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Patrice Serre

C’est au cœur de l’Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes) que Patrice Serre dirige depuis neuf ans son exploitation de 67 chèvres Alpines et Saanen, située à Gourdon. Ses fromages, principalement des Picodons Appellation d’origine protégée (AOP), sont vendus sur quatre marchés locaux ainsi que sur le point de vente directe de la ferme. Ils sont également référencés sur la plate-forme Frais et local.

Des chèvres sorties tous les jours, nourries sans OGM… La fabrication de Picodons AOP répond à un cahier des charges précis. « On est avec nos chèvres dans la montagne durant toute la période estivale. Pour l’hiver, on stocke du foin car tous les aliments doivent provenir de la Drôme ou de l’Ardèche », explique Patrice Serre.

Le Picodon AOP existe en deux versions : le jeune Picodon est affiné pendant douze jours, tandis que d’autres peuvent être affinés jusqu’à deux ou trois ans. « Nos fromages ont un lien fort avec le territoire. Nous les goûtons chaque jour car leurs saveurs changent ».

La qualité des Picodons AOP des chèvres de Corbières a été saluée par plusieurs médailles d’or obtenues en 2019 au concours des Picodons. « Chaque semaine, une quinzaine de clients viennent directement s’approvisionner à la ferme. Avec la crise du Covid-19, la demande en Picodons a explosé sur les marchés », précise Patrice Serre.

Chaque année, l’agriculteur accueille des centaines de visiteurs sur son exploitation dans le cadre de l’opération « De ferme en ferme ». L’occasion de faire découvrir son métier et ses produits fabriqués au lait de chèvre.

Un retour aux racines familiales

À 38 ans, Patrice Serre, mécanicien automobile, décide de se reconvertir professionnellement en 2012. « Depuis tout petit, je gardais les chèvres avec ma grand-mère », explique-t-il.

Très vite, l’éleveur s’oriente vers la vente directe. « J’ai tout d’abord travaillé en partenariat avec un affineur, qui se chargeait également de la commercialisation » précise-t-il. Il y a cinq ans, Patrice Serre décide d’effectuer lui-même l’affinage des Picodons ainsi que des tommes fraîches de chèvre.

Puis, il y a deux ans, l’éleveur-producteur se lance dans la vente directe de l’intégralité des produits. « C’est beaucoup plus valorisant de commercialiser nous-mêmes nos fromages. Tous les matins, on trait les chèvres. On part d’une goutte de lait pour arriver à la vente de fromage en direct, face à face avec le client. On peut alors échanger, expliquer comment on élève nos chèvres, comment les fromages sont fabriqués, le cahier des charges AOP… »

La vente directe présente de nombreux avantages pour l’agriculteur : « avec ce système, je perçois une plus-value sur la production, et deux emplois ont été créés. »

Crédit photo : Patrice Serre