Encre du châtaignier
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Devant l’augmentation des dépérissements du châtaignier en Ile-de-France, les forestiers de la forêt privée et publique s’associent avec le DSF et INRAE pour évaluer l’ampleur du problème.
La dégradation rapide de l’état sanitaire des peuplements de châtaignier en Ile-de-France, observée à grande échelle depuis 2016 par les correspondants-observateurs du DSF et les techniciens de l’ONF, interroge forestiers et décideurs.
Afin de mieux caractériser l’ampleur du phénomène, un projet de cartographie de l’état sanitaire des châtaigneraies a été réalisé à partir de l’analyse d’images satellitaires (télédétection).
L’analyse a porté sur 8 019 ha de peuplements de châtaigniers purs selon la carte forestière de l’IGN. Compte-tenu de la généralisation de la problématique à partir de 2016-2017, on peut considérer que la dégradation est rapide et étendue :
En seulement 4 ans, un tiers des surfaces des châtaigneraies de l’Île-de-France et de l’Oise sont dépérissantes (soit 2600 ha des 8000 ha de châtaigneraie pure). Cela correspond à un minimum de 15 % d’arbres très malades en peuplements purs comme mélangés, sans espoir de rémission.
Dans les forêts publiques et privées d’Île-de-France, le châtaignier est la deuxième essence la plus représentée. La maladie de l’encre en bouleverse totalement la gestion et suscite beaucoup d’interrogations. Le châtaignier ne peut plus être considéré aujourd’hui comme essence « objectif ". Si les propriétaires privés ou publics sont confrontés au même phénomène de dépérissement, certaines solutions pourront être communes quand d’autres dépendront fortement des capacités financières mobilisables par chacun.
Le travail réalisé ici permet de visualiser et de classifier l'état sanitaire de la châtaigneraie francilienne afin de préparer l’avenir de ces peuplements à l’échelle régionale et non par massif ou par propriétaire. La cartographie par télédétection a permis à ce jour d'adopter une approche à la fois d'analyse et de gestion :
- Etablir un état initial des dépérissements et objectiver son ampleur ;
- Localiser les peuplements les plus dépérissants ;
- Prioriser et planifier les interventions en fonction des capacités d'exploitation, de plantation, de sensibilité paysagère.
- Cibler les zones sur lesquelles concentrer la reconstitution aujourd'hui ;
- Repérer les massifs susceptibles de faire l'objet d'une déclaration de crise.
Forêt privée et forêt publique devront échanger et partager leurs données d’expérimentation pour relever ce défi, comme elles ont su le faire au travers de ce projet de cartographie de l’état sanitaire par télédétection.