Poules pondeuses dans un bâtiment d'élevage
Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

31 mars 2023 Info +

Influenza aviaire : la situation en France

Depuis le début de l’année 2023, le nombre de jours s’écoulant entre l’apparition de deux foyers en élevage de volailles sur le territoire connaît une augmentation progressive. Bien que de fortes mortalités soient toujours observées dans la faune sauvage, l’augmentation du nombre de foyers tend à ralentir, avec 16 nouveaux foyers en élevage recensés entre le 13 février et 13 mars 2023.

Néanmoins, 9 départements sont encore concernés par des foyers d’influenza aviaire sur le territoire français. Le nombre total de foyers ayant récemment dépassé 310, les professionnels de la filière avicole et le grand public (promeneurs, chasseurs, ….) doivent maintenir leur vigilance et respecter les règles de prévention.

Face à un risque de contamination accru du fait de la baisse des températures et de la forte activité migratoire des oiseaux sauvages, le niveau de risque avait été relevé de "modéré" à "élevé" le 11 novembre sur l'ensemble du territoire métropolitain. Si la situation semble progressivement évoluer dans le bon sens, les mesures relatives au niveau de risque élevé doivent encore impérativement être respectées : ainsi, sur l’ensemble du territoire métropolitain, toutes les volailles doivent être mises à l’abri et les rassemblements de volailles restent interdits.

À la date du 31 mars, 315 foyers en élevage ont été confirmés depuis le 1er août dernier.

Arrêté ministériel du 8 novembre 2022 sur le relèvement du niveau de risque

Carte des zones à risque

Zones réglementées et accès à la plateforme PIGMA

La liste des communes en zone de protection (ZP) et zone de surveillance (ZS) est indiquée dans les arrêtés préfectoraux de zone publiés dans le recueil des actes administratifs de chaque département, ainsi que dans les décisions d’exécution de la Commission concernant les mesures d’urgence motivée par l’apparition de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène dans certains Etats-membres.

Par ailleurs, les DD(ets)PP renseignent les zones règlementées dans un système d’information, consultable sur la plateforme PIGMA.

Les liens vers la plateforme PIGMA sont les suivants :

- Fiches de Métadonnées : https://www.pigma.org/portail/fr/recherche?q=grippe%20aviaire&sort=-relevance& responsibleParty.organisationName=GIP%20ATGERI
-Visionneuse : https://www.pigma.org/onegeo-maps/#/map/211

Consulter le tutoriel

Situation en France depuis la mi-mai 2022

Depuis mi-mai, des mortalités groupées d’oiseaux du littoral ont été constatées d’abord dans les départements côtiers des Hauts-de-France (Nord, Pas-de-Calais, Somme) essentiellement chez les laridés (goélands, mouettes et sternes) puis ces mortalités sont apparues courant juin sur les côtes normandes (Seine-Maritime, Calvados, Manche) pour être observées en juillet sur les côtes bretonnes (Côtes d’Armor) et désormais en Loire-Atlantique et Charente-Maritime. Depuis, ces constats sont réguliers sur les côtes de ces départements mais également parfois à l'intérieur des terres.

Ces mortalités sont suivies dans le cadre du réseau SAGIR (dispositif national de surveillance de la santé de la faune sauvage) qui réalise des analyses. Le Laboratoire national de référence (LNR) de l’Anses a confirmé la présence du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène sur une centaine d’événements dans la faune sauvage du littoral de la Manche.

À noter que le terme "événement" ne donne pas le nombre d'animaux trouvés morts (ce nombre peut varier de 1 à une dizaine).

Des zones de contrôles temporaires faune sauvage (ZCT-FS) ont été établies, en concertation avec les DDETSPP ou DDPP concernées, autour des cas confirmés d’IAHP. Dans ces zones, différentes mesures ont été instaurées dont l'objectif est de renforcer la surveillance dans la faune sauvage et dans les élevages avicoles et de sensibiliser les professionnels au respect des mesures de biosécurité.

Cette augmentation de cas d’IAHP dans la faune sauvage s’étend aux autres pays de l’Union européenne, cas essentiellement regroupés au niveau du littoral.

La situation est exceptionnelle (encore jamais rencontrée en France) de par son ampleur et la période où les détections ont cours. Bien que le niveau de risque soit revenu réglementairement au niveau négligeable (voir ci-dessous), la contamination de l’environnement reste élevée dans les régions où sont observées les mortalités d’oiseaux sauvages et la diffusion de cette contamination (et le risque d’introduction du virus dans les élevages de volailles) peut survenir à la faveur de mouvements de décantonnement de populations d’oiseaux sauvages.

Le respect strict des règles de biosécurité et la surveillance des oiseaux sont plus que jamais de mise.

Plus d'informations sur la plateforme ESA

Mesures de protection en cas de foyers et de cas dans la faune sauvage

Des mesures de police sanitaire sont prises à chaque fois qu’un foyer est détecté afin de limiter la propagation du virus :

  • Abattage des foyers et, si nécessaire, abattage préventif des animaux dans un périmètre défini par arrêté préfectoral pour limiter la propagation de la maladie ;
  • Nettoyage et désinfection des foyers ;
  • Interdiction des mouvements de volailles dans des zones de protection (ZP) et de surveillance (ZS) définies autour des foyers.

Lorsqu’il s’agit de cas confirmés dans la faune sauvage, des zones de contrôle temporaire (ZCT) sont mises en place.

RAPPEL : La consommation de viande, foie gras et œufs – et plus généralement de tout produit alimentaire à base de volaille – ne présente aucun risque pour l’Homme.

Déroulement de l'épizootie d'août 2021 à mai 2022

  • Un premier foyer d’influenza aviaire hautement pathogène a été détecté le 26 novembre 2021 dans un élevage commercial de poules pondeuses dans le département du Nord.

    Plusieurs départements du Sud-Ouest ont ensuite été touchés avec de nombreux cas dans les Landes et les Pyrénées atlantiques, notamment.

    Alors que la situation commençait à se stabiliser dans le Sud-Ouest, les foyers d’IAHP ont fortement augmenté dans le Grand-Ouest à la fin février. Deux départements (Vendée et Loire-Atlantique) ont connu une diffusion rapide du virus d’IAHP et la région Pays de la Loire enregistre un nombre de foyers équivalent à plus du double de celui du Sud-Ouest. Plusieurs facteurs d’explication de cet épisode inédit par son intensité et la période à laquelle il s’est produit ont été mis en avant par l’Anses : un virus plus virulent dans cette région, des tempêtes qui ont perturbé la faune sauvage, le retour des oiseaux migrateurs et des contaminations transmises par le vent.

    Une nouvelle zone d’infection s’est développée depuis fin mars 2022 dans la région du Lot, de la Dordogne, de la Corrèze, de la Haute-Vienne et du Lot-et-Garonne qui enregistrait début juin 127 foyers.

  • A la mi-octobre 2022, environ 21,8 millions d'animaux (palmipèdes et volailles) avaient été abattus en France dans le cadre de la gestion de la crise (août 2021-mai 2022).

  • Sud-Ouest

    En l’absence de nouveaux foyers dans la région, des remises en place sous des conditions strictes ont été rendues possibles à partir du 29 mars 2022 dans la zone réglementée du Sud-Ouest. Une période d'assainissement de 3 semaines a été imposée avant la remise en place sous surveillance des animaux.

    Pays de la Loire

    Des mesures très strictes ont été prises pour préserver en particulier les couvoirs, nombreux dans cette région, avec l’instauration d’une zone réglementée de 20 km autour des foyers. Une zone « pare-feu » a également été mise en place pour limiter la diffusion du virus à la Bretagne en diminuant la densité des élevages de canards sur une bande de 10 km.

    Dans cette région, les remises en place ont commencé fin mai 2022 et se sont poursuivies au fur et à mesure de l’assainissement des différentes zones. La surveillance est maintenue plusieurs semaines sur ces territoires après les remises en place.

  • Depuis le 17 mai 2022, aucun nouveau foyer d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) n’a été détecté en élevage en France. Face à l’amélioration de la situation sanitaire nationale au regard de l’influenza aviaire, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a décidé d’abaisser le niveau de risque sur le territoire national à « négligeable », à compter du 8 juin 2022. Précisée par un arrêté publié au Journal officiel, cette nouvelle étape permet de lever les restrictions en vigueur sur la très grande majorité du territoire.

    Avec l’abaissement du niveau de risque à « négligeable », les volailles retrouvent le plein air, sauf dans les zones réglementées restantes. Seules ces zones réglementées, au sein desquelles des mesures de lutte sont toujours en cours d’exécution, restent concernées par des mesures sanitaires renforcées.

    Consulter le communiqué de presse "Influenza aviaire : évolution favorable de la situation sanitaire et abaissement du niveau de risque sur tout le territoire"

  • Néanmoins, face aux mortalités groupées observées dans l’avifaune sauvage sur le littoral nord de la France depuis mai 2022, et afin d'éviter tout nouveau foyer au sein du compartiment domestique, une vigilance renforcée en matière de biosécurité est toujours de mise, pour les professionnels comme pour les particuliers, en particulier dans les départements touchés par ce phénomène.
    Du fait de la stabilisation de la situation sanitaire dans les élevages, les zones réglementées sont levées progressivement.

  • À la date du 23 juin 2022, la France comptait 1 378 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage, 72 cas en faune sauvage et 35 cas en basse-cours.

Voir aussi