Scarabée japonnais sur une plante
David Cappaert, Bugwood.org

05 juillet 2022 Info +

Le scarabée japonais, une menace pour les plantes

Le scarabée japonais (Popillia japonica) s'attaque à 300 espèces de plantes alimentaires, forestières ou encore ornementales parmi lesquelles la vigne, les gazons. Présent aux frontières de la France, il pourrait arriver prochainement sur le territoire. Empêcher son établissement en France par une détection précoce permettra de prendre des mesures de lutte appropriées. Voici toutes les informations à son sujet.

Comment l’identifier ?

Les insectes adultes mesurent environ 10-12 mm de long. Le scarabée japonais peut être confondu avec d’autres coléoptères présents en France et notamment certains hannetons.

Malgré une coloration assez similaire (tête et thorax vert métallique, élytres – ailes – brun métallique cuivré teintées de vert aux extrémités), le scarabée japonais peut être différencié des espèces proches par la présence de 5 touffes latérales de soies blanches et 2 touffes sur le dernier segment abdominal.

Comment se nourrit-il ?

Cet insecte polyphage (se nourrit de plusieurs espèces végétales) dévore le feuillage des végétaux, et sa larve leurs racines.

Comment cet insecte se propage-t-il ?

Popillia japonica est qualifié d’auto-stoppeur car il peut se déplacer facilement sur de grandes distances sur n’importe quel support notamment sur des moyens de transports (camions, trains, voitures, etc.)

Où le scarabée japonais est-il présent dans le monde ?

Originaire d’Asie, il s’est établi d’abord aux Etats-Unis puis en Europe. Il est présent depuis 2014 en Italie et 2017 en Suisse. Ce petit coléoptère extrêmement dangereux pour les végétaux étend progressivement son aire de répartition : rien ne s’oppose à son établissement en France car c’est un insecte qui se déplace facilement, et les conditions de température et de précipitation lui sont favorables.

Que faire et qui contacter en présence de l’insecte ?

Les adultes peuvent être facilement détectés à l’œil nu et capturés à la main.

Si l’on reconnaît cet insecte ou si l’on a un doute sur son identification, il faut le capturer et s’adresser rapidement à votre direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF), en envoyant une photo, en précisant le lieu de l’observation et la plante concernée.

Affiche sur popillia japonica de la campagne "Plantes en danger"

Quelles actions sont menées pour enrayer sa propagation ?

L’éradication n’est possible qu’au début de l’invasion. Les experts du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire estiment qu’empêcher sa dissémination une fois établi sur le territoire risque d’être long, avec une faible chance de succès.

La stratégie consiste donc à détecter sa présence de façon précoce, notamment à l’aide de pièges équipés de leurres mixtes (combinaison de phéromones sexuelles et d'attractifs floraux). Ces pièges sont disposés par les services de l’État dans des endroits stratégiques ciblés, comme le long de la frontière française avec les pays où l’insecte est présent et à proximité des points d’entrée clés, tels que les ports ou les aéroports, ainsi que des réseaux de transport.

Dès le premier insecte détecté, il faut délimiter une zone infestée qui fera l’objet d’une surveillance renforcée et de l’utilisation combinée de plusieurs moyens de lutte, adaptés selon les disponibilités et les autorisations d’utilisation. Cela peut inclure la lutte biologique, des méthodes physiques, du piégeage de masse, des mesures culturales, ou en dernier recours, quand cela est possible, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse.

Une sensibilisation indispensable

Chacun peut aussi agir à son niveau par la vigilance qu’il apporte lors de ses achats de végétaux ou lors de trocs de plantes et au quotidien dans la surveillance visuelle des plantes de nos jardins.

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