Camille Mazoyer / agriculture.gouv.fr

29 mars 2022 Info +

L’Arrosoir, l'association qui œuvre pour la réappropriation de l'alimentation

À Villers-Cotterêts (Hauts-de-France), un collectif d’habitants a fondé en 2019 une épicerie autogérée. Un système qui permet d’être acteur de son alimentation. Par la suite, l’association l’Arrosoir a été créée afin de promouvoir ce modèle et de le rendre accessible à tous. Le projet est lauréat du Programme national pour l’alimentation (PNA) 2021.

Réduire les intermédiaires de la terre à l’assiette est un des objectifs principaux du collectif, avec notamment un système de consommation alternatif où chacun s’implique dans son alimentation. L'épicerie autogérée bénéficie à tous les acteurs de la chaîne alimentaire : d’une part, les producteurs sont plus équitablement rémunérés car il n’existe aucun intermédiaire. D’autre part, les consommateurs ont accès à des produits de qualité à des prix abordables.

Privilégier l’approvisionnement local

Consommer local fait partie des priorités des membres de ces collectifs. Ainsi, la demande générale s’oriente vers des produits en circuit court et des grossistes issus de l'économie sociale et solidaire. « Le système que nous avons permet d’établir une relation de confiance avec les producteurs », explique Ludovic, essaimeur à l'Arrosoir. À ce jour par exemple, Cocoricoop, une autre épicerie autogérée, est fournie par plus d’une trentaine de producteurs de la région.

Tous acteurs du projet

« Il n’existe aucun rapport hiérarchique au sein de notre collectif », indique Ludovic. « Notre épicerie est entièrement autogérée par les adhérents. Chacun a un rôle moteur dans le projet et consacre le temps qu’il pense nécessaire et possible ». Les adhérents se relayent à tour de rôle pour tenir la boutique mais également envoyer ou réceptionner des commandes.

Chaque membre d'une épicerie fournit une participation financière qui sert à entretenir le local. Un autre fonds de trésorerie est destiné aux commandes. Chaque membre est libre d’y contribuer à hauteur de ce qu’il peut ou souhaite.

Chaque adhérent peut suggérer des produits, des producteurs ou des grossistes auprès du collectif ou prendre directement l'initiative de passer une commande, sans en référer nécessairement au reste du groupe. Naturellement des accords sont trouvés entre les deux parties au niveau des prix et de la quantité des produits souhaités.

Les épiceries libres, un modèle social en expansion

« Nous n’avons pas pour objectif d’agrandir chaque collectif car nous préférons être à taille humaine, ce qui permet d’établir de vrais liens de confiance entre les membres. Nous souhaitons plutôt aider d’autres épiceries libres à se créer ». C’est un des axes du projet que les membres de l'Arrosoir ont soumis dans le cadre de l'appel à projets du Programme national pour l'alimentation (PNA).

Le projet comporte une forte dimension sociale : « Nous avons à cœur de rendre accessible l’alimentation à tous. Même si les produits sont moins chers que ceux qu’on trouve dans le commerce habituellement à qualité équivalente, ils restent encore difficiles d’accès pour certains ».

Le financement accordé par le PNA permettra justement à l'Arrosoir de développer une communication de sensibilisation au projet auprès de tous les publics, accompagner des groupes et mener deux expérimentations permettant de démocratiser plus encore ce modèle : l'une en milieu rural, l'autre avec des personnes précarisées.