Troupeau de vaches abondance en pâture
Pascal Xicluna/agriculture.gouv.fr

24 décembre 2025 Info +

Dermatose nodulaire contagieuse des bovins (DNC) : point de situation

La DNC a été détectée en France, pour la première fois, le 29 juin 2025 en Savoie. Cette maladie virale fortement préjudiciable à la santé des bovins (allant potentiellement jusqu’au décès) conduit à des pertes de production importantes du cheptel infecté. La DNC n’est pas transmissible à l’Homme, ni par contact avec des bovins infectés, ni par la consommation de produits issus de bovins contaminés, ni par piqûres d’insectes vecteurs.

Actualités

Pour limiter la propagation du virus, les mesures suivantes s’appliquent sur l’ensemble du territoire national jusqu’au 1er janvier :

  • les rassemblements festifs de bovins sont interdits ;
  • les notifications de mouvements de bovins doivent être faites dans les 24 heures qui suivent le mouvement (au lieu de sept jours), uniquement pour les centres de rassemblement et les marchés aux bestiaux ;
  • les moyens de transport de bovins devront être désinsectisés en cas de mouvement commercial en dehors de France.

Point de situation en France

Depuis le 29 juin, 115 foyers ont été détectés en France au total : Savoie (32), Haute-Savoie (44), Ain (3), Rhône (1), Jura (7), Pyrénées-Orientales (22), Doubs (1), Ariège (1) et Hautes-Pyrénées (1), Haute-Garonne (2), Aude (1).

À date, tous ces foyers, sources avérées de virus de cette maladie contagieuse, ont été dépeuplés, c'est-à-dire éteints.

Point sur la vaccination dans le Sud-Ouest

À la date du 23 décembre 2025, 33,9% du cheptel des dix départements du Sud-Ouest concernés est vacciné, soit 241 217 bovins.

Carte des départements du Sud-Ouest de la France - Vaccination DNC (23 décembre 2025)

Les mesures de lutte

Il est essentiel, pour la protection du cheptel bovin français, de poursuivre les mesures de lutte définies depuis le début de l’émergence de la DNC sur le territoire :

  • Détection précoce des foyers, basée sur : la surveillance rapprochée de l’état de santé des bovins par les éleveurs, le signalement systématique au vétérinaire en cas de signe évocateurs (fièvre, écoulements, nodules) pour la réalisation de prélèvements officiels ; des zones réglementées sont instaurées par arrêté préfectoral autour des foyers (voir la section « Les zones réglementées »).
  • Dépeuplement total des bovins des foyers.
  • Dans les zones réglementées, vaccination massive, dans les meilleurs délais et obligatoire ; cette vaccination est intégralement prise en charge par l’État. La stratégie vaccinale concerne l’ensemble des bovins, quel que soit leur âge.
  • Le respect dans les zones réglementées des exigences de biosécurité et en particulier les interdictions de mouvements de bovins ou le strict respect des conditions de déplacement en cas de mouvement dérogatoire autorisé.

Les zones réglementées

Zones réglementées et vaccinales suite aux foyers DNC en France

Les zones réglementées sont instaurées par arrêté préfectoral autour de chaque foyer de DNC détecté. Elles comprennent :

  • une zone dite « de surveillance », dans un rayon de 50 kilomètres autour du foyer, où s’appliquent des mesures de prévention (renforcement de la surveillance vétérinaire, désinsectisation), ainsi que des restrictions sur le déplacement des bovins visant à éviter que la maladie ne soit diffusée dans d’autres élevages par transport de bovins.
  • une zone dite « de protection », dans un rayon de 20 kilomètres autour du foyer, où s’appliquent les mêmes règles que dans la zone de surveillance, avec des mesures encore plus strictes concernant le déplacement des animaux. Si 28 jours s’écoulent après le dépeuplement du dernier élevage infecté, sans détection d’autres foyers, alors la « zone de protection » devient une « zone de surveillance ».

Une zone réglementée est susceptible d'évoluer en zone vaccinale après 45 jours à compter du dernier dépeuplement de foyer dans cette zone, et si au moins 75 % du cheptel bovin y est vacciné depuis plus de 28 jours. Cette évolution facilite notamment les mouvements de sortie des bovins de cette zone vers la zone indemne.

Six zones réglementées ont été instaurées en France :

  1. La première zone réglementée (ZR1) couvrait une partie des départements du Jura, de l’Isère, de l’Ain, de la Savoie et de la Haute-Savoie, suite aux foyers détectés dans l’Ain, la Savoie et la Haute Savoie entre le 29 juin et le 6 septembre. Cette zone réglementée est devenue une zone vaccinale le 22 octobre.
  2. La deuxième zone réglementée (ZR2) couvre une partie des départements de l’Ain, de l’Isère, de la Loire et de le Rhône, suite au foyer détecté le 18 septembre dans le Rhône. Cette zone réglementée est devenue une zone vaccinale le 5 novembre.
  3. La troisième zone réglementée (ZR3) a été instaurée suite aux foyers détectés en Espagne début octobre. La zone réglementée espagnole s’étendait alors jusqu’au sud du département des Pyrénées-Orientales. Avec l’émergence de foyers dans les Pyrénées-Orientales cette zone évolue et couvre, depuis le 15 octobre, la totalité de ce département, plus une partie de l’Aude et de l’Ariège.
  4. La quatrième zone réglementée (ZR4) couvre une partie des départements du Jura, du Doubs, de Côte-d'Or, de la Haute-Saône et de la Saône-et-Loire. Elle a été mise en place le 11 octobre, suite à la confirmation d’un foyer dans la commune d’Ecleux (Jura).
  5. La cinquième zone réglementée (ZR5) a été instaurée suite à la détection d’un foyer dans un élevage de l’Ain, le 14 octobre. Cette zone recoupe en partie les ZR1, ZR2 et ZR4. Cette zone réglementée est devenue une zone vaccinale le 30 novembre.
  6. La sixième zone réglementée (ZR6) a été instaurée suite à la détection d’un foyer dans un élevage de l’Ariège le 9 décembre, et élargie suite à la détection d'autres foyers dans les jours suivants. Elle recoupe une partie de la ZR3.

Les listes de communes concernées par ces zones réglementées, sont précisées sur les sites des DRAAF Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Occitanie. Pour en savoir plus sur les zonages, et sur les mesures de dépeuplement, voir la section 5. « Mesures de gestion » de notre foire aux questions .

Pour en savoir plus sur la maladie : consulter notre foire aux questions.

Les zones vaccinales et leur impact sur les mouvements d’animaux en France et hors de France

Typologie des zones vaccinales

La Corse ne fait pas l’objet d’une zone réglementée. Le comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) a toutefois voté, le 28 août, en faveur d'une vaccination préventive de l’ensemble des élevages bovins en Corse, face à la menace de propagation depuis la Sardaigne, touchée par la maladie. Cette vaccination a débuté le 1er septembre, pour une campagne vaccinale de 4 mois.

La mise en place d'une zone supplémentaire de vaccination autour des zones réglementées ZR3 et ZR6 a été décidée à la suite du constat de distances importantes séparant les séparant les foyers d’Ariège et de Hautes-Pyrénées de la zone réglementée la plus proche.

Les zones vaccinales de Corse et du Sud-Ouest constituent un premier type de zone vaccinale (ZV I), lié à la leur proximité avec des zones touchées.

Les zones réglementées basculent en zones vaccinales si au moins 75 % du cheptel bovin y est vacciné depuis plus de 28 jours et si le dernier foyer a été dépeuplé depuis au moins 45 jours.

C’est le cas dans les ex-zones réglementées 1, 2 et 5, qui entrent dans le cadre d’une zone vaccinale d’un deuxième type (ZV II).

Les mouvements des bovins issus de zone vaccinale en France

Les mouvements de bovins valablement vaccinés depuis une zone vaccinale vers la zone indemne en France sont possibles sous conditions, notamment sous couvert d’un laissez-passer sanitaire (voir l’instruction technique 2025-689, annexe 3).

Les conditions à destination d’un élevage en zone indemne en France sont les suivantes :

  • Bovins vaccinés depuis plus de 28 jours ;
  • Élevage de départ avec un taux de couverture vaccinale suffisant depuis plus de 28 jours ;
  • Examen clinique du vétérinaire sanitaire favorable 48 heures avant départ ;
  • Délivrance d’un laissez-passer de la Direction départementale chargée de la protection des populations (DDPP).

Les conditions à destination d’un abattoir en zone indemne en France sont les suivantes :

  • Transport direct sans rupture de charge à compter de la sortie de la zone vaccinale et abattage des bovins dans les 24 heures.

Les mouvements des bovins issus de zone vaccinale en dehors de France

L’accord du pays de destination (et de transit le cas échéant) est indispensable avant la reprise des exports. À l’heure actuelle, en Europe, deux pays ont marqué leur accord pour recevoir, sous conditions, des bovins depuis la zone vaccinale : l’Italie et la Suisse. Les exports peuvent reprendre à partir du 8 décembre 2025 pour ces deux destinations. Les conditions demandées par ces deux pays sont les suivantes :

Conditions d’envoi de bovins à partir de la zone vaccinale DNC vers d’autres États-membres et la Suisse

Conditions générales requises Conditions additionnelles du pays
Suisse (à partir du 8/12/2025)

1 - Examen clinique des bovins de l’envoi et de l’unité épidémiologique par un vétérinaire sanitaire.

2 - Détention depuis au moins 28 jours au sein de l’élevage d’origine.

3 - Vaccination depuis au moins 28 jours des bovins de l’envoi et de l’unité épidémiologique ou veaux nés de mères valablement vaccinées.

4 - Absence foyer depuis au moins 3 mois dans les 20 km autour de l’établissement d’origine1.

5 - Vaccination depuis au moins 60j dans les 50km autour de l’établissement d’origine de tous les bovins détenus dans la zone vaccinale, ou couverture par l’immunité maternelle1

1 - Attestation de désinsectisation des véhicules au départ, jointe au certificat.

Italie (à partir du 8/12/2025)

1 - Attestation de bonne santé réalisée par le vétérinaire sanitaire faisant suite à l’examen clinique des bovins réalisée 24 heures avant envoi.

Si certification en Centre de rassemblement agréé, le Vétérinaire officiel privé qui réalise l’examen clinique atteste de celui-ci dans le certificat uniquement.

2 - Attestation de traitement des bovins pendant 10 jours avec des acaricides/insecticides et insectifuges remplie et signée par l’éleveur.

3 - Résultat d’analyse PCR négatif sur échantillonnage.

1 Ces critères sont remplis pour toutes les communes figurant en vert clair sur la carte et dans la liste affichée sur le site du MAASA.

À télécharger :

Pour l’Italie, l’échantillonnage des tests PCR se fait comme indiqué dans le tableau ci-dessus. Au maximum, sept bovins par lot doivent faire l’objet d’une prise de sang, pour la réalisation de deux PCR maximum par lot (1 lot = 1 certificat sanitaire).

Nombre total des bovins du lot transporté en Italie Moins de 5 De 6 à 8 De 9 à 20 21 ou plus
Nombre total des bovins à échantillonner Tous 5 6 7
Nombre d’analyses PCR à réaliser sur le mélange d’échantillons 1 1 2 2

Le tableau suivant précise les communes situées en zone vaccinale située en Auvergne-Rhône-Alpes pour lesquelles l'exportation vers l'Italie et la Suisse et possible au 8 décembre, puis au 20 décembre, au 1er janvier et au 15 janvier.

À télécharger :

Les communes correspondantes sont représentées sur la carte suivante :

Carte des communes de la zone vaccinale pouvant exporter vers l'Italie et la Suisse à compter du 20 décembre

Cette liste et cette carte évolueront dans le temps, en fonction de l’avancée de la campagne de vaccination contre la DNC et de l'immunisation des troupeaux.

La France poursuit ses négociations avec ses autres partenaires commerciaux, afin d’obtenir l’accord d’autres pays. Les conditions d’export vers ces autres pays seront mises à jour au fur et à mesure des autorisation obtenues.

Voir aussi