Analyse n° 24 - octobre 2010 L’agriculture, clé du devenir économique et social chinois
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Le futur de la Chine est indissociable des transformations de son monde rural et agricole. Par le passé, l’agriculture a soutenu la croissance économique des autres secteurs, contribué à la réduction de la pauvreté et permis d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, considérée comme fondamentale pour la stabilité du pays. Cependant, ce modèle agricole connaît aujourd’hui des limites fortes : contraintes environnementales, faiblesse et inégalités des revenus ruraux, tensions sociales croissantes, consommation rurale limitée. Par ailleurs, alors que la production céréalière diminue, la dépendance fourragère croissante rend toute relative l’autosuffisance chinoise. Face à ces limites, la Chine semble opérer un tournant rural et environnemental. Néanmoins, ce tournant paraît risqué et entaché d’hésitations. Dans les campagnes, des réformes structurelles majeures s’annoncent ou démarrent sur le foncier agricole, la régulation des migrations intérieures ou la structuration des filières. Des incertitudes majeures subsistent sur les voies futures de la sécurité alimentaire et le degré de[ priorité donné aux différentes productions. Enfin, le pays n’est pas à l’abri de ruptures internes ou externes, économiques, démographiques comme environnementales. Plusieurs scénarios sont donc possibles, qui impacteront différemment la Chine et, par ricochet, notre propre développement. Il est indispensable d’approfondir nos réflexions sur ce pays et de maintenir une capacité d’expertise sur la durée, en collaboration avec des équipes locales.
Les notes d’Analyse présentent en quatre pages l’essentiel des réflexions sur un sujet d’actualité relevant des champs d’intervention du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Selon les numéros, elles privilégient une approche prospective, stratégique ou évaluative.