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Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

11 juin 2021 Info +

Les semences, clé d’une agriculture plus résiliente et durable

La transition agroécologique passe par le changement d’un certain nombre de pratiques culturales. Elle peut aussi utilement s‘appuyer sur la sélection et la création de variétés de plantes plus résistantes au stress hydrique ou aux bio-agresseurs (insectes prédateurs, champignons, virus…). Les défis à relever sont nombreux.

Changement climatique

Au-delà de la hausse globale des températures, les agriculteurs vont devoir faire face à des aléas climatiques dont la fréquence et l’intensité augmentent. Les variétés, semences et plants peuvent contribuer à accroître la résilience des productions agricoles dans ce contexte de changement climatique et face aux nouveaux ravageurs et maladies apparus à la faveur d’échanges mondiaux toujours plus intenses.

La conduite des cultures végétales est amenée à évoluer sur le territoire. Pour les espèces annuelles, les cycles de culture seront décalés dans l’année (exemple : des semis précoces pour les espèces de printemps afin d'échapper aux épisodes de sécheresse estivale).

La zone de culture traditionnelle de certaines espèces pourrait migrer vers le Nord, ou vers des zones d’altitude plus élevée. Le calendrier des récoltes pourrait aussi être modifié. Les semences et plants de demain devront également mieux répondre à des implantations en situation défavorable (température, humidité, sécheresse…).

Préservation de l'environnement

La préservation de la biodiversité est un enjeu pour tous. Les variétés, semences et plants, ont un rôle majeur à jouer pour préserver cette biodiversité. La France est engagée dans la protection de la biodiversité, en signant notamment la Convention pour la diversité biologique et le Traité international sur les ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture. La préservation de celle-ci repose sur une large diversité d’acteurs reconnus pour leur mission d’intérêt collectif et sur la mise à disposition du plus grand nombre de ces ressources.

L’avenir des productions végétales passe aussi par la sauvegarde des insectes (pollinisateurs, auxiliaires…), soutenue par des modes de culture respectueux de l’environnement. Ce rétablissement de régulations biologiques est l’une des conditions de la réussite de la transition agroécologique. La diversification des cultures est un facteur clé auquel peuvent notablement contribuer les variétés, semences et plants, par le développement de semences ou plants de qualité sur de nouvelles espèces, cultures mineures pourtant essentielles au maintien de l’entomofaune ou à la réalisation de services écosystémiques (pièges à nitrates, réduction de populations de pathogènes…).

La création de nouvelles variétés moins dépendantes des produits phytosanitaires, d’engrais ou d’eau doit concourir à la réduction de l’usage des intrants, notamment des produits phytosanitaires, enjeu environnemental et sanitaire.

Une alimentation saine et sûre

Les productions agricoles doivent contribuer à une alimentation suffisante, saine, sûre et durable, en renforçant la souveraineté alimentaire de notre pays. Les filières alimentaires françaises sont reconnues pour leur qualité et reposent en grande partie sur la production végétale nationale. Que les produits végétaux soient transformés avant emploi (comme le blé panifiable) ou non (comme les fruits et légumes frais), la qualité des variétés, semences et plants est essentielle pour maintenir et développer des filières de qualité, tant en circuits longs que courts.

Porté par une attente sociétale et des engagements gouvernementaux forts, l’essor de l’agriculture biologique doit pouvoir compter sur des variétés, semences et plants de qualité adaptés à ce label.

Enfin, les nouvelles habitudes alimentaires appellent des cultures végétales de plus en plus diversifiées, dont le développement ne pourra se faire que par l’intermédiaire de ressources végétales adaptées.