19 avril 2018 Info +

Rougissements de pins en Auvergne-Rhône-Alpes

Rougissements de pins liés au Sphaeropsis des pins

Depuis le début de l’année 2018, des rougissements sont apparus dans divers peuplements de pins de la région Auvergne-Rhône-Alpes et notamment dans l’Ardèche et la Drôme. Le phénomène est évolutif et continue sa progression au sein des peuplements affectés.

Le sphaeropsis des pins (Sphaeropsis sapinea ou Diplodia pinea) est le pathogène à l’origine de ces symptômes. Il s’agit d’un champignon émergeant, au comportement thermophile, qui prend de l’ampleur depuis plusieurs années.

L’extension rapide et l’impact fort de ce pathogène soulève des questions quant à la gestion et l’avenir des peuplements de pins affectés.

Crédit ci-après
© Département de la santé des forêts

Dommages sur les peuplements forestiers

Sphaeropsis sapinea est un champignon endémique des pinèdes. Depuis le début de l’année 2018, des rougissements sont apparus dans les peuplements de pin noir d’Autriche, pin laricio et pin sylvestre.

Crédit ci-après
© Département de la santé des forêts

L’intensité des symptômes est assez variable, mais des atteintes peuvent affecter la totalité du houppier et concerner plus de la moitié des tiges des peuplements. Ces atteintes remettent en cause l’avenir des tiges affectées ainsi que l’avenir sylvicole des peuplements.
La sécheresse qui a sévi en Ardèche et en Drôme au cours de la saison 2017 a fortement affaibli les pinèdes. Les atteintes les plus fortes concernent des peuplements où la croissance est faible depuis longtemps. Dans ce contexte, le champignon a provoqué des dommages d’autant plus importants que les arbres n’avaient pas les capacités de réaction.

Conseils de gestion

Avant d’envisager les consignes à donner aux sylviculteurs dans la gestion, quelques préalables peuvent être rappelés :

  • Les pins affectés à plus de 50 % de leur houppier par le rougissement n’ont pas d’avenir et vont dépérir rapidement. Le bleuissement de ces bois peut être rapide et la dévalorisation pour les bois de qualité d’autant plus forte.
  • Tous les symptômes seront totalement visibles une fois le débourrement des pins terminé.
  • Les atteintes des peuplements sont souvent hétérogènes, même au sein d’une parcelle.
  • Il n’y a pas de risque épidémique lié à la « non exploitation » d’arbres atteints.
  • L’état de vitalité des peuplements est un facteur de sensibilité mais aussi de réactivité à l’atteinte.
  • Les conditions de végétation des saisons à venir permettront un retour plus ou moins rapide à la normale.

© Département de la santé des forêts

Dans ce contexte, il est important :

  • de cerner les parcelles ou parties de parcelles les plus endommagées,
  • de cerner les enjeux économiques liés aux volumes concernés et à la qualité des bois atteints,
  • d’envisager l’avenir sylvicole des parcelles en profitant du potentiel de régénération naturelle et en limitant les réinvestissements aux stations présentant les plus forts potentiels. L’état de vitalité du peuplement mérite d’être évalué pour juger du potentiel de réaction des tiges en fonction de leur croissance (évaluation de la croissance sur les 15 dernières années à partir d’un sondage à 1,3 m sur des tiges dominantes).

Lorsque l’impact de Sphaeropsis sapinea est modéré ou que l’enjeu économique est faible, il n’est pas impératif d’intervenir.

Pour conclure, la gestion des peuplements, en fonction des enjeux ciblées par les gestionnaires ou les propriétaires, est primordiale.