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02 mars 2018 Info +

Dans le sud des Landes, tout un territoire se met au « manger local »

Se servir du levier de la restauration collective pour structurer les circuits alimentaires de proximité d'un territoire, c'est le projet porté depuis 2015 par le Comité de bassin d'emploi du Seignanx (CBES), en Nouvelle-Aquitaine. Et la mobilisation collective des différents partenaires commence à porter ses fruits... En mars 2017, ce projet a fait partie des 47 lauréats de l'appel à projets national 2016-2017 du Programme national pour l'alimentation (PNA).

À Tarnos, sur le bassin de vie basco-landais, les bons produits locaux s'invitent de plus en plus dans les assiettes des salariés et des élèves du territoire. C'est le résultat d'un projet qui s'appuie sur une volonté commune des producteurs locaux, des collectivités, de la population et des deux principales structures de restauration collective du territoire :

  • le restaurant solidaire Éole qui prépare 5 800 repas par jour pour son self inter-entreprises, le portage à domicile pour les personnes âgées et les écoles de la Communauté d’agglomération Pays Basque ;
  • la cuisine municipale de la ville de Tarnos, qui confectionne 1 200 repas chaque jour pour ses écoles, ses crèches et son établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

« L'objectif était de voir comment ces 7 000 repas pouvaient constituer un levier, progressivement, pour soutenir des producteurs locaux, diversifier leurs débouchés, et aider à maintenir des agriculteurs et à préserver des terres sur le territoire du sud des Landes et du Pays-Basque », explique Jean Mougenot, coordinateur du Pôle territorial de coopération économique sud aquitaine.

Bientôt des repas 100% local ?

Et ça marche ! Depuis l'année dernière, c'est une légumerie installée à Tarnos qui fournit les deux établissements en produits frais et locaux… soit près de 500 tonnes de légumes préparés par an. Une quinzaine d'agriculteurs, tous installés dans un rayon de 50 km, sont partenaires du projet. D'autres devraient d'ailleurs bientôt rejoindre l'aventure, dans la mesure où des communes voisines comme Bayonne s'intéressent de près à la démarche. Aujourd'hui, l'approvisionnement en local a également été étendu à d'autres familles de produits : viandes, produits laitiers, pain, huile de friture...

« Proposer au quotidien des repas 100% local n'est pas encore possible, parce que l'offre est insuffisante », précise Jean Mougenot. « Il manque des producteurs, mais aussi des terres agricoles, dans un territoire où la pression urbaine est forte ». C'est la raison pour laquelle le CBES a choisi une approche globale de la problématique, qui aborde en interaction :

  • les débouchés en restauration collective ;
  • l'organisation de la production ;
  • les actions de sensibilisation auprès du grand public ;
  • le travail sur le foncier.

Développer l'offre de proximité

Continuer à fédérer le plus de producteurs et d'agriculteurs possibles autour de la démarche est bien sûr l'un des objectifs majeurs du projet, qui rencontre un grand succès auprès des habitants du territoire, notamment des familles. Cependant, le CBES souhaite aller encore plus loin pour agir en faveur de la diversification des productions locales et de l’installation de jeunes agriculteurs.

Prochainement, le territoire verra la mise en place d'une couveuse d'activité agricole, avec un espace-test de 10 ha entièrement dédié à la permaculture. Elle permettra l'accompagnement d'agriculteurs sur l'ensemble de leur activité. Mais pas seulement. Situé au cœur de la commune de Tarnos, ce nouveau lieu – dont le fonctionnement reste encore à préciser – proposera des actions de sensibilisation, par exemple autour de l'alimentation durable, en direction de différents publics. Pourquoi pas aussi y réserver un espace pour le micro-maraîchage et la vente directe… ?

Enfin, le CBES entend bien agir sur le foncier, en lien étroit avec les collectivités, pour anticiper le développement de l'offre locale.