Réseau systématique de suivi des dommages forestiers, résultats 2017
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Depuis 1989, des forestiers (dont les correspondants-observateurs) formés à l’observation de la vitalité des arbres, notent environ 12 000 arbres dominants répartis sur l’ensemble du territoire en près de 600 placettes. L’observation annuelle du houppier fonctionnel des mêmes arbres, à la même période et par les mêmes observateurs annuellement formés, permet de caractériser l’évolution de l’état de santé de la forêt française de métropole.
Pour approcher au mieux l’état de santé de la placette et son évolution dans le temps, deux critères sont ici pris en compte :
- l’état de la placette donnée par la part d’arbres fortement dégradés (plus de 50 % de déficit foliaire) en 2017, représenté sur la carte par une taille de cercle ou de triangle plus ou moins grande.
- la tendance de l’évolution des déficits foliaires entre 1997 et 2017 (minimum 5 ans d’observations sur la placette).
Le réseau systématique permet à l’échelle du pays de comparer l’évolution des placettes par rapport au critère d’estimation de l’état de santé des houppiers qu’est le déficit foliaire. La méthode ici choisie permet d’isoler des comportements qui semblent différents selon la zone géographique ou l’essence. Les cartes montrent que les placettes qui semblent se dégrader se situent (1) en zone sous influence méditerranéenne, soumises aux sécheresses répétées et sur des stations difficiles, quelque soit l’essence ; (2) dans les Alpes et en Ile de France/Picardie où les peuplements âgés, en surdensité peuvent manquer de gestion.
Certaines essences montrent des dégradations comparables à des dépérissements multifactorielles qui cumulent une inadaptation à la station, un manque de sylviculture et des problèmes biotiques. C’est le cas du châtaignier en Vendée ou du pin sylvestre en PACA.
Il semble en tout cas que les placettes qui souffrent le plus sont celles qui se trouvent en situation difficiles, que cela soit naturelle (station, sécheresses…) ou artificielle (manque de gestion, inadaptation…). A cela s’ajoute les agents biotiques qui peuvent soit aggraver les difficultés ressentis par les arbres (le gui sur pin sylvestre, le chancre à crumenulopsis sur les pins d’Alep du Var, l’encre sur châtaignier…), soit impacter durablement des peuplements en bonne santé dans le cas de maladie spécifique primaire comme la chalarose ou la graphiose.
Retenons toutefois que les évolutions retenues sont lentes (et donc difficiles à interpréter) et que les mortalités restent à la marge. Retenons également que la situation des chênes sessiles et pédonculés semble bonne, à l’exception de zones périurbaines particulières qui expliquent leur dégradation.
Retenons enfin que les essences, dans les bonnes conditions climatiques et stationnelles (le pins maritimes dans les Landes, le douglas dans le Limousin, le sapin dans les Vosges…) se portent bien. Force est de constater que la forêt française est également constituée de peuplements dans des conditions difficiles qui auront sans doute plus à souffrir dans les années à venir.
Pour le hêtre, le réseau montre une situation relativement dégradée. Toutefois le déficit foliaire intègre de nombreux problèmes conjoncturels comme le débourrement tardif par rapport aux périodes de notation, des dégâts de gel fréquents, de l’orcheste… A partir de 2018, une nouvelle note sera ajoutée aux observations : le manque de ramification. Combiné à la note de mortalité de branches, elle permettra d’obtenir une note de dépérissement qui s’affranchit des problèmes conjoncturels qui marquent les feuilles et offrira peut-être des informations complémentaires.