Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

09 mars 2025 Info +

Perrine Maurice, éleveuse : « Ce que j’aime dans mon métier, c’est la liberté »

Perrine Maurice, éleveuse laitière de 28 ans, est productrice de Salers AOP et Cantal AOP dans le GAEC familial en Haute-Garonne. Sa transition professionnelle de l’hôtellerie à l’agriculture lui offre plus de liberté et un équilibre entre les missions de la ferme et sa vie personnelle.

Ancienne sommelière, Perrine Maurice a eu une révélation en aidant ses parents sur la ferme en 2021. Sa décision est prise : elle se lance dans une transition pour devenir éleveuse au sein de l’exploitation familiale. Elle rejoint le GAEC avec son frère le 1er mai 2024 avant d’entamer une formation d’installation.

Une ferme intégrée et de proximité

Après la reprise de la ferme en 1985, les parents de Perrine Maurice lancent la production du Salers AOP : la vente du fromage non-affiné permet de dégager rapidement des revenus.
En 2006 l’exploitation se diversifie avec le Cantal AOP, d’abord affiné par un tiers puis au sein de l’exploitation après la construction d’une cave d’affinage. « Ce projet a été réfléchi pour maitriser l’ensemble de la chaîne de production, de la traite à la vente » précise Perrine Maurice. La mise en place d’un magasin sur la ferme permet à l’exploitation familiale de créer un lien direct avec le consommateur : « Nous vendons sur place et sur les marchés aux alentours, avec un modèle économique basé sur la proximité et le contact » ajoute-t-elle.

Un quotidien en mouvement

Le quotidien de Perrine Maurice est organisé en bonne entente avec ses parents et son frère. Avec sa mère, elle s’occupe de la fromagerie, de la vente et de la livraison. Père et fils, quant à eux, sont au contact des animaux pour la traite, le fourrage et la surveillance du cheptel.
Perrine Maurice souligne, cependant, que les rôles sont répartis : « chacun fait en sorte d’être polyvalent: on peut donc prendre un jour de repos sans que l’exploitation ne s’arrête ».

La journée type de Perrine Maurice commence à 5h30 avec la traite, jusqu’à 7h30. Ensuite, elle s’occupe de ses enfants jusqu’à 8h45. De retour à la ferme, les mardis elle prépare les commandes puis effectue les livraisons. L’après-midi est consacré à la comptabilité avant un retour à la traite à 16h30. La journée se conclut par la préparation de fromages blancs et la mise en pot de faisselles pour le lendemain. A 18h30, Perrine Maurice récupère ses enfants en alternance avec son mari, chef d’entreprise ; lors des périodes intenses sur l’exploitation, elle peut compter sur les grands-parents, à proximité, pour garder les enfants.

Au sujet de cette transition vers une nouvelle vie, l’éleveuse confie : « Je ne regrette pas d’avoir quitté l’hôtellerie. Ce qui est bien avec mon métier, c’est la liberté d’adapter ma journée entre les tâches agricoles et mes enfants ». Il arrive à Perrine Maurice de montrer à sa fille de trois ans et demi le travail dans l’exploitation. « Elle a découvert la traite et comprend pourquoi il y a des vaches autour d’elle. Je trouve ça irremplaçable ». Concernant son quotidien d’éleveuse laitière, elle ajoute : « De la traite à l’affinage, on fait notre production de A à Z. Je suis heureuse de voir le produit final et d’être en contact direct avec la clientèle. C’est génial pour expliquer notre métier ! ».

Perrine Maurice poursuit sur son expérience de femme dans l’agriculture : « Mes parents ne m’ont jamais mise à l’écart de ce métier sous prétexte que j’étais une femme. Aujourd’hui, nous nous sommes distribué les tâches en fonction de la pénibilité du travail qui est malgré tout à prendre en compte ».

L’exploitation agricole de Perrine Maurice en chiffres

  • Exploitation familiale en Haute-Garonne
  • Élevage laitier de 60 vaches Abondances
  • Superficie : 110 hectares
  • Altitude : 1 100 mètres
  • Effectif du GAEC : 4
  • Production : Cantal AOP et Salers AOP

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