Le PNA a un an : retour sur le Comité national d'orientation stratégique (CNOS)
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A l’occasion des un an du Programme national pour l’alimentation (PNA), l’ensemble des partenaires de ce programme, qu’ils soient publics, privés ou associatifs, étaient réunis au ministère de l’agriculture et de l’alimentation pour faire le bilan de cette première année et proposer des orientations stratégiques pour la suite. Retour sur ce Comité national d’orientation stratégique.
Le PNA : un programme interministériel
Axe 1 : Faciliter l’accès de tous à une alimentation de qualité
Une importance particulière est accordée aux conditions d’une bonne alimentation des publics les plus vulnérables : enfants et adolescents, séniors, personnes hospitalisées, bénéficiaires de l’aide alimentaire, personnes détenues.
De nombreuses actions sont ainsi conduites avec le secteur de la restauration collective pour améliorer la qualité gustative, nutritionnelle et de service des repas : règles nutritionnelles, chartes, mise à disposition d’outils pour les professionnels comme les guides d’accueil des scolaires.
Zoom sur quelques actions : - Favoriser la consommation de fruits et légumes par les enfants : « Un fruit pour la récré » L’opération « un fruit pour la récré », qui permet de distribuer régulièrement des fruits aux enfants et adolescents, a pour but de faciliter l’apprentissage de bonnes habitudes alimentaires à l’école. 350 000 enfants en ont bénéficié en 2009 – 2010, près de 500 000 en 2010-2011. Cette opération est emblématique à plusieurs titres : éducation nutritionnelle dans un cadre scolaire, partenariat public – privé notamment par l’implication des fournisseurs... La volonté publique de réussite de l’opération a conduit à de nombreux assouplissements des procédures pour faciliter la mise en œuvre de l’opération, ce qui a abouti à un quasi-doublement, chaque année, du nombre d’enfants bénéficiaires.
- Éduquer les enfants au goût : les « classes du goût » La croissance du taux de jeunes en surpoids, l’évolution des pratiques alimentaires et l’impact limité d’une éducation purement nutritionnelle pour modifier les comportements alimentaires militent pour une réponse interministérielle entre le ministère de l’alimentation et celui de l’éducation nationale, avec la mise en place de « classes du goût », grâce à un partenariat public-privé. Lancé dans 6 régions pilotes, le dispositif concerne actuellement 90 classes, chiffre qui devrait doubler l’année prochaine.
- Éduquer et réinsérer avec l’alimentation L’aide alimentaire peut être un outil d’insertion en allant vers les personnes lors de la mise à disposition des denrées et en ne se limitant pas à une simple distribution : écouter, échanger, proposer, donner envie, se faire plaisir, rendre acteur, valoriser, organiser … Le programme alimentation et insertion met à disposition des outils « d’entrée en matière » :450 000 calendriers/an réalisés à partir des recettes des usagers de l’aide alimentaires destinés à ces usagers, 28 000 affiches destinées aux lieux de distribution, actions entreprises avec les usagers : ateliers cuisine, jardin, repas, balades …..
Axe 2 : Améliorer l’offre alimentaire
L’ensemble des acteurs du secteur alimentaire (producteurs, transformateurs, restauration collective, distributeurs) est mobilisé pour améliorer la qualité de l’offre alimentaire produite et distribuée en France.
Pour chaque type de production ou d’aliment, l’objectif est de renforcer les conditions de sécurité et de production des aliments dans des conditions durables et d’améliorer le goût ou la composition nutritionnelle des produits.
Exemples d’actions menées pour améliorer l’offre alimentaire dans le cadre du PNA :
- améliorer la sécurité sanitaire des produits : les guides de bonnes pratiques d’hygiène (GBPH) Les GBPH sont conçus par et pour les professionnels, sur une base volontaire, pour les aider à répondre pondre aux obligations réglementaires relatives à la maîtrise de l’hygiène des aliments.
- Soumis à l’ANSES pour avis et validés par les pouvoirs publics, ils fournissent la garantie d’un dispositif de maîtrise des dangers pertinent et efficace.
- Ces guides sont particulièrement utiles aux PME en développant des éléments de maîtrise de l’hygiène concrets et adaptés à la structure de leur entreprise.
- Leur rédaction doit donc être fortement encouragée, afin de servir de référence aux professionnel et de permettre un approche harmonisée des pratiques au sein des entreprises. Résultat : ce sont au total 44 guides qui sont actuellement publiés et à disposition des professionnels, 70 sont en cours de validation. Ils sont accessibles sur agriculture.gouv.fr
- améliorer la qualité de l’alimentation en restauration collective : Voir notre dossier spécial « Bien manger à la cantine » sur les nouvelles règles nutritionnelles, modifications du code des marchés publics pour favoriser les produits de proximité, mise en place d’une formation spécifique pour la restauration collective.
- afficher les impacts environnementaux sur les produits alimentairesDepuis le 1er juillet 2011, les entreprises testent l’affichage environnemental auprès de leurs clients. Plusieurs centaines de produits sont désormais accompagnés d’un affichage détaillant leurs impacts écologiques sur le climat, l’eau, l’air ou la biodiversité. Ce programme poursuit deux objectifs : permettre aux consommateurs d’intégrer le critère environnemental dans leurs choix d’achat et donner l’opportunité aux entreprises de valoriser l’amélioration des caractéristiques environnementales liées à leur produit.
Deux exemples d’entreprises agroalimentaires parmi les 70 du secteur déjà lancées dans l’expérimentation : * Le groupe Aqualande – Truite fumée Landvika Les indicateurs environnementaux retenus : le réchauffement climatique, l’impact sur l’eau et la biodiversité (protection des ressources naturelles). Affichage retenu : une étiquette sur le produit* Biocoop (Petits flocons d’avoine, flakes blé complet, boissons et dessert Sojade …) Les indicateurs environnementaux retenus :changement climatique, impact sur l’eau et émission de gaz à effet de serre. Affichage retenu :sur le lieu de vente sous la forme de stop-rayons installés en magasin.
Axe 3 : Améliorer les connaissances et l’information sur l’alimentation
Dans un contexte d’urbanisation et de mondialisation, les évolutions des comportements alimentaires et les interrogations de nos concitoyens sur l’origine et la composition des produits alimentaires, rendent nécessaire une plus grande transparence sur les modes de production et une meilleure communication sur les bénéfices du modèle alimentaire traditionnel français. Quelques actions :
- création et animation du site de référence du gouvernement sur l’alimentation, alimentation.gouv.fr
- accueil des classes chez les professionnels de l’agriculture ou de l’alimentation Deux guides gratuits, téléchargeables en ligne, permettent aux professionnels des fruits et légumes et de la pêche d’accueillir plus facilement des scolaires.
Axe 4 : Promouvoir notre patrimoine alimentaire et culinaire
L’enjeu est de valoriser le patrimoine alimentaire et culinaire français, dont la richesse et les atouts économiques restent encore largement sous-exploités. Renforcer l’attractivité touristique liée aux produits, aux recettes et terroirs, et favoriser le rayonnement et l’exportation des produits et savoir-faire français : l’objectif est de promouvoir la transmission et le partage de ce patrimoine. Les actions de cet axe sont les mesures de sauvegarde sur lesquelles l’Etat s’est engagé lors de l’inscription du « repas gastronomique des Français » au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO.
Quelques actions :- promouvoir les restaurateurs engagés dans des démarches de qualité : le titre « maître restaurateur » Une démarche qui rassemble à l’heure actuelle plus de 2 000 restaurateurs. Découvrez la démarche, présentée par le président de l’association Maîtres restaurateurs.
- réalisation d’un inventaire des aliments et recettes de chaque région : Les élèves de 18 établissements de l’enseignement agricole vont se mobiliser pour étudier les produits inscrits au patrimoine alimentaire et culinaire de leur région et consolider l’inventaire réalisé par le Conseil national des arts culinaires.
- relancer les sites remarquables du goût L’alimentation peut être un moteur puissant pour le tourisme local. Dans le cadre du PNA, il a été décidé de donner un second souffle à une initiative déjà existante : la promotion des sites remarquables du goût.
- promouvoir la recherche et l’innovationL’amélioration de la qualité de l’offre alimentaire passe également par la recherche et l’innovation, également facteur de compétitivité majeur. Le PNA vise à accroître la coordination des acteurs de la recherche publique et privée.