24 avril 2015 Publication

Mission parlementaire sur la lutte contre le gaspillage alimentaire

Supermercado – Œuvre de l’artiste brésilien Edouardo Srur Exposition Food – Mucem (2014-2015) © Fernando Huck

Mission parlementaire sur la lutte contre le gaspillage alimentaire

Supermercado – Œuvre de l’artiste brésilien Edouardo Srur Exposition Food – Mucem (2014-2015)

© Fernando Huck

En octobre 2014, le Premier ministre a chargé Guillaume Garot de faire des recommandations pour permettre au gouvernement d’agir plus concrètement contre le gaspillage alimentaire dans la continuité du pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire signé en 2013 et du nouveau programme national pour l’alimentation présenté par Stéphane Le Foll.

Pascale Gilli–Dunoyer et Éric Bardon du CGAAER, ainsi que Pascal Douard du CGEDD, ont contribué au rapport de mission élaboré à partir de l’audition de plus de 200 personnes et 100 contributions écrites.

La lutte contre le gaspillage alimentaire mobilise aujourd’hui de nombreuses associations, les entreprises de la chaîne alimentaire et des particuliers. En France, chacun de nous jette de 20 à 30 kg de nourriture par an. Sur l’ensemble de la chaîne alimentaire, l’équivalent de 90 à 140 kg d’aliments est jeté ou perdu par habitant et par an. Dans le monde, un tiers de la production alimentaire est perdue ou gaspillée chaque année ; ce qui correspond à la troisième source d’émission de gaz à effet de serre après la Chine et les États-Unis.

L’objet du rapport est de développer le contenu d’une politique de lutte contre le gaspillage alimentaire. S’engager dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, c’est faire le choix de produire et de consommer autrement, de défendre des enjeux éthiques, économiques et écologiques.

La politique proposée repose sur les principes suivants :

Responsabiliser tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Un produit alimentaire n’est pas une marchandise comme les autres et ne doit pas être jeté. Le consommateur doit prendre conscience de la valeur des aliments par une éducation dispensée tout au long de la vie. Les opérateurs de la chaîne alimentaire, les administrations et les élus doivent mettre en œuvre des actions concrètes, pérennes et efficaces grâce, par exemple, à la simplification des normes comme celles régissant la défiscalisation du don, les achats publics ou la valorisation des invendues et des surplus.

Installer les outils d’une politique contre le gaspillage alimentaire. Il faudra disposer d’une structure officielle et reconnue qui centralisera les campagnes de communication, mettra au point les ressources éducatives, définira les indicateurs de suivi et de mesure, encouragera et encadrera l’innovation, le conseil et l’expertise, et valorisera les bonnes pratiques… Mille contrats de service civique devront être mobilisés dans les écoles, les collectivités, les associations et les entreprises pour contribuer à la logistique ou à la formation…

Construire un nouveau modèle de développement. L’initiative locale doit en être le moteur. Une stratégie territoriale doit générer la mobilisation individuelle et la volonté d’un recentrage sur une économie de proximité. Les politiques alimentaires nationale et européenne doivent être harmonisées. Un comité interministériel doit être chargé de la lutte contre le gaspillage alimentaire et la France doit promouvoir la lutte au niveau européen.

La loi, en s’emparant de la lutte contre le gaspillage alimentaire, signe la volonté politique d’une action durable, d’un engagement de la société dans un changement des paradigmes de production et de consommation.

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