Mission d'étude sur la démographie vétérinaire et d'expertise sur l'opportunité et la faisabilité de la création d'une sixième école vétérinaire
Partager la page
Le CGAAER a été chargé d'une mission d’étude sur la démographie vétérinaire ainsi que sur l’opportunité et la faisabilité d’ouvrir une nouvelle école vétérinaire en France.
Rapport de mission de conseil n°23045
Avril 2024
Enjeux
Actuellement, en France, 840 étudiants débutent des études de médecine vétérinaire. Dans le même temps près de 900 partent à l’étranger pour suivre des études similaires pour diverses raisons. Or, le besoin de vétérinaires praticiens est estimé à 1 200-1 400 par an, besoin qui sera ainsi largement couvert à l’horizon 2030. Dans ce contexte, une mission d’expertise et de conseil a été confiée au CGAAER afin d’étudier les évolutions de la démographie vétérinaire et d’étudier les projets de création de nouvelles écoles vétérinaires publiques ou privées en France.
Méthodologie
La mission s’est déroulée de mars 2023 à avril 2024 et a permis de faire une étude de la démographie vétérinaire et une analyse prospective à 10 ans des besoins en vétérinaires. Elle a procédé à des auditions et réalisé des enquêtes auprès des vétérinaires et des étudiants vétérinaires afin d’étudier la faisabilité et l’opportunité d’ouvrir une sixième école vétérinaire.
Résumé
Les analyses effectuées dans ce rapport montrent que le nombre d’étudiants vétérinaires formés dans les écoles vétérinaires en France a progressé de 75 % depuis 2017. La trajectoire devrait se stabiliser à un effectif de 920 diplômés par an à horizon de 2030.
Un phénomène déjà ancien de recours aux formations vétérinaires proposées dans l’Union européenne s’avère en forte accélération depuis quelques années. Les causes de ce phénomène ont été analysées et mesurées grâce à une enquête auprès des étudiants, actuellement répartis dans une trentaine d’établissements européens hors de France.
Ces analyses conduisent à estimer le flux annuel à 1700 - 1800 vétérinaires prêts à exercer en France à horizon 2030 et au-delà, alors que l’analyse prospective des besoins en vétérinaires praticiens se stabilise entre 1200 et 1400 par an.
Cette analyse démographique, projetée comme excédentaire dans le domaine de l’exercice de la médecine et la chirurgie au niveau quantitatif à court et moyen termes, conduit à examiner les projets annoncés de création d’écoles sous d’autres angles. Parmi ces projets celui d’une sixième école vétérinaire à Limoges, porté par la Région Nouvelle-Aquitaine, a été examiné. Ses atouts, notamment un appui politique régional marqué et les efforts d’attractivité du territoire ont été mesurés ainsi que les faiblesses actuelles du projet, en termes de portage institutionnel et de modèle économique.
D’autres projets, tels que celui de l’École d’ingénieurs de Purpan, en Pays basque, et celui de Metz, en Grand Est, ont également été examinés et analysés quant à leurs conditions de réussite.
La mission recommande de continuer à réaliser un suivi démographique de la profession vétérinaire avec des analyses prospectives régulièrement actualisées. Au niveau des écoles vétérinaires, la mission encourage la poursuite du soutien public au plan de renforcement des écoles nationales vétérinaires à horizon 2030 et conseille l’étude d’une ouverture de la formation vers d’autres débouchés que l’exercice de la médecine et la chirurgie des animaux. Dans un cadre de souverainetés européenne et nationale, elle recommande l’étude de la faisabilité et de l’opportunité d’un plan d’aide des étudiants français effectuant leurs études dans l’Union européenne par des bourses sur critères sociaux.
Pour ce qui est de la création d’une sixième école publique ou privée, la mission renvoie à des choix purement politiques, tout en soulignant la difficulté de limiter les départs à l’étranger d’étudiants français.