24 juin 2016 Publication

Dynamiques de l'emploi dans les filières de la bio-économie

  • Claude Roy
  • Jacques Teyssier d’Orfeuil

Le CGAAER a été chargé d'évaluer le potentiel d'emplois des filières de la bio-économie en France et d'en étudier les dynamiques de développement

Les fibres issues des plantes telles que le lin et le chanvre ou encore le jute, le kenaf, l’alpha ou le sisal sont utilisables pour la fabrication de laines isolantes, filières de matériaux de construction biosourcés - © HA Segalen

Rapport de mission d'évaluation et de conseil n°15056 CGAAER

Avril 2016

Mots clés : Bio-économie, emplois, externalités, transition énergétique, climat, formation, communication

Enjeux

Aux côtés de l’industrie agroalimentaire (chiffre d'affaires annuel de 170 Mds € et 520 000 emplois directs) et de la filière bois traditionnelle (chiffre d'affaires annuel de 40 Mds € et 250 000 emplois directs), de nouvelles filières bio-sourcées se sont développées en 20 ans en France : bio-matériaux, néo-matériaux, chimie verte, biocarburants, bio-combustibles, méthanisation, bio-déchets…

La mission confiée au CGAAER vise à quantifier ces données et à en comprendre les dynamiques de développement.

Méthodologie

La mission a procédé à une analyse documentaire, à des entretiens avec les principaux interlocuteurs concernés et à l'étude de cas de figure.

Résumé

Dans un volume total d'emplois « bio-économiques » que l'on peut évaluer en France à environ 1 900 000 personnes (y compris l'agriculture, l'agroalimentaire et la filière forêt-bois), 100 000 emplois directs ont été créés dans les filières bio-sourcées au cours des vingt dernières années. Ces emplois sont venus compléter les 800 000 emplois des filières industrielles de l'agro-industrie et du bois qui constituent toujours le socle de la bio-économie et de sa création de valeur.

Une projection globale des potentiels d'emplois bio-économiques permet de compter 90 000 emplois directs supplémentaires à l'horizon 2030 sur la base des objectifs de la transition énergétique et de la COP21. Ces emplois concernent en particulier les activités liées aux bio-combustibles, à la chimie du végétal, aux biocarburants et aux bio-fertilisants.

La création nette de ces emplois engendrerait une « économie » publique évaluée à 35 000 €/an et par emploi selon le ministère chargé du travail (étude DARES). A titre d’illustration, une telle externalité équivaut au prix de la tonne des matières premières « bois » ou « pétrole » transformées confirmant l’importance du critère « emploi » dans les arbitrages publics et les effets sur les échanges.

La majorité de ces emplois serait créée à l’amont des bio-filières : la production agricole et sylvicole, la récolte, la mobilisation et la logistique des bio-ressources.

Le rôle de l'enseignement est souligné par la mission en vue de favoriser des itinéraires de formation élargis et mieux adaptés aux enjeux de la bio-économie.

La mission insiste sur l’intérêt de développer une recherche et des formations qualifiantes en bio-économie et de mettre en œuvre une communication sur le sujet. Elle recommande enfin l’identification des emplois spécifiques dans les mécanismes d'arbitrage public.

Lien vers le rapport


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