimentaires et des boissons.

Depuis lors, pour être autorisés, ces ingrédients particuliers doivent être scientifiquement évalués de façon à s’assurer que l’ingrédient est sûr. Dès les années 1960, la réglementation de ce secteur fait l’objet de convergences entre États membres.

Aujourd’hui la réglementation sur les additifs alimentaires est totalement harmonisée dans l’Union européenne. Elle poursuit différents objectifs :

  1. Assurer la sécurité des consommateurs, en évitant qu’ils ne soient exposés à des doses d’additifs alimentaires qui pourraient présenter un risque pour leur santé ;
  2. Assurer l’information du consommateur ;
  3. Éviter les tromperies en interdisant des usages qui pourraient induire le consommateur en erreur sur les qualités substantielles d’un produit (par exemple, une coloration qui ne serait utilisée que dans le but de conférer une apparence de produit frais à un produit décongelé).

La réglementation repose sur le principe d’une liste positive, c’est-à-dire que tout additif qui n’est pas expressément autorisé par la réglementation, c’est-à-dire inscrit sur cette liste, est interdit.

Les États membres de l’Union européenne effectuent des contrôles pour s’assurer du respect de la réglementation.

Étiquetage

La réglementation européenne impose que les additifs alimentaires soient indiqués dans la liste des ingrédients. Ils sont désignés par leur nom ou leur numéro « E » précédé du rôle technologique qu’ils exercent dans cette denrée (par exemple « conservateur : E249 » ou « conservateur : nitrite de potassium »).

Autorisation préalable à la mise sur le marché

Procédure d’autorisation préalable à la mise sur le marché

Pour qu’un additif alimentaire soit utilisable dans l’Union européenne, il doit disposer d’une autorisation, systématiquement fondé sur une évaluation préalable des risques liés à son utilisation. Cette évaluation indépendante est réalisée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).

L’emploi des additifs alimentaires est autorisé par catégories de denrées alimentaires précises. L’autorisation est assortie à des conditions qui doivent être respectées par les opérateurs. Elle précise notamment les usages autorisés (le type de denrées alimentaires dans lesquelles on peut incorporer l’additif alimentaire) ainsi que les doses auxquelles ils peuvent être employés.

Ces conditions d’utilisation sont déterminées à partir de la Dose journalière admissible (DJA). Selon l’Efsa, la DJA représente la quantité d'une substance qu’une personne peut consommer quotidiennement pendant toute la durée d’une vie sans risque pour sa santé. Les DJA sont habituellement exprimées en milligrammes par kilogramme de poids corporel par jour (mg/kg pc/jour). La DJA peut s’appliquer à un additif spécifique ou à un groupe d’additifs ayant des propriétés similaires. Lorsqu’elle réévalue des additifs ayant déjà été autorisés, l’Efsa peut soit confirmer, soit modifier une DJA existante après avoir passé en revue toutes les preuves scientifiques disponibles.

Lorsque les données sont insuffisantes pour définir précisément une DJA, une marge de sécurité peut être calculée afin de déterminer si l'exposition estimée pourrait constituer un problème sanitaire potentiel.

Dans d'autres cas, par exemple pour des substances qui sont déjà présentes dans l'organisme, pour des composants ordinaires du régime alimentaire ou des composants pour lesquels les études animales n'ont pas révélé d’effet indésirable, il n’est pas nécessaire de fixer une DJA. On parle de DJA non spécifiée. Près d’un tiers des additifs alimentaires autorisés ont une DJA non spécifiée, comme l’acide acétique (contenu dans le vinaigre), l’acide ascorbique, les lécithines, la gomme arabique et les mono et diglycérides d’acides gras. Les professionnels doivent alors utiliser la quantité strictement nécessaire pour obtenir l’effet technologique recherché.

Les conditions d’autorisation des additifs alimentaires sont revues en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques expertisées par les Agences d’évaluation (Anses/EFSA), des données de consommation et d’utilisation.

Le fabricant ou l’utilisateur d’un additif alimentaire est tenu de transmettre immédiatement à la Commission toute nouvelle information scientifique ou technique susceptible d’influer sur l’évaluation de la sécurité de cet additif.

Liste des additifs autorisés

Environ 320 additifs alimentaires sont aujourd’hui autorisés dans les denrées alimentaires en Europe. La liste des additifs autorisés figure à l’annexe II du règlement 1333/2008.