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Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

23 mars 2018 Info +

Captures accidentelles de petits cétacés en Atlantique : mise en place d'un groupe de travail en 2017

Suite aux échouages de dauphins communs sur le littoral Atlantique lors de l'hiver 2017, un groupe de travail a été mis en place sous la présidence de la Direction des pêches maritimes et de l’aquaculture du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, réunissant différents acteurs : la Direction de l’eau et de la biodiversité (Ministère de la Transition Écologique et Solidaire), l’Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer), l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB), l’Observatoire Pelagis (UMS CNRS – Université de la Rochelle) et le Comité National des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CNPMEM) et l’Organisation de producteurs, Les Pêcheurs de Bretagne (PDB).

Pour diminuer les captures accidentelles de petits cétacés par des navires de pêche, 3 objectifs principaux sont visés :

  • Améliorer les connaissances

Afin de mieux comprendre les interactions entre les flottes de pêche et les populations de petits cétacés dans le golfe de Gascogne, l’Observatoire Pelagis mène actuellement une étude scientifique à partir des données d’échouages de cétacés et des données d’activité de pêche françaises et étrangères. Cette étude permettra de mieux comprendre si des zones et des périodes à risque d’interaction peuvent être identifiées. Les résultats seront partagés avec les professionnels de la pêche pour étudier des pistes potentielles de réduction du risque.

  • Prévenir les captures accidentelles

La prévention est aussi un moyen de limiter les captures accidentelles de petits cétacés. Une des mesures préventives possibles est l’utilisation de systèmes de dissuasion acoustique : les pingers. Dans le domaine de la pêche, on appelle pinger ou répulsif acoustique, alarme acoustique, balise acoustique ou répulsif à cétacés tout émetteur étanche d'impulsions sonores permettant de repousser les cétacés (marsouins et dauphins principalement) hors des zones où ils risquent d'être pris dans un engin de pêche.

Le Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche (FEAMP), à travers la mesure 39, permet de financer ce type de projet innovant pour limiter l’impact de la pêche sur l’environnement marin.

La mesure 39 est actuellement ouverte par appel à projet.

En collaboration avec les représentants des professionnels de la pêche, le groupe de travail s’attache à encourager et à favoriser le développement et l’amélioration de ces dispositifs.

  • Améliorer le suivi par les professionnels eux-mêmes des captures accidentelles

Au-delà des relevés réalisés par les observateurs scientifiques embarqués à bord de certains navires de pêche (programme OBSMER), la possibilité, pour les professionnels de la pêche, de déclarer eux-mêmes des captures accidentelles de mammifères marins va progressivement se mettre en place avec le déploiement à bord de nouveaux outils de déclaration.
Ces données déclaratives seront utilisées à des fins de connaissances scientifiques. De plus, comme par le passé, les pêcheurs continuent à être proactifs pour trouver des solutions aux captures accidentelles et souhaitent trouver de nouvelles solutions. Des expérimentations sont actuellement en cours dans le cadre d'un projet, porté par Les Pêcheurs de Bretagne mené en partenariat avec Ifremer et PELAGIS, qui concerne les fileyeurs et les chalutiers pélagiques. L’objectif est de tester l’efficacité d’un modèle de pinger dont les effets restent à valider selon un protocole scientifique adéquat. Par la suite, les professionnels souhaitent aller plus loin en développant des stratégies et de nouveaux dispositifs acoustiques plus adapté et performant mais aussi plus respectueux des mammifères marins.
Le cinquième Groupe de Travail dédié aux captures accidentelles s’est tenu le 27 février 2018 avec l’ordre du jour suivant :

  • Présentation des études scientifiques de Pelagis ;
  • Préciser un premier bilan des événements d’échouages de l’hiver 2017-2018 ;
  • Clarifier l’utilisation des données déclaratives des captures accidentelles des professionnels de la pêche ;
  • Suivre les projets de pingers finançables par la mesure 39 du FEAMP.

Ce groupe de travail national s’inscrit dans le cadre des engagements pris par la France dans plusieurs instances internationales : groupe de travail sur les captures accidentelles conjoint aux accords ACCOBAMS (accord pour la conservation des cétacés de la Mer Noire et de la Mer Méditerranée) et ASCOBANS (Accord pour les petits cétacés de la Mer Baltique et de la Mer du Nord), Commission baleinière internationale. Les travaux menés au niveau national permettent d’enrichir et d’objectiver les discussions menées dans ces instances.