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Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

06 septembre 2019 Info +

Didier Guillaume : « la transition agroécologique est irréversible »

Notre alimentation est l’une des plus sûre, saine et durable au monde grâce à la qualité et la traçabilité de nos produits agricoles. Je veux rendre hommage à tous nos agriculteurs pour ce résultat. Ils se sont toujours modernisés et ont toujours su adapter leurs pratiques culturales malgré l’agribashing ambiant. Aujourd’hui, nous devons aller encore plus loin et accompagner la transition agroécologique des exploitations pour réconcilier tous les acteurs de la chaîne alimentaire.

Les objectifs du gouvernement pour réussir cette transition sont ambitieux : 15% de la surface agricole en agriculture biologique en 2022 pour faire de la France le leader européen du bio ; 50% de produits sous signes de qualité, locaux ou bio en restauration collective d’ici 2022 ; moins 20% des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole d’ici 2030, 5 000 exploitations certifiées haute valeur environnementale de niveau 3 en 2022 et 50 000 en 2030.

« Cultiver et protéger autrement »

L'agroécologie intègre l’agronomie et la prévention dans une gestion intégrée des cultures, même si les produits phytosanitaires peuvent rester nécessaires en dernier recours. Tout ne se fera pas en un jour. Mais nous travaillons à marche forcée, avec la recherche publique et privée, avec les instituts techniques agricoles, pour trouver des alternatives aux produits phytosanitaires. Objectif : moins 25% de pesticides d’ici 2020 et moins 50% d’ici 2025 ; la sortie du glyphosate pour la majorité des usages en 2021 ;

Pour identifier des voies alternatives et mobiliser les leviers de l’agroécologie, du biocontrôle, de la génétique et de la prophylaxie, un programme prioritaire de recherche a été doté de 30 millions d'euros. Un centre de ressources présentant aux agriculteurs des alternatives au glyphosate est opérationnel depuis février. Sans oublier la formation et la réforme des programmes dans l'enseignement agricole, autres leviers essentiels de la transformation agroécologique.

Enfin, la France porte de manière proactive cette transition agroécologique au niveau européen pour éviter toute distorsion de concurrence et assurer une sécurité maximale du consommateur quelle que soit l’origine des produits. La France s’oppose systématiquement à toute prolongation des autorisations des substances actives les plus préoccupantes. En 2018, ce sont ainsi 14 autorisations qui n’ont pas été renouvelées au niveau européen. Tous les moyens sont donc mobilisés pour réussir la transition agroécologique, de manière ambitieuse, déterminée et pragmatique.

Cette détermination à agir et les résultats de cette mutation profonde et irréversible de notre agriculture permettront, j'en suis convaincu, de réconcilier urbains et ruraux, agriculteurs et consommateurs, générations et territoires au sein d'une même vision, positive et partagée.