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Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

15 avril 2016 Info +

L'agroalimentaire : 1er employeur dans le secteur industriel en outre-mer

Quelles problématiques économiques en outre-mer ? Comment créer de la valeur au sein de l'agroalimentaire ? Comment retrouver de la qualité dans les produits transformés ? Comment développer l'économie locale dans les DOM ? Autant d’interrogations qui sont le quotidien des professionnels de l'agroalimentaire, des producteurs et des acteurs institutionnels.

État des lieux de l'industrie agroalimentaire en outre-mer

Aujourd'hui, les départements d'outre-mer (Martinique, Réunion, Guadeloupe, Guyane et Mayotte) possèdent une industrie agroalimentaire composée de petites structures qui comptent beaucoup dans l'emploi des DOM. Le poids économique et social des industries agroalimentaires en outre-mer est encore fortement concentré sur quelques filières structurantes. Hormis quelques grands acteurs économiques, majoritairement concentrés sur la filière canne-sucre-rhum, beaucoup d'établissements sont de petites tailles. Les productions des industries agroalimentaires des DOM sont majoritairement orientées sur le marché local. L'export reste aujourd'hui une des difficultés des entreprises d'outre-mer. Seules les filières canne-sucre-rhum ainsi que la filière pêche possèdent une force exportatrice. Le marché local est également fortement alimenté par des importations de la métropole. Pour les producteurs et les industries ultra-marines les débouchés locaux sont encore des marchés potentiels à développer.

Le développement des industries agroalimentaires accompagné par l’État

Dans cet esprit de développement de l'industrie agroalimentaire, l'État répond présent dans les territoires d'outre-mer notamment avec la BPI France. En effet, la Banque publique d'investissement a implanté un représentant dans tous les départements d'outre-mer. Elle peut se porter garant d'un prêt bancaire à hauteur de 70 %. Elle propose sa garantie aux banques afin de faciliter la possibilité de prêts aux entreprises en limitant le risque des établissements bancaires. Un vrai coup de pouce pour les entreprises !

Georges Pau-Langevin, ministre en charge des outre-mer, insiste : « aujourd'hui on n’a plus d'excuse pour importer, on peut produire dans les DOM ». A ce titre, le gouvernement a investi dans un abattoir à La Réunion à hauteur de 70 millions d'euros afin de pouvoir développer les filières de transformation pour accroître le marché local, les circuits courts, développer l'approvisionnement des cantines qui sont une formidable opportunité de marché. La ministre félicite également « les 22 % d'augmentation du FEADER pour les productions agricoles des DOM sur les périodes 2015-2020. Le rhum de Martinique a désormais son label de qualité, on promeut de plus en plus le monoï de Tahiti. Nous pouvons nous démarquer par la qualité et c'est pour cela que l'on va accompagner tous ceux qui souhaitent déposer un dossier pour obtenir un signe de qualité. ».

L'industrie agroalimentaire ultra-marine en quelques chiffres

Emploi :

  • 7 600 salariés dans l'industrie agroalimentaire (hors artisanat commercial)
  • 4 500 salariés dans l'artisanat agroalimentaire commercial (boucheries, boulangeries etc.)
  • 12 100 emplois salariés au total dans le secteur
  • 1 500 emplois dans la filière sucre et boisson
  • 1 000 salariés dans la filière viande et lait
  • 1er secteur industriel des DOM avec 1/3 des salariés de l’industrie manufacturière dans l'agroalimentaire

Entreprises :

  • 1 360 établissement dans l'industrie agroalimentaire (hors artisanat commercial)
  • 1 500 établissements dans l'artisanat agroalimentaire commercial (boucheries, boulangeries etc.)
  • Grande majorité des entreprises ont moins de 8 salariés
  • 8 établissements ont plus de 100 salariés

Commerce :

  • 2 milliards d'euros de chiffres d'affaires pour l'industrie agroalimentaire (hors artisanat commercial)
  • 950 millions d'euros de chiffre d'affaires pour l'artisanat agroalimentaire commercial (boucheries, boulangeries etc.)
  • près de 3 milliards d'euros de chiffres d’affaires au total dans le secteur
  • 8 % du chiffre d'affaires est réalisé à l'exportation

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