La punaise réticulée ou le tigre du chêne - Découverte d'un nouvel insecte identifié sur chêne dans la région de Toulouse : Corythucha arcuata
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En mai 2017, un nouvel insecte a été identifié sur chêne, il s’agit de Corythucha arcuata, dite la punaise réticulée ou encore le tigre du chêne de part sa proximité avec le tigre du platane (Corythucha ciliata).
De quoi s’agit-il ?
Corythucha arcuata est une punaise invasive originaire de l’ouest de l’Amérique du Nord. Cette punaise, de la famille des Tingidae, est reconnaissable par l’aspect réticulé de son thorax et de ses élytres. L’adulte mesure environ 3,5 mm et vit sur la face inférieure des feuilles
Première découverte en France
En Europe, le premier signalement a été fait en Italie en 2000, puis en Suisse en 2002, en Turquie en 2003 puis en Bulgarie en 2012 (extension du foyer Turc). Climatiquement, par comparaison avec son aire d'origine, elle peut potentiellement coloniser toute l'Europe de la région méditerranéenne au nord (sud des pays scandinaves).
En 2017, l’insecte a été découvert dans la région de Toulouse sur différents chênes. Les chênes de Hongrie, âgés d’une vingtaine d’année, étaient particulièrement infestés, ce qui témoigne d'une contamination remontant à 2 ou 3 ans. Les chênes pédonculés et sessiles présentaient des symptômes moins importants, les chênes rouges, verts et palustris ne présentaient pas de symptôme.
Hôtes
Dans son aire d'origine nord-américaine, cette punaise est présente sur diverses espèces de chênes (Quercus alba, Q. macrocarpa, Q. muehlenbergii, Q. prinoides, Q. prinus (ou montana), Q. rubra ) ainsi qu'occasionnellement sur châtaignier (Castanea dentata).
En Europe, elle a été observée sur chêne pubescent (Quercus pubescens), chêne pédonculé (Q. robur), chêne sessile (Q. petraea), chêne chevelu (Q. cerris), framboisier (Rubus idaeus) et ronce à feuille d’orme (Rubus ulmifolius).
Des tests en laboratoire ont permis de constater que le cycle de développement se déroulait de manière complète sur ces 6 essences. Sur pommier (Pyrus malus) et chêne rouge (Quercus rubra), le développement reste incomplet. Les essences à feuilles persistantes (Chêne vert...) ne sont pas colonisées.
Biologie
Corythucha arcuata passe l’hiver au stade adulte sous l’écorce des troncs et migre vers les feuilles dès leur apparition au printemps. Les adultes se nourrissent pendant un mois puis, vers la mi-mai, les femelles pondent des œufs en groupe de 15 à une centaine sous les feuilles. Les œufs éclosent après quelques jours. Les larves vont rester grégaires jusqu’au stade adulte. Après 5 stades, la première génération d’adultes émerge (fin juin). Ils sont capables de se reproduire après quelques jours.
Dans le nord de l’Italie, le cycle s’étend de 4 à 6 semaines. Si l’émergence de la deuxième génération a lieu avant la fin du mois d’août, une troisième génération peut voir le jour.
Symptômes et éléments de diagnostic
Les œufs, de couleur noir, sont pondus sous la surface des feuilles. Les larves et les adultes s’y nourrissent en laissant des déjections noirâtres. Ils provoquent des nécroses visibles sur la face supérieure des feuilles sous la forme de taches orangées à brunes.
La conjonction de ces taches sur la face supérieure et de la présence des insectes ou de leurs traces sur la face inférieure permet de faire le diagnostic.
En cas de pullulation, C. arcuata peut provoquer le jaunissement généralisé des feuilles et leur chute prématurée. Des dessèchements de rameaux sont éventuellement constatés.
Est-ce grave ?
Aux USA, la punaise réticulée est considérée comme un facteur d'affaiblissement des arbres fortement attaqués. Mais c'est surtout un insecte qui affecte les plantations ornementales (parc et jardins, alignement).
En considérant le peu de dommages causés par cette espèce dans son aire d'origine et par similitude avec les conséquences minimes de l'introduction du tigre du platane en Europe en 1964, on peut penser que les dommages aux chênes infestés resteront eux aussi minimes en forêt. Dans les parcs et jardins, le jaunissement des feuilles au cours de l'été et leur chute prématurée seront essentiellement un désagrément esthétique.
Que faire ?
En cas de suspicion, prendre contact avec le pôle de la santé des forêts ou la FREDON de votre région.