26 avril 2017 Info +

Kenya

Ce qu'il faut retenir

  • Le Kenya est une puissance économique régionale et un pays à revenu intermédiaire tranche inférieure (PRITI). C’est également un pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique).
  • Le secteur agricole est un pilier de l’économie kenyane contribuant pour 24% au PIB et occupant près de 70% de la population active.
  • Le pays dispose de filières agricoles et d’un secteur agro-industriel et agroalimentaire développés (lait, thé, floriculture, sucre, etc).
  • Le secteur est le principal contributeur aux exportations du pays (56%) avec trois produits majeurs : le thé, les produits horticoles et le café.

Production agricole

L'agriculture au Kenya

Sur une superficie totale du pays de 580370 km2, les terres agricoles occupent 47% du territoire. Les superficies cultivées représentent 5,7Mha, soit 9,8% du territoire. 80% des surfaces agricoles sont en zones arides ou semi-arides, et seuls 17% ont un potentiel agricole moyen. L’agriculture kenyane est essentiellement pluviale et reste très vulnérable aux aléas climatiques. Le Kenya a connu par le passé de graves crises alimentaires, la dernière ayant eu lieu en 2011. Le pays comprend plusieurs zones agro- cologiques aux conditions et potentiels très contrastés allant de la partie orientale, désertique avec un élevage nomade à la partie occidentale, zone de hauts plateaux, bénéficiant d’une forte pluviométrie et d’un climat frais et permettant une grande variété de cultures et productions (céréales, tubercules, fruits, horticulture, fleurs, élevage laitier mais aussi plantations, notamment de thé et de café). Le secteur agricole et agroalimentaire est le premier secteur d’emploi au Kenya. Il fournit plus de 70% de l’emploi en zone rurale qui concentre 75% de la population. Il est également le principal secteur d’emploi formel (17,4%) devant le secteur manufacturier et le commerce.

Les principales productions sont :

  • céréales (2,6Mha), essentiellement du maïs (3,5Mt produites sur 2,1Mha), mais aussi du blé, du sorgho, du mil et du riz,
  • légumineuses : 1,9Mha et 3,9Mt,
  • tubercules : 240000ha et 3,2Mt (pomme de terre, manioc, patate douce),
  • fruits et légumes, dont 52000ha de banane et 47600ha de mangues,
  • cultures industrielles sur 273 000 ha : canne à sucre (211000ha), sisal, coton,
  • thé (203000ha) et café (110000ha),
  • fleurs (en majorité sous serre) (115 000 t exportées en 2014).

Les principales importations agricoles du Kenya sont : le blé (1,2Mt), le riz (459 000 t), l’huile (622 000 t) et le sucre (229000t). Les intrants sont majoritairement importés à des prix élevés et sont subventionnés par l’État (engrais). Les pertes postrécolte sont importantes - jusqu’à 30% sur certaines denrées - du fait d’infrastructures de stockage insuffisantes.

L’élevage au Kenya

L'élevage joue un rôle majeur tant dans la sécurité alimentaire que dans l'économie du Kenya (10% du PIB). Il constitue le principal moyen d'existence des populations vivant dans les zones arides et semi-arides concentrant près de 60% des animaux. Les effectifs d’animaux sont de : 17,8M de bovins (dont 4,3millions de vaches), 1,9M d’ânes, 2,9M de chameaux et 43M de chèvres et moutons. Le secteur laitier kenyan est très développé. La filière laitière est organisée autour d’une trentaine d’entreprises laitières. 80% de la production de lait est assurée par des petits producteurs. Le secteur fait vivre près de 1,8M de personnes (producteurs, transporteurs, vendeurs, transformateurs, services d’appui, vente). La production commercialisée est de 541ML en 2014.

Les industries agroalimentaires

Le secteur agroalimentaire est assez développé et produit une large gamme de produits (farines, jus de fruit et conserves, sucre, produits laitiers, huiles comestibles, bières, etc) pour répondre à une demande croissante de produits transformés tant pour le marché national (en lien avec l’augmentation des revenus, la croissance de la classe moyenne et le développement de la grande distribution) que pour l’export. Il contribue à hauteur de 3,2 % au PIB, 2,4 % à l’emploi formel et 8,5 % aux exportations.

La pêche

Le Kenya dispose de nombreux lacs (Victoria, Turkana, Naivasha, Baringo), fleuves et barrages ainsi que 640 km de côtes sur l’océan Indien. Les productions de la pêche et de l'aquaculture se sont élevées en 2014 à 168000t. La pêche de capture a représenté un total de 144000t, dont 135000t de pêche continentale et 9000t de pêche marine. L'aquaculture a permis la production de 24000 t (contre 1000t en 2006), essentiellement constituée de tilapias.

Politique agricole

En 2008, le Gouvernement a lancé un plan de croissance durable, Vision 2030, destiné à permettre au Kenya de rejoindre les économies à revenus intermédiaires. L’agriculture était identifiée comme un secteur clé en vue d’atteindre une croissance de 10% par an. Dans ce cadre, une stratégie de développement du secteur agricole (2010-2020) a été élaborée avec l’objectif de faire évoluer l’agriculture de subsistance vers une agriculture moderne, innovante, plus commerciale et compétitive au travers d’une augmentation de la productivité, de la promotion de l’investissement et d’un encouragement à la participation du secteur privé dans les entreprises agricoles et agro-alimentaires. Un grand changement est intervenu dans le secteur avec la mise en oeuvre en 2013 de la décentralisation administrative et la création de 47 comtés dirigés par un gouverneur et une assemblée élus. Cette réforme majeure a conduit à transférer aux comtés la responsabilité de la mise en oeuvre des services et fonctions d’appui et d’encadrement des producteurs et des programmes et projets de développement. Le gouvernement central conserve l’élaboration et le suivi des politiques, la fixation des normes. Une revue des documents de politique agricole et des politiques sectorielles est en cours pour les mettre en cohérence avec cette politique de décentralisation.

Échanges commerciaux

Les importations du Kenya (tous pays confondus) ont progressé de 44% en 2014 et ont atteint 17Md€. Les fournitures industrielles et les produits pétroliers ont représenté la plus grande part de ces importations. Les exportations ont également augmenté de 19% passant à 4,9Md€. Les échanges entre la France et le Kenya sont encore modestes: 280M€ en 2015 dont 187M€ d’exportations françaises : la France est le 102e fournisseur et le 98e client du Kenya. Le pays représente cependant notre principal partenaire de la zone. Les exportations agroalimentaires du Kenya se sont élevées en 2015 à 2,7Md€ (2,3 Md€ en 2014, hausse de +17,4%). Les importations agroalimentaires ont représenté 1,6 Md€ (1,5 Md€ en 2014, augmentation de +6,7%). Le Kenya exporte majoritairement du thé, du café, des fleurs coupées et des légumes. Les importations sont constituées surtout de céréales (blé et riz), d’huile (huile de palme) et de sucre.

Échanges agroalimentaires avec la France

En 2015, la France occupait le 42e rang en produits agricoles, sylvicoles et de la pêche et le 63e rang en produits de l’industrie agroalimentaire parmi les fournisseurs du Kenya. Le total des exportations agroalimentaires françaises à destination du Kenya s'est élevé en 2015 à 23,7M€ (en baisse de -3% par rapport à 2014). Le premier poste est constitué par les exportations de conserves et épicerie sèche (12M€, en baisse de -12% par rapport à 2014), suivi par les exportations de vins et spiritueux (3,6M€, en hausse de +15%). Le total des importations agroalimentaires en provenance du Kenya s'est élevé en 2015 à 90,6M€ (en hausse de +28% par rapport à 2014). Le premier poste est constitué par les produits de conserve et d'épicerie sèche (pour une valeur de 28,2 millions d'euros, en augmentation de +26% ; il s'agit essentiellement de conserves de légumes), suivi par les importations de légumes (pour une valeur de 21,8M€, en hausse de +22%) et de fruits (pour une valeur de 20M€).

Accords internationaux

Le Kenya est membre du marché commun d'Afrique orientale et australe (COMESA), espace économique régional regroupant 20 pays. Il est membre fondateur de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), espace économique régional regroupant cinq pays (Burundi, Kenya, Rwanda, Ouganda, Tanzanie). Ce pays abrite également le siège de l'UA-BIRA (Bureau Inter-africain des Ressources Animales de l'Union Africaine) qui a son siège à Nairobi et fait de lui une porte d'entrée privilégiée pour le continent en termes de stratégies sanitaires et politiques de productions animales pour les bailleurs (UE, BM...).

Le Kenya est membre de l'OMC depuis 1995. Le Kenya, ainsi que les autres États de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), ont conclu un accord de partenariat économique intérimaire avec l'Union européenne en 2007. Les réflexions pour l’élaboration d’un nouvel accord ont débuté en 2010 dans l’objectif de s’engager dans un Accord de Partenariat Economique (APE) régional complet et d’être conforme aux règles de l’OMC. Les négociations ont abouti le 16 octobre 2014 avec la conclusion d’un APE global et de dimension régionale entre l’UE et les pays de la Communauté d’Afrique de l’Est.

Cet accord porte sur le commerce des biens et la coopération au développement et prévoit pour les pays de la CAE une libéralisation à hauteur de 82,6% des importations (en valeur) en provenance de l’UE, sur 25 ans. Il contient aussi un chapitre sur la pêche dans le but de renforcer la coopération dans le domaine de l’exploitation durable des ressources halieutiques. Il prévoit également de poursuivre les négociations dans les domaines des services et des règles relatives au commerce. L’échéance pour la signature et la ratification par la CAE et l’Union européenne de l’APE est fixé à octobre 2016. Passé ce délai, le Kenya risque de perdre ses préférences commerciales en l’absence de ratification.

Relations bilatérales

Les relations bilatérales s’inscrivent dans le cadre de la déclaration pour un partenariat renforcé France-Kenya signée en 2011 par les deux gouvernements et de la feuille de route relative à sa mise en oeuvre. Elle prévoit notamment un partenariat renforcé en matière de changement climatique, d’environnement et d’énergie, en matière d’éducation et coopération scientifique et un partenariat économique, commercial et en matière de développement.

Recherche

Le Centre international de recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Institut français de recherche en Afrique (IFRA) sont implantés au Kenya. Leur activité s’inscrit dans le cadre d’une convention cadre signée avec le Ministère kenyan de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la technologie (MOHEST).

ADEPTA

L'ADEPTA (Association pour le Développement des Échanges Internationaux des Produits et Techniques Agroalimentaires) a organisé en 2013 un voyage d'étude en France pour une délégation kenyane. Cette visite visait à mieux comprendre l’expérience française de développement des filières fruits et légumes et céréales. L'ADEPTA a organisé en décembre 2014 et en septembre 2015 deux missions d’entreprises françaises du secteur du lait vers le Kenya.

Relations entre le MAAF et le ministère kenyan de l'agriculture

Afin de développer et renforcer les relations bilatérales entre les deux ministères, un poste de conseiller pour les affaires agricoles a été ouvert début 2016 au sein du service économique régional de l’Ambassade de France au Kenya.

Sources : Banque mondiale – PNUD – Business France - Ministère de l'agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt – FAO – Service économique régional