
Le scarabée japonais, une menace pour les plantes
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Le scarabée japonais (Popillia japonica) s'attaque à plus de 300 espèces de plantes alimentaires, forestières ou ornementales, parmi lesquelles la vigne, les arbres fruitiers et les gazons. En raison de sa nuisibilité importante pour les plantes hôtes et de ses impacts économiques potentiels, il est classé comme organisme de quarantaine prioritaire au sein de l’Union européenne.
Présent aux frontières de la France depuis plusieurs années, il a été intercepté pour la première fois sur le territoire en juillet 2025. La détection précoce assortie le cas échéant de mesures de lutte appropriées permet de prévenir son établissement.
Voici toutes les informations à son sujet.
Comment l’identifier ?
Les insectes adultes mesurent environ 10-12 mm de long. Le scarabée japonais peut être confondu avec d’autres coléoptères présents en France, notamment certains hannetons ou cétoines.
Malgré une coloration assez similaire (tête et thorax vert métallique, élytres – ailes – brun métallique cuivré teintées de vert aux extrémités), le scarabée japonais peut être différencié des espèces proches par la présence de 5 touffes latérales de soies blanches et deux touffes sur le dernier segment abdominal. A noter également, que Popillia japonica est de petite taille comparé au Scarabée européens.
Comment se nourrit-il ?
Cet insecte polyphage (se nourrit de plusieurs espèces végétales) dévore le feuillage des végétaux, et sa larve leurs racines.
Comment cet insecte se propage-t-il ?
Popillia japonica est qualifié d’auto-stoppeur car il peut se déplacer facilement sur de grandes distances sur n’importe quel support (végétaux, pots, objets, humains, animaux … ) et notamment via des moyens de transports (camions, trains, voitures, avion etc.)
Où le scarabée japonais est-il présent dans le monde ?
Originaire d’Asie, il s’est d’abord établi aux États-Unis, puis en Europe. Il est présent depuis 2014 en Italie et depuis 2017 en Suisse. Les détections sont en augmentation dans ces pays, et de nouveaux foyers ont été signalés aussi bien en Italie qu’en Suisse en 2023 et 2024. Des interceptions ont également eu lieu en Allemagne, en Slovénie et récemment en Espagne.
En juillet 2025, deux individus ont été interceptés en France, à la frontière Suisse (plus d’informations dans le communiqué de presse de la DRAAF Grand Est à ce sujet).
Ce petit coléoptère, extrêmement dangereux pour les végétaux, étend progressivement son aire de répartition. Les conditions climatiques et l’abondance de plantes hôtes constituent des critères favorables à son établissement en France. C’est pourquoi les services de l’État déploient une surveillance renforcée, en particulier dans les zones frontalières avec la Suisse et l’Italie.
Que faire et qui contacter en présence de l’insecte ?
Les adultes peuvent être facilement détectés à l’œil nu et capturés à la main.
Si l’on reconnaît cet insecte ou si l’on a un doute sur son identification, il faut le capturer et s’adresser rapidement à votre direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF), en envoyant une photo, en précisant le lieu de l’observation et la plante concernée.

Quelles actions sont menées pour enrayer sa propagation ?
L’éradication n’est possible qu’au début de l’invasion. Les experts du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire estiment qu’empêcher sa dissémination une fois établi sur le territoire risque d’être long, avec une faible chance de succès.
La stratégie consiste donc à détecter sa présence de façon précoce, notamment à l’aide de pièges équipés de leurres mixtes (combinaison de phéromones sexuelles et d'attractifs floraux). Ces pièges sont disposés par les services de l’État dans des endroits stratégiques ciblés, comme le long de la frontière française avec les pays où l’insecte est présent et à proximité des points d’entrée clés, tels que les ports ou les aéroports, ainsi que des réseaux de transport.
Dès le premier insecte détecté, il faut délimiter une zone infestée qui fera l’objet d’une surveillance renforcée et de l’utilisation combinée de plusieurs moyens de lutte, adaptés selon les disponibilités et les autorisations d’utilisation. Cela peut inclure la lutte biologique, des méthodes physiques, du piégeage de masse, des mesures culturales, ou en dernier recours, quand cela est possible, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse.
Une sensibilisation indispensable
Chacun peut aussi agir à son niveau par la vigilance qu’il apporte lors de ses achats de végétaux ou lors de trocs de plantes et au quotidien dans la surveillance visuelle des plantes de nos jardins
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