
À la tête de l’entreprise située à Monteux dans le Vaucluse, Perrine Soulager incarne la quatrième génération d’une famille d’industriels représentative de l’économie locale.
L’activité de la conserverie est rythmée par le cycle de production des tomates : « pendant la campagne saisonnière, qui se tient de mi-juillet à fin septembre, nous réalisons la première transformation. La tomate fraîche arrive entière depuis le champ, elle est pelée et concassée ou concentrée puis est conservée en fûts aseptiques, ou directement conditionnée en bocal ou conserve. Le restant de l’année, nous nous occupons de la deuxième transformation : fabrication de sauces, légumes cuisinés et ketchups. Nos produits sont vendus en grande distribution et utilisés par la restauration. »
Pour assurer une production de qualité en quantités suffisantes, l’entreprise s’appuie sur trois organisations de producteurs implantées dans le Vaucluse, le Gard et la Drôme. Cette répartition garantit un approvisionnement homogène pendant la campagne saisonnière puisque les périodes de récolte s’échelonnent d’un territoire à l’autre.
« Il faut savoir qu’en France, on transforme 150 000 tonnes de tomates par an, là où l’Italie en transforme 6 millions : le rapport de force nous est défavorable. Nous produisons seulement 10 à 12% de notre consommation de tomates en conserves alors qu’aujourd’hui, il y a de la part des distributeurs et des consommateurs un véritable souci de l’origine. Il faut redynamiser cette filière et inciter les producteurs à s’installer et à cultiver de la tomate. »
La structuration des filières contribue pleinement à répondre à l’objectif de souveraineté alimentaire de notre pays. Grâce à France Relance, la conserverie Louis Martin production peut investir dans une nouvelle ligne de traitement de la tomate, un pasteurisateur qui optimise la qualité des produits et une chaudière à économie d’énergie.
L’augmentation des capacités de production va permettre d’accroître les volumes contractés auprès des producteurs d’environ 10 à 15% cette année, soit l’équivalent de 4 000 tonnes de tomates.
« On croise les doigts pour que le temps soit favorable à la culture des tomates », précise prudemment Perrine Soulager.
Plan de structuration des filières agricoles et alimentaires
Doté de 50 M€, le plan de structuration de filières accompagne des projets structurants qui s’inscrivent dans une démarche collective mobilisant différents maillons d’une ou de plusieurs filières et impliquant des entreprises.
Leur impact doit être mesurable en termes de création de valeur ajoutée pour l’ensemble des acteurs, de réponse aux attentes du marché, de reproductibilité ou de bénéfice attendu pour la filière.
La création de nouvelles filières, notamment agroécologiques, est une priorité pour permettre aux agriculteurs de diversifier leur production et leurs débouchés.
Pour en bénéficier : appel à projets structuration des filières agricoles et agroalimentaires