Acquérir un animal de compagnie ? Oui, mais pas n’importe comment !
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Acquérir un animal de compagnie, que ce soit par une adoption en refuge ou par un achat dans un élevage ou en animalerie, est un acte qui nécessite une grande responsabilité. Découvrez nos conseils et les obligations qui vous incombent pour acquérir un animal de compagnie en tout sérénité.
Un acte réfléchi : les bonnes questions à se poser
Un animal est un être sensible, qui a des besoins auxquels il faut répondre tout au long de sa vie afin de garantir sa santé et son bien-être. Il est donc nécessaire de réfléchir son acquisition en amont et de se poser les bonnes questions.
Pour quelle(s) raison(s) souhaitez-vous acquérir un animal de compagnie ?
Il doit s’agir d’une envie sincère de partager votre quotidien avec lui et de répondre à ses besoins, et non d’une envie passagère.
S’il s’agit d’une envie sincère de pouvoir offrir une famille à un animal pour toute sa vie, ce n’est pas suffisant !
Êtes-vous prêt ou prête à acquérir un animal de compagnie ?
Avec une espérance de vie en moyenne de 11 ans chez le chien et de 16 ans chez le chat, il est important de prendre conscience que l’acquisition d’un animal de compagnie est un engagement sur plusieurs années.
De plus, tous les membres de votre foyer sont-ils d’accord pour accueillir un animal de compagnie ? S’entendra-t-il avec les éventuels animaux de compagnie déjà présents dans la famille ? Avez-vous l’espace nécessaire pour l’accueillir ? Combien de temps par jour avez-vous à lui consacrer ? Quels moyens financiers êtes-vous prêts à lui allouer tous les mois (alimentation, litière, éducation, jouets, etc.) ? Avez-vous également les moyens de payer le vétérinaire en cas d’imprévu (maladie, accident, etc.) ? Avez-vous réfléchi aux moyens de garde à votre disposition si vous devez vous absenter (vacances, etc.) ? Êtes-vous en mesure de vous occuper d’un animal tout au long de sa vie, c’est-à-dire sur plusieurs années voire dizaines d’années ? Avez-vous éventuellement envisagé des solutions si vous veniez à changer de mode de vie (déménagement, changement de travail, etc.) ?
Quel type d’animal de compagnie acquérir ?
Ensuite, avant de vous engager dans vos recherches d’animal et achats de matériel, vous devez avoir en tête l’âge ainsi que l’espèce et la race que vous souhaitez acquérir et vous renseigner : quelle taille fera votre animal une fois adulte ? Combien de temps vivra-t-il ? Quels sont les besoins spécifiques liés à son espèce, sa race ou son âge ? De quel budget mensuel allez-vous avoir besoin pour vous en occuper correctement ?
Attention, vos choix ne sont pas anodins !
Ils doivent toujours être guidés par la volonté de partager votre quotidien avec celle d’un animal de compagnie tout au long de sa vie.
Les effets de mode
Vouloir accueillir une espèce ou une race spécifique car vous l’avez vue sur les réseaux sociaux ou au cinéma et pour faire pareil n’est pas une suffisamment bonne raison pour orienter votre choix. Renseignez-vous toujours préalablement avant toute décision d’accueillir ces animaux, qui finissent bien souvent abandonnés du fait d’un manque d’information sur leurs besoins.
Les hypertypes
Certaines chiens ou chats présentent ce qu’on appelle des hypertypes, c’est-à-dire qu’ils présentent des caractères morphologiques extrêmes par rapport à un modèle de race donné, dont la sélection est souvent encouragée par des effets de mode. Malheureusement, ces caractères sont souvent synonymes de souffrance animale liée à des problèmes respiratoires, dentaires, de mises-bas, etc. qui nécessitent des soins coûteux, également sources d’abandons.
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Un hypertype est l'exagération à l'extrême d'un caractère morphologique d'un standard de race. On retrouve des races hypertypées majoritairement chez les chiens mais aussi chez les chats. Les races brachycéphales, soit à la face aplatie, sont un exemple très courant de races hypertypées dont font partie, entre autres, le bouledogue français, le bulldog anglais, ou encore le carlin chez les chiens mais aussi le persan chez les chats. Un très fort engouement est constaté pour ces dernières races.
Ces caractéristiques morphologiques jugées attendrissantes peuvent aller à l'encontre du bien-être et de la santé de ces animaux. Certains éleveurs cherchent alors à sélectionner des animaux pour ces attributs recherchés et ainsi satisfaire la demande. Les hypertypes éloignent les chiens et les chats de leur norme raciale, entraînant de la consanguinité au sein de ces populations hypertypées et engendrent de véritables souffrances de l'animal.
L'article R.214-23 du Code rural et de la pêche maritime interdit pourtant ce genre de pratiques : « La sélection des animaux de compagnie sur des critères de nature à compromettre leur santé et leur bien-être ainsi que ceux de leurs descendants est interdite ». De plus, l'article R.215-5-1 précise que cette interdiction est punie de l'amende prévue pour les contraventions de la 4e classe.
L'Académie vétérinaire de France a adopté en 2018 une position contre ces excès.
Les hypertypes sont souvent assimilés à de la « maltraitance programmée ». Cette sélection peut en effet être responsable de maladies dont les animaux concernés sont souvent prédisposés génétiquement (troubles dermatologiques, respiratoires, oculaires, locomoteurs, comportementaux, de la reproduction…). Par exemple, la face aplatie des brachycéphales peut engendrer des problèmes respiratoires, se traduisant notamment par des bruits de ronflement ; ou encore leur peau plissée qui est responsable de dermatites infectées. De plus, cette sélection inappropriée entraîne un taux anormalement élevé de césariennes.
Les hypertypes doivent alors être assimilés à un « état pathologique » de l'animal car sa santé et son bien-être sont fortement impactés.Les zones principalement concernées par les hypertypes :
- la face ;
- les plis de la face ;
- les narines ;
- les yeux ;
- les oreilles ;
Il est important de prendre en considération le fait que l'acquisition d'un animal de race hypertypée peut engendrer des coûts importants. Une grande partie de ces animaux va avoir besoin d'une chirurgie préventive ou correctrice voire d'un traitement à vie. De tels animaux demandent alors plus de soins et d'attention, c'est un engagement plus conséquent à prendre en compte en amont de leur acquisition.
En amont de l'acquisition d'un animal, le futur propriétaire doit s'assurer que les obligations de cession soient respectées. Ainsi, l'article L.214-8 du Code rural et de la pêche maritime stipule que toute cession de chiens ou de chats doit obligatoirement être accompagnée de plusieurs informations et documents dont un mentionnant clairement les caractéristiques et besoins de l'animal faisant l'objet d'une cession. Tout futur acquéreur d'un animal de race hypertypée doit alors obligatoirement être informé des risques quant à la santé et au bien-être de l'animal cédé du fait de ses caractéristiques morphologiques.
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Les animaux de compagnie dont la détention est strictement réglementée
Le fait de détenir certains animaux de compagnie implique des contraintes réglementaires plus importantes que pour d’autres, pour des raisons de sécurité, comme par exemple les chiens de catégorie, mais aussi dans certains cas pour préserver la biodiversité. C’est le cas des animaux d’espèces non domestiques, dont font par exemple partie certains hamsters, les perroquets, les serpents, les tortues, etc., pour lesquelles une déclaration ou une autorisation préalables peuvent être obligatoires. Renseignez-vous toujours auprès de votre direction départementale chargée de la protection des populations.
Jeune ou adulte
Une fois ces réflexions faites, la question se pose d’accueillir un jeune animal ou un adulte. Dans le premier cas, il reste souvent tout un apprentissage à faire (propreté, etc.) tandis que dans le second cas, ces apprentissages sont la plupart du temps déjà acquis. Un animal adulte vivra moins longtemps auprès de vous qu’un plus jeune, mais son caractère sera souvent déjà connu, contrairement à un jeune, qui pourra encore évoluer. Accueillir un animal adulte ou malade est souvent aussi l’occasion de faire une bonne action auprès d’une association de protection animale et de libérer sa place pour un autre animal dans le besoin.
Où trouver mon futur animal de compagnie ?
Maintenant que vous savez quel animal vous souhaitez accueillir, où vous rendre pour trouver celui qui passera le reste de sa vie auprès de vous ? Là aussi, votre choix n’est pas anodin et peut avoir des répercussions bien plus importantes que ce que vous imaginez ! En effet, l’acquisition d’un chien ou d’un chat nécessite de connaître sa provenance. Malgré la vigilance des services compétents, certaines importations sont encore réalisées dans des conditions douteuses.
Le lieu d’acquisition dépendra d’abord du type d’animal que vous souhaitez accueillir. En effet, selon son âge, son espèce, sa race, plusieurs possibilités s’offre à vous : refuge, élevage ou encore animalerie.
La vigilance doit être accrue sur internet et les annonces de journaux : beaucoup d’animaux sont issus de trafics illicites. S’il existe une réglementation spécifique sur les cessions d’animaux de compagnie en ligne, il est nécessaire de toujours pouvoir rencontrer votre futur animal de compagnie avant de vous lancer dans un achat. Les arnaques peuvent aussi être nombreuses, soyez vigilants et n’acceptez jamais de payer pour un animal dont l’annonce en ligne affichait qu’il était donné. En acceptant de payer pour ces animaux, vous risquez fortement de contribuer aux trafics d’animaux, et vous n’avez aucune garantie concernant l’animal. Achetez toujours votre animal en présentiel et auprès d’un professionnel.
Quelles sont les obligations liées à l’acquisition d’un animal de compagnie ?
Il existe des obligations réglementaires pour toute acquisition d’un animal de compagnie, et ce quel que soit le mode d’acquisition (à titre gratuit ou onéreux), même entre particuliers !
Age minimum des animaux
Seuls les chiens et les chats âgés de plus de huit semaines peuvent faire l'objet d'une cession, que ce soit gratuitement ou non. Avant cet âge, la cession est interdite ! En effet, les animaux ne sont pas encore suffisamment sevrés pour pouvoir être séparés de leurs parents.
Identification obligatoire
Assurez-vous toujours que le chien, le chat ou le furet que vous accueillez est identifié par une puce électronique ou un tatouage. C’est obligatoire avant toute cession, et c’est un acte de protection de votre animal. En effet, c’est le seul moyen qui permette de faire un lien officiel entre l’animal et son propriétaire. De plus, en cas de perte ou de vol, c’est également l’une de vos seules chances de retrouver votre animal.
Certificat d’engagement et de connaissance
Au moins sept jours avant d’accueillir un chien, un chat, un furet ou un lapin, vous devez avoir obtenu et lu un certificat d’engagement et de connaissance. Ce document est à montrer signé à la personne à qui vous achetez ou adoptez un animal de compagnie. Il vous permet d’avoir toutes les informations nécessaires pour bien vous occuper de votre futur animal et le délai de sept jours vise à vous laisser le temps de bien réfléchir votre acquisition, car nous ne le répèterons jamais assez : accueillir un animal de compagnie n’est pas un acte à prendre à la légère !
Retrouver dans la foire aux questions dédiée tous les documents obligatoires à fournir et à recevoir dans le cas où vous accueilliez un animal de compagnie.
Autres règlementations
Une fois votre animal chez vous, des obligations vous incombent : tenir à jour vos informations dans le fichier national d’identification des carnivores domestiques, et pourvoir aux besoins de votre animal. Il est interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux, les sanctions encourues pouvant aller pour un acte de cruauté jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende, et même 4 ans d’emprisonnement et 60 000€ d’amende lorsque ces actes sont commis par le propriétaire de l’animal. Le fait d’abandonner un animal de compagnie, d’infliger à un animal des souffrances inutiles et/ou de le laisser volontairement ou involontairement dans des conditions qui nuisent à son bien-être physique et mental, ou le fait de ne pas répondre à ses besoins est passible des peines exposées ci-dessus.
Autres aspects à prendre en compte
Aménagement de l’espace
Maintenant que votre décision d’acquérir un animal de compagnie est prise après une mûre réflexion, il vous reste encore quelques aspects à prendre en compte. Commençons par l’aménagement de l’espace de vie de votre futur compagnon : vous devrez avoir tout le matériel nécessaire pour qu’il puisse boire et manger (gamelles), pour qu’il puisse jouer, se cacher, se reposer, grimper, faire ses griffes pour les chats (griffoirs), faire ses dents pour les rongeurs, faire ses besoins (litière), etc. Vous devez aussi pensez à avoir une caisse ou un sac de transport, et à sécuriser votre appartement : fils électriques pour les rongeurs, balcons pour les chats, etc. Des visites chez le vétérinaire sont aussi à prévoir tous les ans pour vérifier sa bonne santé, faire le rappel des vaccins et si besoin faire un traitement antiparasitaire.
Education canine
Si vous avez choisi d’accueillir un chien, il est temps de réfléchir à son éducation ! Le chien est une espèce qui a besoin d’interactions quotidiennes avec l’humain. Son éducation doit être basée sur une relation de confiance avec vous, et il est fortement déconseillé de recourir à des moyens coercitifs (colliers électriques, étrangleurs, à pointes, etc.), qui sont douloureux et anxiogènes pour les chiens, qui peuvent alors devenir agressifs voire mordeurs. Une relation humain-chien n’implique pas de lien de dominance. En cas de problème d’éducation, parlez‑en avec votre vétérinaire, qui pourra vous orienter vers un éducateur canin reconnu ou un vétérinaire spécialisé en médecine du comportement.
Stérilisation des chats
Si vous avez choisi d’acquérir un chat, il est temps de réfléchir à sa stérilisation ! La stérilisation dès le plus jeune âge chez le chat est fortement recommandée afin d’éviter les portées de chatons non désirées. En effet, le plus souvent, ces chatons alimentent la population de chats errants qui augmente à très grande vitesse car les chats sont très prolifiques. Les chats errants non stérilisés sont souvent malades ou blessés, et ils sont à l’origine de diverses nuisances : miaulements et marquages en période de reproduction, destruction de la petite biodiversité pour se nourrir, propagation de maladies, etc. La stérilisation permet également d’éviter des comportements désagréables, comme le marquage urinaire, les bagarres et les fugues chez les mâles, ou les miaulements bruyants et changement de comportement chez les femelles. Chez ces dernières, la stérilisation limite également l’apparition de certaines maladies. Pour ces raisons, elle est fortement recommandée pour les chats qui ont accès à l’extérieur, mais également pour les chats qui vivent en intérieur (qui ne pourront pas se reproduire non plus s’ils s’échappent !). Parlez-en avec votre vétérinaire.
Et si finalement, ce n’est pas fait pour vous ?
Après avoir mûrement réfléchi votre projet, vous vous êtes finalement rendu compte qu’acquérir un animal de compagnie maintenant n’était pas l’idéal pour vous ? Vous avez tout à fait raison de remettre votre projet à plus tard ! Forcer une acquisition fera deux êtres malheureux (vous et votre animal) et risque de contribuer aux nombreux animaux abandonnés. Malgré tout, vous souhaitez quand même pouvoir vous occuper d’un ou plusieurs animaux de compagnie ? Pas de soucis, il existe de nombreuses alternatives qui vous permettront de faire de bonnes actions avec un engagement moins important de votre part : bénévolat au sein d’une association de protection animale afin de promener les chiens ou de vous occuper des chats, ou même famille d’accueil pour animaux en attendant qu’ils trouvent leur famille définitive, de nombreuses solutions existent ! Renseignez-vous auprès des associations de protection animale près de chez vous.
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