Les biotechnologies marines durables
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Une mission interministérielle a été chargée d'examiner les modalités de déploiement en France d’une filière consacrée aux biotechnologies marines durables, un secteur encore émergent mais soutenu au niveau européen.
Rapport de mission de conseil n° 21090
Juin 2022
Enjeux :
Les biotechnologies marines font aujourd’hui partie de notre quotidien et comportent des applications dans un grand nombre de domaines : l’alimentation humaine et animale, la santé, les cosmétiques, l’agronomie, le bio-contrôle et peut être demain l’énergie.
Un écosystème mobilisé sur ces sujets émerge. S'il associe des organismes scientifiques et de recherche, des pôles de compétitivité, ainsi qu’un tissu industriel diversifié allant de start-up à des grands groupes industriels rayonnant à l’international, cet écosystème n’est pas encore totalement identifié ni structuré.
Une mission interministérielle (IGEDD, CGAAER, IGAM) a été chargée d'établir une cartographie des biotechnologies marines durables, d’identifier les difficultés rencontrées par les acteurs et de proposer des orientations à horizon 2030, en se fondant sur la vision des entreprises et des territoires, dont les territoires ultra-marins.
Méthodologie :
La mission interministérielle était composée de Raynald Vallée de l'IGEDD, de Denis Mehnert de l'IGAM et de Vincent Steinmetz du CGAAER.
Après un travail préalable pour recenser les marchés, acteurs, territoires et dispositifs réglementaires concernés, la mission a rencontré près d'une centaine d'interlocuteurs ministériels ou de collectivités territoriales, d'acteurs socio-économiques et de la recherche, du transfert et de l’innovation, des pôles de compétitivité, des syndicats professionnels et des réseaux techniques.
Elle a également échangé avec deux missions interministérielles concomitantes qui portaient sur l’algoculture et la filière piscicole en France.
Résumé :
La mission a formulé dix recommandations en vue d’améliorer la lisibilité de la filière, sa durabilité, ses dimensions formation-recherche-innovation et son accompagnement.
La connaissance exhaustive de la filière et sa cartographie restent complexes à appréhender, notamment en raison de la grande variété des acteurs et de l’absence, aux niveaux national et européen, d’une codification appropriée de ces activités.
La mission propose des orientations pour contribuer au développement d’une filière mieux identifiée et reconnue. Le premier enjeu concerne sa structuration, étape clé pour lui donner de la visibilité et une capacité d’action et de représentation transversale. Le second enjeu réside dans la création d’un outil dédié de démonstrateur préindustriel sur le modèle de ce qui existe à Toulouse (Toulouse White Biotechnology-TWB) pour les biotechnologies blanches. Sur cette recommandation, une analyse complémentaire serait nécessaire pour approfondir le choix d’un scénario opérationnel.
D’autres recommandations visent à répondre à des besoins identifiés pour accompagner des entreprises, par exemple en matière de formation des cadres ou de sécurisation des approvisionnements en ressource locale de macro-algues.
Enfin, la situation spécifique des territoires ultramarins fait l’objet de développements propres au regard de leur potentiel et des contraintes liées à leur éloignement de la métropole et à leur dispersion géographique.