Conclusion de l'enquête sur les envois de semences d'origine asiatique
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Durant l’été 2020, des particuliers ont commencé à faire état, en France, de réceptions de colis contenant des sachets de graines qu’ils n’avaient pas préalablement commandés. Du fait de leur origine inconnue, les graines contenues dans ces sachets, pouvaient présenter un risque sanitaire : risque d’introduction d’organismes nuisibles aux végétaux (champignons phytopathogènes, ravageurs, virus…) ou d’espèces végétales exotiques invasives.
Ce phénomène étant constaté dans d’autres pays occidentaux, et notamment en Europe, la Commission a appelé les différents États membres à la vigilance en incitant ces derniers à mettre en œuvre des investigations ciblées. En France, une enquête a été confiée par la DGAL à la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP).
Quelques mois plus tard, que peut-on dire des conclusions de l’enquête ?
Importance des flux de semences concernés
L’appel à signalements, lancé par la BNEVP a permis de recueillir à ce jour plus d’une centaine de cas de réceptions de semences non préalablement commandées. Ces chiffres sont à interpréter avec précaution. Ils ne peuvent pas être considérés comme étant statistiquement représentatifs du phénomène « d’envoi de sachets de semences non préalablement commandés ».
Les envois de sachets de semences ne datent en effet vraisemblablement pas d’hier et sont sans doute plus fréquents qu’on ne le pense.
La nature des semences réceptionnées
La plupart du temps, les graines reçues sont emballées dans des sacs en plastique fermés avec apposition d’une mention « made in china » ou d’autres signes en langues asiatiques.
Les espèces végétales reçues sont toutefois courantes en Europe (absence régulière d’espèces exotiques au regard des identifications qui ont pu être effectuées). Aucune espèce végétale exotique, potentiellement « invasive », n’a pu être identifiée.
Les risques sanitaires
Il est impossible d’effectuer une analyse exhaustive de l’ensemble des semences réceptionnées en France.Toutefois, il est à noter que les analyses de laboratoire effectuées sur des graines collectées dans le cadre de l’enquête, n’ont pas permis de mettre en évidence la présence d’organismes nuisibles réglementés.
Les circuits d’expédition et de distribution des semences
Les colis dans lesquels circulent les sachets de semences ont une faible valeur marchande et leur poids est en général inférieur à 200 grammes. Ils arrivent majoritairement d’Asie et transitent par des aéroports d’Europe du nord avant d’être réceptionnés en France, puis acheminés jusqu’aux particuliers par divers opérateurs privés.
Les flux sont conséquents et il n’est pas possible en l’état de chiffrer avec précision le nombre de sachets de semences ainsi introduits dans notre pays.
Motivation des envois
Les réceptions gratuites de graines, non préalablement commandées et en provenance d’expéditeurs asiatiques (sans qu’il soit démontré que ces graines proviennent bien d’Asie), relèvent de pratiques commerciales mises en œuvre par des sociétés d’expédition. Ces dernières (sites marchands, fournisseurs de sites marchands, grossistes, usines, détaillants) cherchent apparemment à augmenter artificiellement le volume de leurs ventes et à améliorer ainsi le référencement de leur site web (« brushing ») en procédant à des ventes fictives.
Des plateformes logistiques, implantées également en Asie, travaillent en relation avec ces sociétés en « consolidant » les envois sous forme de groupage. Concernant la récupération d’adresses de destinataires en Europe, l’hypothèse la plus probable à ce stade est la vente de listes d’adresses par des plateformes Internet, suite à des achats, effectués par internet.
Quelles suites ?
Le ministère rappelle qu’en cas de réception de sachets de semences non commandés, la bonne attitude à adopter consiste, par mesure de précaution, à ne pas semer les graines mais à les placer dans un sac plastique hermétiquement clos avant de le jeter dans la poubelle d’ordures ménagères. Les semences seront ainsi détruites (à noter que les installations de stockage de déchets non dangereux sont exploitées par casiers fermés, les graines n'ont donc pas la possibilité d'y germer).
L’enquête ayant permis de mieux comprendre le phénomène, il n’est plus nécessaire de transmettre les signalements à la Brigade d’enquêtes de la DGAL.
Des « prolongements » à cette enquête sont d’ores et déjà prévus : sollicitations des ambassades des pays concernés par les expéditions afin que ces derniers contribuent à faire cesser les envois et fassent respecter les exigences réglementaires à l’introduction de végétaux sur le territoire de l’Union européenne.
Voir aussi
Les missions de la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP)
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